Le soldat par sa force ouvrit une lourde porte. Les voix de plusieurs hommes s'interrompirent à notre arrivée. Toujours sur l'épaule du soldat, je tournais le dos à la pièce dans laquelle nous étions entrés.
Une voix rauque tua ce silence pesant: "Pourquoi l'as-tu amené?".
- Aucun autre endroit n'est sûr. Il est possible que certains hommes d'Issan ne soient pas encore capturés, dit passivement le soldat qui me portait.
Un second silence poursuivit puis le corps fort de l'homme se déplaça pour me déposer sur un siège. Les discussions avaient repris. Je voyais à présent les six hommes discuter sur la situation actuelle.
- Quelles sont les pertes ?
- Une cinquantaine d'hommes.
- Malgré les pertes nous avons récupéré l'entièreté du duché cependant il est possible que certains groupes ennemis soient encore libre. Si nous mettons du temps à agir, ils pourraient s'organiser et nous attaquer de nouveau.
- Non je ne pense pas, dit un troisième homme, les hommes d'Issan ne sont rien de plus que des mercenaires. Il n'ont aucune raison de lui rester loyaux. Malgré cela je pense que vous avez dit juste, nous devons ratisser le duché et rejeter toute forme de révolte des populations et constater les changements produits depuis ces deux dernières années.
"Ces deux dernières années"... C'était bien Haysen. Il était rentré. La conversation continuait pendant que j'analysais les six hommes se trouvant devant moi. Il était sales. Leur odeur de sueur acide embaumait l'air. Tous étaient en armures, l'épée à la hanche. Leur cheveux long et gras cachaient parfois leurs yeux tendis que leurs barbes dissimulaient leurs visages. Certains portaient des capes quand d'autre avaient sur leurs épaules des fourrures.
Un homme avait une balafre le long de la joue qui coupait en deux sa barbe. Un autre avait un cache sur son œil droit.
- Attendez, Kire veut dire quelque chose.
A cette annonce qui m'interpella, je fus attentive de nouveau à leur discussion mais personne ne parla.
- Je pense que Kire a raison.
- Oui, moi aussi.
Personne n'avait dit le moindre mot mais tous conversaient suite à l'avis de Kire. Où est Kire?? Je ne le vois pas...
Soudain un rire éclata et un homme d'une quarantaine d'années frappa amicalement l'épaule d'un autre et dit "Hahaha, je vous l'avais dit. Kire est un sacré rusé, hahaha!".
Ces deux hommes qui me tournaient le dos pivotèrent vers la droite comme pour chercher du regard l'approbation d'un autre. L'homme qu'ils regardaient ne fit qu'un hochement de tête et les autres en furent satisfait. Peut-être était-il le chef ? Il ne parlait pas mais écoutait attentivement les débats des cinq autres hommes.
Sa peau était hâlée, les cheveux ébène. Comme tous les autres les mèches de ses cheveux dissimulaient son visage. Il se tenait droit, les bras croisés. Il était grand et son silence n'enlevait en rien son charisme. Par sa présence seule il s'imposait dans la pièce où nous étions.
Soudainement, son regard se focalisa sur moi. Il n'avait pas daigné bouger son corps ni sa tête, uniquement ses yeux. Son regard était profond et perçait le mien dont je ne pouvais m'en défaire. Pendant de longues secondes j'étais prisonnière de ses yeux brun et peut-être était-il prisonnier des miens?
- Monsieur, qu'en pensez-vous?
L'intervention d'un des hommes interrompit notre intimité. Leur conversation continuait tandis que j'attendais.
Mes yeux peu à peu s'alourdissaient. Sur mon siège, le sommeil me gagnait mais la présence d'un homme devant moi me réveilla aussitôt de mon somnambulisme. Le regard perçant, il me regardait de haut avec mépris. Son visage me surpris, il était imberbe et jeune.
- Suivez moi, je vous accompagne à votre chambre.
Dans un doute je regarda le groupe d'hommes qui nous observaient, impassible. Tous portaient sur leurs visages un air sérieux et peu amical. Ma gorge se serrait face à la pression de leur jugement.
- Vous avez l'air éreinté après ne pas avoir dormis de la nuit, Madame. Suivez Krim, dit le quarantenaire.
Je me leva de mon siège incertaine. Suivant le jeune homme, nous passâmes près des hommes.
Il me regardait de nouveau d'un air calme et froid. Son regard suivait notre départ. Passant la porte je tourna mon visage inconsciemment pour le voir une dernière fois. Les hommes avaient repris leur discussions et lui, continuait de me regarder.
Les portes stoppèrent notre échange. Perdue dans mes pensées Krim m'appela.
- Madame.
- Oui?
- ...
Il me regardait avec mépris et lassitude. Il repris la marche et je le suivit.
A travers les fenêtres je voyais le ciel s'éclairé. Le silence et le calme avaient gagné le château. Les nuages sombres de fumée venant des incendies s'estompaient dans l'air brumeux et froid de l'aube. Le chant des oiseaux réveillait cette nouvelle journée.
Arrivés à ma chambre, j'entra dans mon lit pendant que Krim s'asseyait sur le sofa. Avec lourdeur, mon corps et mon esprit épuisés s'endormirent.
Salut! Merci d'avoir lu jusqu'au chapitre 18! J'espère que l'histoire vous plaît. Je serai beaucoup moins constante dans les updates de l'histoire, obligations des cours obligent... J'essayerais cependant de sortir un chapitre toute les semaines (mais je ne promets rien). Bye Bye ~~
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Deux Ans Après Notre Mariage
RomanceAprès ma mort, mon âme s'est retrouvée prisonnière du corps de Iridessa Salem. Fille du Comte Zed Salem, mon père arrangea mon mariage avec le Duc Haysen Valder afin d'obtenir la dote sauvant ainsi les affaires de mon père et son titre nobiliaire. ...