Bien que nous étions dans les couloirs du château, Haysen continuait de marcher avec énergie.
- Ha, Haysen. S'il vous plaît... l'appelais-je, essoufflée.
Par une réalisation subite, il s'arrêta, se tourna et me regarda avec étonnement.
- Haysen, vous me faites mal...
Lorsque il posa ses yeux sur mon bras, qu'il tenait avec force, il lâcha aussitôt sa prise. Je recouvrais alors mon poignet avec mon autre main pour le masser et cacher la marque de ses doigts.
- ... Pardonnez-moi.
Je ne voulais pas rendre la situation encore plus malaisante et délicate qu'elle ne l'était déjà, je répondis donc "Ce n'est rien.". Pendant quelques secondes, nous restions immobiles dans un silence qui illustrait bien le malaise que nous ressentions. Embarrassée, je regardais mon poignet que je massais. Sa main veineuse posa le bout de ses doigts sur mes phalanges, pour remonter avec douceur le long de ma main jusqu'à mon poignet et écarter la main qui le couvrait. Il fit lever mon bras près de lui et observa l'état de celui-ci. Ses pouces frôlaient avec des mouvements de vient et va ma peau et le bleu qu'il avait laissé.
-Excusez-moi, dit-il portant ma main à ses lèvres.
Il y posa un baiser sur le bout de mes doigts internes, puis descendit pour en déposer un dans le creux de ma main, et enfin un troisième, dans le creux de mon poignet.
- Haysen... murmurais-je son nom, rouge d'embarras et séduite par ses caresses.
En entendant son nom, il leva ses yeux pour me regarder l'appeler. Par un regard insistant et provocateur, il sortit alors sa langue et la traîna le long de mon pouce pour le mordre entièrement. Choquée par ses gestes, je regardais bouche bée, son visage à ma hauteur, mon pouce dans sa bouche, et son regard perçant qu'il plantait dans mes yeux. Mon visage et tout mon corps chauffaient de surprise et d'une chaleur que je n'avais encore jamais connue. Mon cœur battait bien plus que lorsque que nous nous étions embrassés dans la salle de bain. Mon cœur battant, je respirais avec essoufflement.
L'intérieur de sa bouche était chaud et humide. La pression de ses dents sur le bout interne de mon pouce me dissuadait de le retirer. Quand soudain, sa langue se mit à bouger. Il enroulait et caressait de sa langue mon pouce. La texture visqueuse était étrange mais agréable. Ma respiration s'échappait par ma bouche, et je découvrais cette nouvelle sensation avec désir. Je m'aperçu à nouveau qu'Haysen ne me lâchait pas du regard. Il avait l'air indifférent et pourtant, je pouvais comprendre qu'il avait soif de chacune des expressions de mon visage.
- Haa, Haysen... soupirais-je de malaise et de plaisir.
Je répétais son nom les yeux fermés car je ne pouvais supporter la pression de ses yeux sur moi. Je me sentais vulnérable, comme une souris dans les griffes d'un félin. Mais si le prédateur était aussi doux, j'étais prête à me donner à lui.
Dans la continuité de notre intimité, Haysen se redressa et se colla à mon corps. A présent, mon pouce coincé dans sa bouche me faisait presque entièrement lever le bras. Sa main droite longeait le long de mon bras pour se poser sur ma joue. Son pouce manipulait mes lèvres, les déformant. Quant à sa deuxième main, il la fit monter de ma cuisse à ma hanche. Il agrippa ma taille avec force pour ensuite descendre et prendre ma fesse.
- Haaa, Haysen...
J'étais à sa merci, et pourtant, il relâcha mon pouce, posa ses deux mains sur mes hanches et m'embrassa langoureusement. En retirant sa bouche, inconsciemment, je le suivis essayant de rattraper ses lèvres. Un léger rire m'interpella. Levant les yeux, je vis Haysen sourire.
- Iridessa, vous aimez?
Sa question confirmait mes soupçons, il aimait me taquiner et voir ma réaction. Oui, oui, j'ai aimé, pensais-je. J'ai tellement aimé que j'aurai préféré qu'il n'arrête pas.
Le voyant attendre ma réponse avec un sourire amusé, je ne me pliai pas à la gêne de sa question. Je pris son col et l'embrassai de nouveau. Gardant les yeux ouverts, je voyais les siens écarquillés. Un sentiment de satisfaction m'encourageait à le provoquer encore, alors je m'engageai de plus belle. Par une traînée de baisers, j'enfouis mes lèvres dans la chaleur de son cou. Mes lèvres et ma langue travaillaient sa peau.
- Haa, haaa...
Ses bras serraient mon corps pendant qu'il soupirait de mes actions. Le temps semblait s'être arrêté, je continuais sous le son de sa voix. Le poids de sa tête caressait la mienne. Une de ses mains montait à ma poitrine lorsque soudainement, un bruit m'arrêta.
- Iridessa?
Je taisais Haysen en mettant la main sur sa bouche. Je me concentrais alors pour identifier la provenance du bruit. Mais ma concentration fut interrompue. Haysen léchait ma main. J'étais tentée de replonger dans la passion que nous partagions mais une nouvelle fois, un bruit résonna dans le couloir.
- Stop! ordonnai-je.
Haysen se concentra et tendit son oreille à son tour. Nous pûmes alors entendre des servantes discuter entre elles. L'écho de leurs voix dans les couloirs nous permettait de savoir qu'elles se rapprochaient peu à peu. D'un regard légèrement paniqué, je demandais à Haysen ce que nous devions faire. Comme réponse, il embrassa mon front, prit ma main et nous reprîmes la route.
Il marchait d'un pas impatient. Je ne savais pas où nous allions mais je savais qu'il souhaitait retrouver une intimité sûre et à l'abrit des regards. Je serrais sa main par envie, et il fit de même. J'étais comblée par sa réaction, et je ne pouvais attendre.
- Haysen !
Quand malheureusement, notre entrain fut interrompu. Les hommes d'Haysen nous aperçurent dans les couloirs et nous arrêtèrent.
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Deux Ans Après Notre Mariage
RomansaAprès ma mort, mon âme s'est retrouvée prisonnière du corps de Iridessa Salem. Fille du Comte Zed Salem, mon père arrangea mon mariage avec le Duc Haysen Valder afin d'obtenir la dote sauvant ainsi les affaires de mon père et son titre nobiliaire. ...