Chapitre 38

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Ses yeux se sont écarquillés de plus belle, et un profond rire s'échappa de sa gorge. Il savait me faire regretter mes paroles. Bien que gênée de mon audace, je ne fuyais pas et appuyai sur son bras. Son rire s'atténua pour ensuite laisser place à sa voix.

- Vous savez, cela fait dix ans maintenant. Je n'ai plus besoin d'être consolé, dit-il avec un doux sourire.

La douceur de sa voix et de son regard m'envoutaient quelque peu, mais cette nouvelle information qui me demandait de calculer pris mon attention.

- Vous avez 27 ans?

- Oui. Quel âge avez-vous?

- 22 ans... Ah!, m'exprimais-je avec l'impression d'avoir commis une faute.

- Qui-a-t-il?

Après un moment d'hésitation, je lui expliquai ma réaction.

- Je ne voulais pas que vous sachiez que j'étais "vieille fille".

- "Vieille fille", dit-il. Vous voulez dire que 20 ans est âgé pour le mariage?

- Bien sûr?! répliquai-je étonnée.

- ... Ne serai-je pas "vieux garçon" à mon tour?

A travers cette parole, je percevais une certaine insolence, et la bêtise de ce nouveau terme "vieux garçon", m'amusait légèrement.

- Pfff, "vieux garçon"? Ca n'existe pas.

- Pourquoi pas?

- Haysen, vous savez bien que les hommes peuvent se marier à n'importe quel âge. Vous pourrez très bien vous remarier dans 20 ans, hors moi, étant une femme, passé un certain âge, j'aurai ne jamais pu avoir un premier mariage.

Il restait silencieux suite à mon explication, mais le manque de réaction me questionnais sur sa position.

- Vous ne pensez pas? insistais-je pour entendre sa réponse.

-Mmmh, j'ai du mal à comprendre.

- Oui?

- ... Avez-vous l'intention de divorcer ?

- ?? Non, non pas du tout.

- Très bien, alors il n'y a pas de problème et il n'y aura pas de problème de "veille fille" ou de "vieux garçon", n'est-ce pas?

Le ton de sa question sonnait comme un avertissement, ce qui ne me perturba aucunement car je n'avais effectivement aucune intention de divorcer. Cependant, le manque de compréhension me frustrait.

- ... Ecoutez, je voulais simplement dire que je me suis mariée à vous tard. Vous savez que les femmes sont difficilement considérées dans la société si elles ne sont pas mariées.

- Non, je ne le savais pas.

J'avais du mal à le croire. C'était pourtant connu de tous.

- C'est, c'est pour cela que vous m'avez accordé le droit de signer vos documents en votre absence ?

- Oui, je pense? Ca me paressait tout simplement naturel. Je n'allais tout de même pas demander à Darius de signer à ma place lorsque j'ai une épouse.

... Darius... Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas entendu ce nom. Peut-être aussi avais-je voulu oublier. Dans un court moment, les souvenirs du siège me réapparurent, et le contraste entre ce cauchemar et la chaleur d'Haysen près de moi me paraissaient irréel. Rassurée par sa présence et la fin de cette quête de tranquillité, j'enlaça son bras pour poser mon front sur son épaule. Je n'étais plus seule, définitivement plus seule.

- ... Pourquoi avez-vous demandé ma main en mariage? Nous ne nous connaissions pas, demandai-je.

- ... Et bien, il me fallait me marier pour avoir un héritier et assurer l'avenir du duché.

- Oui je sais, mais pourquoi moi?? Vous avez même payez les dettes de mon père, j'étais déjà âgée et je n'ai aucunement fait mon entrée à l'âge adulte en société. Comment connaissiez-vous mon nom?

-... A vrai dire, j'avais demandé à Darius de me trouver une femme discrète et peu impliquée dans les événements de la haute société. Et après quelques mois de recherches, il m'a proposé votre nom. Le seul point noir de votre profile était les dettes de votre père mais aucunement vous. Alors, j'ai envoyé une lettre au comte Salem, proposant votre main.

- Pourquoi aviez vous un tel critère? Je veux dire, pourquoi exigiez-vous une femme discrète?

- Vous le savez, mon titre et mon nom sont extrêmement influents. Cependant, pas plus influence que le roi. Afin de garder un certain équilibre entre le pouvoir royal et le lien, il me fallait une épouse en qui je puisse compter, et ne jamais douter de sa fidélité pour moi.

- Je vois...

Sa réponse était claire et limpide. J'aimais ce coté d'Haysen, son regard franc et ses phrases justes venant à l'essentielle. J'étais également rassurée d'apprendre que mon profile, qui me complexait et m'inquiétait, lui correspondait. Pour la première fois, j'ai eu l'impression que nous partagions une conversation normale. J'avais d'ailleurs l'impression que le temps s'était arrêté. Un sentiment agréable m'envahissait pleinement, et par satisfaction je m'enfonçais dans les draps, blottie contre son bras.

La main de ce même bras se déplaçait sous le draps qui nous recouvrait. Se faufilant à ma grande surprise, dans le creux de mes cuisses. Mais la main resait timide et ne s'engageait pas réellement. Honteusement, le désir s'était de nouveau réveillé en moi, et avec honnêteté, je poussa sa main toute en entrouvrant légèrement mes cuisses. Malgré mon invitation, Haysen restait immobile, mais le désir en moi devenait hardant, affamé. Poussant sa main plus fort, mes lèvres accueillirent ses doigts, et la pudeur s'évada. Mes hanches bougèrent pour faire glisser son majeur sur mon clitoris, et la stimulation m'obligeait à échapper des soupires de satisfaction.

- Hah, mmh, Haysen...

A la prononciation de son nom, Haysen se positionna au-dessus de moi. Un instant me suffit pour voir sur son visage l'impatience. Il leva aussitôt mes jambes pour glisser son membre dans mon entre. Mon vagin, déjà lubrifié de nos semences, l'accueillait avec facilité et douceur, et je sentais Haysen taper contre mon utérus dès la première pénétration. Ce coup coupa mon souffle, ne me laissant que la sensation de bien-être envahir mon esprit. Après ce premier coup, Haysen ne s'arrêta plus. Ses coups de hanches étaient fermes, puissants mais doux à la fois.

Deux Ans Après Notre MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant