Chapitre 8

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Certains passages peuvent heurter la sensibilité de certains, à lire avec précaution.

Je traversais les couloirs avec rapidité, tachant d'être discrète. Quand, tournant vers le couloir de gauche, je me trouva face à face à quelques homme armés. Par peur, je fis aussitôt demi tour mais l'un d'entre eux m'attrapa par la taille et me tut de son autre main. En me débattant, un des hommes me fit comprendre qu'ils ne me voulaient pas de mal. Je compris alors qu'il s'agissait des gardes du château. On me relâcha. Tous observèrent ma chemise et mes mains ensanglantées. D'un geste de la main, je leur précisais qu'il ne s'agissait pas de mon sang.

M'entourant, ils se parlèrent à travers leurs regards et avancèrent vers le couloir principal. Nous avancions avec sureté et lorsque que nous croisions des ennemis, les gardes à l'avant les tuaient avec rapidité et discrétion. Le plus jeune du groupe fut cependant tué dans le combat face à une des brutes qui tentait de s'opposer à nous.

Entrant dans un corridor, une sombre masse bougeait en saccade. Des grincements résonnait entre les murs de pierres. S'approchant avec précaution, nos yeux s'améliorant à l'obscurité, nous pûmes déchiffrer la silhouette. Il s'agissait d'un homme portant un manteau de fourrure. Sa tête se dégagea de ses cheveux. C'était Frame.

Je compris alors qu'il abusait d'une servante. Les gémissements de douleur me donnèrent envie de vomir. Dans une jouissance absolue, Frame ne remarqua pas qu'un des soldats se positionna derrière lui et d'un geste précis, passa sa lame sur sa gorge. Le sang se jeta contre le mur et aussi sur cette femme qui reprit son équilibre. Un soldat qui se trouvait derrière moi avança et prit le bras de l'inconnue pour l'aider à marcher.

***

Par une petite porte, nous sortîmes du château. Nous nous trouvâmes à l'extérieur, dans le bois longeant la côte Est du château. Un garde parla:

- Il faut prévenir le Duc du siège. Amenez la duchesse dans un lieu sûr, moi je vais tenter d'atteindre le nichoir à pigeons et ainsi envoyer un message.

Il partit. Nous continuâmes d'avancer. Il y faisait noir. Depuis combien de temps m'avaient-ils réveillé? Quelle heure était-il?

Il faisait froid, mes pieds englués dans la boue m'empêchaient de marcher avec aisance. Les ronces griffaient mes jambes et les moustiques piquèrent nos peaux.

Une fois assez éloigné, les trois gardes qui nous encadraient décidèrent de faire un petit feu, assez grand pour nous éclairer mais pas assez pour nous réchauffer ni nous faire remarquer.

La femme que nous avions trouvé aux côtés de Frame tremblotait. Son regard était fixe vers le vide. Je partageais sa souffrance, moi qui m'étais apprêtée à vivre la même situation une heure plus tôt. Lentement, je pris son bras et l'attirais vers un tronc couché où nous nous sommes assises. Elle posa sa tête contre mon épaule puis tira sa jupe sur mes jambes.

Le temps passa dans le silence, de peur de se faire repérer ou peut-être que nous n'avions rien à nous dire. Le ciel s'éclaircissait et les oiseaux se mirent à chanter.

Le bruit de branches sèches cassèrent dans nos oreilles. Ce bruit nous mirent en alerte. Au loin, parmi les arbres un homme faisait signe de la main. Le garde était revenu. A peine arrivé à notre campement de fortune il nous annonça qu'il avait réussi à envoyé discrètement un pigeon mais qu'il atteindra le Duc dans une semaine et demi au plus tard.

Comment allons nous faire? Le temps que le Duc reçoive notre message, qu'il s'organise et vienne, il lui faudrait peut-être un mois et demi au plus vite.

Les quatre hommes discutèrent au sujet de notre survie. Quand soudain, j'entendis le bruit des branches de nouveau. Me retournant, des ombres s'agitèrent avec force vers notre direction. Je distinguais de faible cris.

- Ils arrivent, m'exclamais-je!

- Bertold et moi assurerons vos arrières! Madame, partez avec Marn et Valdir! cria le garde s'étant chargé d'informer Haysen.

Nous nous mirent à courir. Moi et la jeune femme ne risquèrent pas de trébucher. Nous continuions.

Dans un élan de curiosité, je tournais ma tête et regardais les deux autres gardes se battre pour nous. Il était difficile de déchiffrer clairement le combat. Mais ils étaient contre cinq hommes. Cinq mercenaires qui ne connaissent ni honneur ni droiture.

Dans notre course, nous trouvâmes un terrier de renard sous les racines d'un grand arbre. Le garde nous encouragea, la jeune femme et moi d'y entrer nous cacher puis demanda à l'autre garde de nous suivre. Une fois les trois entré il tenta de faire de même mais en vain. Après quelques efforts il s'arrêta.

-Marn, je te confis la protection de Madame. Tâches de survire et de ne pas faillir à ta mission, dit-il tout en se retirant du terrier.

- Non! Valdir, non! Prenez ma place! Vous êtes plus qualifi-...

Valdir le coupa dans sa phrase et dit :

- Tu ne penses quand même pas que je vais laisser mon étudiant me sauver pendant que je me cache dans un terrier? dit-il en riant.

Valdir s'éloigna et non loin, nous pouvions entendre le son des fers se choquer entre eux.

Deux Ans Après Notre MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant