Deux Ans Après Notre Mariage

Chapitre 16

Reprenant mes esprits, j'ignorais totalement la cause qui nous interrompu mais Issan m'appela. Je pouvais voir derrière la porte entre ouverte le garde que j'avais renvoyé au village pour s'occuper de Laria. Je sortis du lit et me précipita d'aller le voir. Une fois près du garde, Issan qui tenait la porte me regardait avec un faible air de suspicion puis fit mine de s'éloigner comme pour me donner une certaine intimité avec le garde.

- Madame, excusez moi de vous importuner aussi tard.

- Non, non, je vous avais demandé de venir me voir. Avez-vous amené Laria dans un lieu adéquat?

Après un court temps de silence il me fit son rapport.

- Madame, comme vous me l'aviez indiqué, je suis allé dans les ruelles où vous étiez allée. Et j'ai effectivement trouvé Dame Laria cependant elle était déjà morte lorsque je suis arrivé.

Mon cœur s'arrêta.

- Elle a été égorgé. Les boucles d'oreilles que Madame lui a offert ont disparu. Je pense qu'il s'agit d'un meurtre pour vol. J'ai tenté de faire mes recherches et de trouver le meurtrier, malheureusement très peu d'indices étaient à ma disposition et les témoignages des personnes dans les environs n'avaient pas grandes valeurs.

Malgré mon visage qui se décomposait peu à peu qu'il parlait, il continua.

- J'ai emmenez le corps à l'église pour que le prêtre puisse pratiquer le dernier sacrement. Elle est enterrée dans la fausse commune près de l'église. ... Mes sincères condoléances, Madame.

- Iridessa, qui est Laria ?

-...

- Monsieur, je crois que Madame est sous le choque.

- ... Quelle mission ma femme vous a-t-elle confié?

- Madame m'a envoyé au village pour [...].

- Merci pour votre rapport. Vous pouvez partir.

Après une révérence le garde partit. Le choque de cette nouvelle creusait un nouveau vide en moi. Les paroles incessantes d'Issan m'embrouillaient l'esprit et ses mains me prenant les bras posaient une pression forte que je ne pouvais supporter. Ses paroles sourdes devenaient de plus en plus claires.

- [...] ce n'est pas si grave. Je vous trouverai une servante qui lui ressemble si vous le souhaitez.

- ... "Pas si grave"? PAS SI GRAVE?!

J'étais hors de moi. Virant d'un geste brusque ses mains, il me regardait surpris.

- Pas si grave? Vous êtes un monstre!

Il s'approchait de moi les bras en avant pour pouvoir me calmer mais ses tentatives m'horrifiaient.

- Non! Non! Ne me touchez pas, dis-je le visage défiguré par mes larmes.

- Iridessa, ressaisissez-vous. Je comprend que vous ayez du mal à accepter la perte d'un être proch-..

- Accepter ?! Vous êtes la raison de sa mort! Vous l'avez tué! Si vous n'aviez pas attaqué le duché elle serait toujours là!

Aaaaah, un cris grave de douleur s'échappait de ma gorge. Effondrée par terre, je peinais à respirer. Mes yeux brûlaient et les larmes se mélangeaient à ma morve. La souffrance que je ressentait dans mon crâne me donnait l'impression que ma tête se faisait pressée par un étau. La douleur dans ma poitrine était comme des poignards me transperçant et pour la calmer je me donnais des coups.

- Iridessa, Arrêtez! cria Issan en me prenant les poignets.

- Non, ne me touchez pas, non....Aaaah, nonnn.....

Il me prit dans ses bras et me serra fort. Se balançant d'avant en arrière, il me caressait le crâne de sa grande main. Mes pleurs intenses s'estomperaient avec le temps. Peu à peu je repris ma respiration. Puis le calme complet. Dans un silence lourd, mes larmes roulaient sur mes joues pour tomber sur son épaule. Il continuait de tanguer nos corps malgré mon apaisement.

Dans une voix fragile mais sûre je ne pouvais m'empêcher de lui dire "Je vous déteste".

-... je sais.

Il continuait ses caresses et le balancement me berçait.

Laria est morte. Pourquoi je réagis ainsi? Je doutais déjà de sa mort depuis le siège, alors pourquoi? Ah, je sais. Si la douce Laria a fini ainsi, quand sera-t-il de moi? Vais-je connaître un destin tragique moi aussi? Suis-je destinée à périr de manière aussi sale?

La mort de Laria avait réveillé tous les doutes, peurs et cauchemars que j'avais enfoui en moi depuis ces deux dernières années. Je vais mourir. Vais-je mourir de la main d'Issan? Je préfère encore m'enlever la vie.

Dans ces songes ininterrompus, je m'endormis dans ses bras.