Chapitre 4

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La nuit était tombée. Darius n'était toujours pas venu me prévenir du retour du Duc. Peut-être n'était-il toujours pas rentré?

Quelques heures plus tard, on frappa à ma porte. Plusieurs domestiques entrèrent et dans la précipitation me douchèrent. Elles m'expliquèrent que le Duc désirait me voir et qu'il fallait donc m'apprêter pour notre première rencontre.

Je portais une robe simple et blanche, mon maquillage était léger et simple lui aussi. A peine habillée, toujours dans la précipitation, on me dirigea en direction du bureau du Duc.

Lorsque j'entra, on referma les portes derrière moi. J'étais seule dans la pièce. Je m'assie sur le sofa face au bureau. Au bout de quelques minutes un homme entra. Il était grand, les cheveux ébène. Il s'assit en face de moi. Il était impressionnant, sa musculation se devinait derrière ses vêtements. Il me regardait dans le silence, les yeux dans les yeux. Soudain, je me sentie obligée de me lever.

- Enchantée, je suis Iridessa Salem.

Sans réponse, je finis par me rassoir. Son regard impassible restait plongé dans le mien. Il finit pas briser le silence.

- Valder. Iridessa Valder.

Sa voix me rappelait celle de cet inconnu.

- Vous l'avez dit vous même, n'est-ce pas ?

- Comment, demandai-je.

- Pourquoi vous présentez à moi avec votre nom de jeune fille lorsque vous vous présentez à un parfait inconnu avec mon nom?

C'était lui.

- . . . Pourquoi entrer dans la chambre d'une personne sans son autorisation en pleine nuit? Ne trouvez vous pas cela étrange comme comportement et déplacé?

J'étais énervée. Comment pouvait-il me faire peur de la sorte et jouer avec mes émotions, me faire perdre mon temps à m'inquièter si l'intru allait encore me donner visite? Mes mains tremblaient de frustrations et d'énervement, je tenais ma jupe fermement pour me contenir. Il baissa les yeux et regarda attentivement mes mains. Je me dépêchais alors de dissimuler mes émotions. Il leva les yeux et dit:

- Je m'excuse. J'ai du vous faire peur la nuit dernière. . . je m'en excuse.

Hésitante et surprise je répond: " C-Ce n'est pas grave. Merci . . . de vous êtes excusé." Il se pencha vers moi.

- Comme vous le savez, je dois me rendre à la capitale. Je partirai demain à l'aube. Mon absence durera au minimum trois mois. Au maximum. . . Il s'arrêta un instant, toujours le regard intense et froid. Comme vous l'avez dit nous sommes déjà marié sur le papier. Cependant, il m'est impossible de partir sans que notre mariage soit validé par un pasteur. Il attend derrière la porte. Mais avant de le faire entrer, réglons certaine choses. Tout en se levant, il continua, vous avez demandé à avoir la présence d'un garde à vos côté, vous n'en aurez pas besoin puisqu'il s'agissait de moi la nuit dernière.

Il marchais dans la pièce, le regard détaché devant lui. J'écoutai, comme une enfant écoutait les consignes d'un professeur.

- En mon absence, vous vous chargerez de vous occuper du duché. Ne vous en faites pas, Darius sera à votre côté pour vous guider. Je vous donne toute légitimité à signer les divers documents.

- Est-il commun dans le Nord de laisser l'épouse signer? demandai-je.

Surpris de mon intervention il finit par répondre.

- Non. Mais vous êtes ma femme. Je vous accorde ce droit. Par ailleurs, j'aimerai que nous partagions notre vision du mariage. Nos attentes l'un envers l'autres et ainsi de suite.

Il s'installa de nouveau face à moi, le dos penché les doigts entreliés.

- Je vous le dit d'avance, ce mariage ne pourra être brisé. Nous partagerons notre vie ensemble. Je n'aurai d'autres femmes et vous d'autres hommes. Bien évidemment, vous devez me donner un héritier. Notre mariage marque un gage de confiance que nous devons avoir l'un pour l'autre. Acceptez-vous cela?

Bien que légèrement perdue par ces paroles, mes attentes d'un mariage correspondaient aux siennes. Je suis d'ailleurs rassurée par ses paroles. Peut-être pouvons nous nous entendre et développer une relation saine au fil du temps. Il se présente à moi comme un homme digne, bien loin des inquiétudes que j'avais. Bien loin de l'imaginaire que je mettais fais de cet époux, violent, froid et sans considération.

- Oui.

- Très bien. Quelles sont vos requêtes?

Bien que mes inquiétudes sur l'avenir s'estompaient, il n'avait mentionné nul part que nous devions apprendre à nous connaître. Peut-être voudrait-il me voir uniquement pour remplir nos devoir d'époux. Cependant, face à cet homme, devenu mon mari, l'espoir que nous formerions un couple grandissait en moi.

- Après votre retour, je souhaite que nous partagions ensemble un minimum de trois repas par semaine, réclamai-je.

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres.

- Cela me va. Il poursuivit aussitôt, faites entrer le pasteur, dit-il en se levant.

Les portes s'ouvrèrent et un homme d'une quarantaine d'années entra, livre à la main. Il nous demanda de se mettre face à lui, lui dos au bureau.

Il ouvra son livre et commença la cérémonie.


Deux Ans Après Notre MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant