Chapitre 1

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Ma tête heurta la fenêtre du carrosse, me réveillant ainsi de mon sommeil.

Cela fait trois jours que j'ai quitté ce qui s'apparentait à être "chez moi". Mon père, le Comte Zed Salem, adorateur des jeux d'argents, s'abandonnant aux paris, perdit sa fortune risquant ainsi d'y perdre son titre nobiliaire. Constatant l'appauvrissement des comptes dans les registres, il décida de vendre sa fille Iridessa Salem , moi, en mariage au Duc Valder.

Cette décision de mon père pourrait être considéré comme une trahison d'un point de vu extérieur. Cependant, je n'ai aucune estime pour le géniteur de ma personne actuelle.

Depuis que je suis arrivée dans ce monde il y a deux ans, j'ai pu constater l'intérêt que portait Zed Salem à sa fille. C'est à dire aucun. Jamais il ne s'est intéressé à mes anniversaires ou bien avons nous même partagé un repas ensemble. Je l'apperçevais seulement dans les couloirs du château, par hasard. Il m'est arrivé de le saluer si nous nous croisions, il me regardait alors avec indifférence. Son regard ou son amour pour moi ne m'importait peu et je n'attendais aucune amélioration de son comportement à mon égard car il n'est, de toute manière, pas mon véritable père.

Un soir, Charlotte, ma nourrice, entra précipitamment dans ma chambre, m'annoçant que mon père désirait me voir. Traversant les couloirs jusqu'à son bureau, l'anxiété me gagnait.

"Pourquoi m'appel-t-il après m'avoir ignoré ces dernières années? "

Face à la porte de son bureau, je me souviens avoir respiré profondément, mes mains étaient moites et mon cœur résonnait dans ma poitrine. Une fois entrée, le comte était assis à son bureau le regard posé sur plusieurs documents. J'étais debout, attendant. Plusieurs secondes interminables passèrent sans qu'il ne m'accorde d'attention. Enfin il dit "Assis-toi", toujours les yeux rivés sur ses papiers.

Cette fois-ci j'attendis assise. L'horloge devant moi me permit d'appréhender le temps plus facilement. Une demi heure s'écoula, enfin il me parla de nouveau. Tout en se dirigeant vers moi il me tendit un document officiel.

- Signe, ordonna-t-il.

- Qu'est-ce? répilquai-je.

- Il s'agit d'un acte de mariage.

Mon cœur s'arrêta. Je me doutais bien qu'entant que noble et jeune femme, je serai un jour amenée à me marier. Cependant, je n'aurai pas penser que cela se fasse de cette manière.

- Les affaires vont mal, dit-il, nous sommes au bord de la crise. Ce mariage remplira les caisses. Après une correspondance avec le Duc Valder, il a accepté de t'épouser malgré ton titre de rang inférieur. Soit honorée.

Mes yeux ne lâchaient pas les mouvements de sa bouche, ils capturaient chaque mots. J'étais à bout de souffle, dans la peur d'échapper le moment où il annoncerait que tout cela est faux, une mauvaise blague.

- C'est un bon parti, continua-t-il. Il sauvera mon nom de la pauvreté et par la même occasion, ce mariage t'apportera un confort de vie que tu n'as pas connu ici. Tu partiras dans une semaine, le temps de faire les préparatifs. Le duché de ton futur époux est au Nord du pays, il te faudra donc 14 jours pour y arriver.

Un silence s'installa pendant que je cherchais à travers ses yeux une once de compassion. Sa main s'avanca vers moi. Il pointa de son index le bas de la feuille que je tenais entre les mains et dit " Signe ici." tout en me tendant son stylo plume. Ma main tremblante le prit, mes larmes tachèrent le document pendant que je signais. L'encre bavait. Il conclu alors "Nous nous reverrons le jour du départ".

Une fois dans ma chambre, je me souviens avoir éclaté en sanglots et pleuré la nuit entière.

Durant la semaine des préparatifs, j'en profitais pour recueillir des informations sur le Duc Valder. Malheureusement les recherches ne furent pas satisfaisantes. Très peu de rumeurs circulaient à son propos. Il y avait cependant ce dire: il serait indifférent aux femmes. Bien que ce soit une rumeur, cette nouvelle m'emplissait d'espoir. L'espoir de ne pas être dévorée de quelques manières que ce soit par un homme qui m'est inconnu.

La semaine passa en un clin d'oeil. Bien que je posais mon pied sur la première marche du carrosse pour y entrer après une heure d'attente sous la pluie, mon père ne s'est pas présenté comme il me l'avait promis. Même si je ne l'apprécis pas et n'attends rien de sa part, j'ai tout de même ressenti un sentiment de déception. J'aurai aimé qu'il soit là. A y repenser, je trouve ma réaction plutôt risible.

Voilà donc trois jours que j'ai quitté mon chez moi. Trois jours que mon corps tangue aux mouvements indélicats du carrosse, sous une pluie hardante.

L'attente est longue est les moments de repos éreintants. Je passe mes journées à dormir dans l'inconfort ou à scruter le paysage pluvieux.

Deux Ans Après Notre MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant