Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...

Chapitre 26

« Dans les ennuis, les tracas, l'homme est seul. Une fois que l'on est dedans, on doit s'en sortir par soi-même, pas de sauveur pour s'occuper de ces vétilles » de Gao Xingjian.

Il continue à faire des va-et-vient en moi sans prendre en compte ma douleur. A chaque mouvement, j'ai un peu plus mal. Je ferme les yeux pour ne pas voir cela. Il me tire les cheveux et me bloque la gorge pour m'empêcher de bouger. Parfois, ses genoux donnent des coups dans mes jambes, ce qui me fait avoir encore plus mal. Je continue de hurler, jusqu'à ne plus avoir de voix.

Quand il finit, il se dirige vers la salle de bain, qui donne directement dans sa chambre. Je me lève pour partir, mais je suis trop lente. Il revient et me prend pour m'obliger à me coucher à côté de lui. Il se colle contre moi. Je n'ose pas bouger. J'ai mal physiquement, mais mon cœur aussi a mal. A chaque fois que je sens son souffle dans mon dos, j'ai l'impression de prendre une énorme claque. J'essaye de l'oublier, mais je n'y arrive pas...

Tout à coup, mon portable se met à sonner. Emilien râle en grognant et m'empêche de me lever avec son bras. J'arrête encore une fois de lutter contre lui. Je n'ai aucune chance de réussir, il est bien plus costaud que moi. Je me calme un peu en pensant à mon acteur préféré ou à mes romans. Cela me calme jusqu'à ce que j'entende les ronflements d'Emilien et sa respiration qui se calme. Il ne bouge presque pas.

J'attends encore quelques minutes avant de me glisser hors des draps. Je me rhabille rapidement en oubliant de remettre mes sous-vêtements. Je prends rapidement ma veste et mon sac, ainsi que mon portable qui sont restés dans le salon et prends la direction de la porte. En sortant, je me mets à courir dans les escaliers. Je ne me sens pas en sécurité. Je m'arrête pour le moindre bruit. J'ai peur qu'il se rende compte de quelque chose. En sortant de l'immeuble, je continue à courir jusqu'au tramway, puis jusqu'à chez moi.

Quand j'arrive enfin dans mon appartement, je ferme derrière moi à double tour. Je me jette dans le canapé en prenant une grande respiration. Je suis complétement essoufflée. Je regarde mon portable qui affiche qu'il est deux heures du matin. J'ai un texto de David qui me disait que jeudi après-midi ou vendredi matin - comme je veux - nous devons passer la demi-journée ensemble pour faire les derniers préparatifs. Je lui réponds alors que vendredi c'est bien. Je vois Steph jeudi et je ne veux pas gâcher ma journée. Il me répond avec humour « Tu ne dors pas ? Ne travailles pas trop et vas dormir surtout. Je t'embrasse Miss ». Je lui réponds un « idem » tout bête.

Je me lève pour prendre une douche. Je prends mes affaires et je les mets dans un grand sac poubelle, que je cache au fond d'une armoire. Je ne veux plus les voir, ni même les porter. Je prends alors une douche en me savonnant de partout. J'ai des bleus sur les poignets et sur les jambes. Cela est encore douloureux. Puis mon entrejambe me fait mal.

Je me pose encore pleins de questions, mais cette fois en me disant que Steph a toujours eu raison et que le Docteur Martin m'a prévenu. Tout le monde veut m'aider, mais j'ai réussi à ne rien voir. C'est de ma faute, je suis trop amoureuse de lui, je m'attache trop à cet homme, que je pense être l'homme de ma vie. J'ai tout prévu comme d'habitude et cela m'a joué des tours pour la première fois dans ma vie.

Puis, ce qu'il s'est passé ce soir, il faut que je l'oublie. Mais je suis sceptique de réussir à le faire. Je n'ai pas oublié le baiser que j'ai eu avec David... Il est toujours dans mon esprit. Alors ce qu'a fait Emilien ce soir va y rester éternellement. Je me sens pas capable d'en parler à quelqu'un, même pas à Steph. Pourtant, j'arrive à tout lui confier, mais cela est bien trop grave.

Je sors de la douche et me dirige vers ma chambre quand j'entends mon portable sonner. Je regarde qui c'est : Emilien. Je ne décroche pas, mais prends l'appareil pour mettre mon réveil pour dans trois heures. Demain, il va falloir que je me couche tôt pour pouvoir récupérer de ma nuit, sinon la semaine va être longue.