- Vous devenez de plus en plus audacieuse, me dit-il calmement, amusé.
Bien que gênée, je devais faire face à l'évidence et assumer face à lui.
-... N'ai-je pas le droit?
Légèrement surpris, il me questionna de nouveau "Le droit de?". Il voulait me faire avouer, me déshabiller de toute fierté.
- ..., de vous désirer? lui dis-je embarrassée mais confiante.
Un sourire de satisfaction marqua sa réponse.
- Seule vous, avez le droit, Iridessa.
Ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire, je décidai de partir, d'un pas hésitant. Refermant la porte derrière moi, je pus enfin exprimer silencieusement ma joie et mon embarras. M'allongeant sur le lit, je pensais à Haysen, qui de l'autre côté de cette porte, se lavait. Mon cœur battait dans mes oreilles à l'idée qu'il m'appartenait. Cette fantaisie me faisait glousser candidement. Je voulais y croire. Croire à ses promesses et à ses caresses. Croire que je suis sa seule femme.
Haysen sortis alors de la salle de bain, interrompant mes rêveries. Habillé d'un pantalon et d'une serviette sur son épaule, la musculature de son torse me faisait regretter de ne pas pouvoir mouvoir nos corps ensemble.
S'asseyant prêt de moi, il posa sa main sur mon bas-ventre et dit: "Vous allez bien? Vous rougissez." Ma fascination pour Haysen me faisait oublier la douleur. Amusée par ma crédulité, je le rassurais dans un faible rire.
- N'oubliez pas de me prévenir lorsque vos menstruations seront finies.
Comme une promesse qu'il me faisait, une hâte que ce jour arrive au plus vite titillait ma patience.
Je pris sa serviette et lui séchais les cheveux. Je prenais soin de ne pas tirer ses cheveux ni de frotter ses oreilles.
- Haysen, j'ai un présent pour vous, lui annonçais-je après un moment.
Haysen me regardait impartialement, bien que je décelais une certaine curiosité. Je me hâtai à lui apporter le poignard. Puis, je m'assis à ses côtés scrutant sa réaction.
- ... Il est magnifique, merci.
- Vous aimez?
Il m'embrassa délicatement la joue pour ensuite me regarder le sourire aux lèvres.
- Mais pourquoi un poignard?
- Ah! Je suis allée au village aujourd'hui avec Ophélia et Krim. J'ai vu une boutique d'armes, lui dis-je en me levant et allant chercher ma dague pour la lui montrer. J'ai eu l'idée de m'acheter de quoi me défendre en cas de besoin et j'ai pensé à vous.
Je lui tendis ma dague et pendant qu'il la regardait, il me dit "Vous savez, vous ne serrez plus en danger maintenant que je suis là."
- [surprise] ... Hahaha, m'exlamais-je! Krim m'a dit exactement la même chose.
- ... à oui?
- Haha, oui. Ne vous en faites pas, je ne doute pas de votre capacité à me protéger, mais je préférerai tout de même avoir de quoi me défendre. D'ailleurs, j'ai offert à Krim une dague identique à la mienne, seule la pierre est différente.
- ...
- Krim était vraiment content que la lui offre, continuais-je. Haha, il a même rougi. ..., Donc, vous aimez vraiment mon présent?!
- ... oui.
- Alors je suis comblée, lui dis-je en allant boire de l'eau. A vrai dire, c'est la première fois que j'offre un présent, je suis vraiment contente que cela vous plaise!
- ..., alors votre premier présent a été pour Krim?
- ? Oh, maintenant que vous le dites, c'est vrai. Je ne m'étais pas rendu compte.
Soudainement, la présence d'Haysen effleurant mon dos me surprit. Je ne l'avais pas entendu s'approcher. Il prit le verre d'eau qui se trouvait dans ma main, puis bu. Après un court silence, pendant que je le regardais, quelque peu surprise, il me demanda : "Vous avez l'air proche de Krim."
-? Oui. On s'entend bien. A vrai dire, c'est lui qui m'a proposé de sortir au village aujourd'hui.
- ...
- Il y a-t-il un problème?
Haysen affirma qu'il y avait rien puis m'invita à aller nous coucher. Je sentais bien que quelque chose avait changé. Une fois dans le lit, nous nous regardions silencieusement. Ce peut-il qu'Haysen soit jaloux de Krim? me demandai-je. Non, voyons! Krim est un chevalier et un des hommes d'Haysen, et c'est un jeune garçon. Il n'a aucune raison de le jalouser, d'autant plus que je suis son épouse. Peut-être n'a-t-il pas aimé que je sorte du château sans le prévenir? La prochaine fois, je le préviendrai. Concluant sur cela, j'embrassai sa joue et lui souhaitai bonne nuit, posant ma tête prêt de son torse.
***
Curieusement, je me réveillai en plein milieu de la nuit. A ma surprise, Haysen n'était plus là, et le drap était froid. Peut-être s'est-t-il absenté pour soulager une envie pressante? Mais une demi-heure passa pendant que j'attendais son retour. Où peut-il être allé?
Si il y avait eu une urgence, tout le château aurait été en alerte, pourtant, seul le vent sifflait dans la cour, et les couloirs ne résonnaient que du silence. J'hésitai un moment, mais décidai finalement d'aller le trouver. Aucun garde n'était à l'entrée de la chambre d'Haysen, là où je dormais, sûrement pour nous donner toute l'intimité qu'un couple doit avoir, mais lorsque je passai devant ma chambre, il n'y avait pas non plus de garde.
Je pris alors conscience que les couloirs étaient vides. J'étais seule, éclairée par quelques torches accrochées sur les murs et les rayons de la lune. Je prenais soin de ne pas briser ce silence, peut-être par frayeur de me surprendre. Discrètement, j'allai au seul endroit où je pensais trouver Haysen, son bureau. Une fois devant la porte, je tendis mon oreille pour deviner s'il s'y trouvait. À ma grande inquiétude, j'entendis des cris étouffés.
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Deux Ans Après Notre Mariage
RomanceAprès ma mort, mon âme s'est retrouvée prisonnière du corps de Iridessa Salem. Fille du Comte Zed Salem, mon père arrangea mon mariage avec le Duc Haysen Valder afin d'obtenir la dote sauvant ainsi les affaires de mon père et son titre nobiliaire. ...