Chapitre 36

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- Haysen...

Pour la première fois, je pouvais admirer sa musculature. Certes, la douceur de sa peau n'était pas immaculée, ses blessures ajoutaient au brun de son teint un arc-en-ciel de couleurs. Certaines de ses cicatrices étaient vieilles de par leur couleur blanchâtre, quand d'autres étaient plus récentes par leur rose. Mais certaines étaient encore d'un rouge vif, où la peau, elle-même, était encore marquée par la chair sanglante d'une blessure.

Ses mains parcouraient l'entièreté de mon corps, tout comme ses baisers. Pendant qu'il embrassait ma poitrine, je sentais ses mains desserrer sa ceinture avec précipitation, quand il s'arrêta brusquement.

- ... C'est votre première fois?

-? Oui...

Il reprit alors le cours de son action avec plus de lenteur. Sa question m'avait surprise, et la minutie qu'il adopta suite à ma réponse me donnait l'impression d'être punie. Ses caresses étaient plus ciblées et plus difficiles à supporter par le plaisir frustrant qu'elles me donnaient.

- Vous n'aimez pas?

Il releva la tête extrêmement surpris par ma question, et après quelques secondes, il ria faiblement, le sourire radieux, s'approchant alors de mon visage pour embrasser ma joue.

- Bien sûr que si. Je préfère vous savoir entièrement à moi, dit-il d'un ton amusé.

Rassurée de sa réaction et comblée d'avoir pu le voir sourire pour la première fois, une seconde question sortie néanmoins spontanément de ma bouche.

- Est-ce aussi votre première fois ?

Mais cette fois-ci, la réaction d'Haysen ne fut pas aussi radieuse. Il me regarda alors avec sérieux, ayant perdu son sourire, il ne répondit pas à ma question et m'embrassa langoureusement, comme pour me faire taire. Etrangement, son baiser ne ferma pas nos yeux, comme si nous confrontions. Pourtant, je ne pouvais pas être triste de sa réponse évidente. Peu importait à présent. Pourvu qu'il me reste fidèle tant que nous sommes mariés, pensais-je. Je l'enlaçai de nouveau, comme pour lui faire comprendre que j'étais indifférente et que nous devions nous concentrer sur le moment présent.

Lentement, sa main se glissa dans mon entrejambe. Les mouvements de son pouce réveillaient à cet endroit la sensation d'une brûlure. Une brûlure qui me faisait perdre le semblant de contrôle que j'avais. Je ne pouvais taire ma voix, et mes jambes s'écartaient sans que je ne m'en rende compte.

- Iridessa, ne vous cachez pas, me dit-il retirant le bras posé sur mon visage. Laissez-moi vous entendre.

Mes dents s'enfoncèrent dans mes lèvres par la sensation de son majeur entrant en moi. Ce corps étranger appuyait sur la paroi haute de mon intérieur à plusieurs reprises, ne me laissant finalement plus le choix que d'ouvrir ma bouche pour laisser échapper les souffles désireux de ma voix.

- Hahh, Haysen... Ahh, mmh...

- Je vais mettre un second doigt, murmura-t-il à mon oreille pour ensuite la fondre par sa langue.

La stimulation de sa langue et la pression de ses doigts en moi me faisaient perdre pied. Le son de ma voix résonnait de plus en plus, s'étouffant dans mes lourdes respirations. Sans que je ne m'y attende, il appela mon nom, et en réaction, mon corps tout entier se crispa, tremblotant un moment.

Soudain, je ressentis sur ma cuisse le toucher de quelque chose de nouveau, mou, et légèrement humide. Comprenant de quoi il s'agissait, je n'osai pas regarder de peur d'être effrayée par la taille que je pouvais légèrement distinguer. Regagnant mon clame, la pression de son membre dans mon entre se sentait plus forte. "Détendez-vous" me disait-il à l'oreille. Je retenais ma respiration, ressentant Haysen me pénétrer.

-Hahh, détendez-vous Iridessa...

Bien qu'il me le demandait, il m'était impossible de relaxer mes muscles. La sensation était déplaisante. Il essuya de sa langue les lames sur mes joues et dit "Ne vous en faites pas. La douleur laissera place au plaisir". Sa main se posa alors sur mon bouton pour le masser. Les mouvements de va et vient de ses hanches et sa manipulation de mon clitoris atténuaient la douleur, comme il l'avait promis. La force de son ventre frappant sur l'arrière de mes cuisses relevées, faisait frotter mon dos contre les draps du lit. Le matelas suivait nos mouvements, sous la mélodie des pieds grinçants du lit.

- Ahh, ahh, Haysen... s'il vous plaît, ah..!

- Hahh, je sais... je vais ralentir...

Il s'exécuta alors. La force de son corps frappant le mien témoignait d'une puissance sûre, mais la lenteur qu'il entreprit me faisait ressentir chaque détail. Sa largeur, sa longueur qui tapait contre mon utérus, la chaleur de ses mains sur mon corps, la tendresse de ses caresses. A travers sa douceur, son affection s'exprimait par les traces qu'il laissait sur mon corps. Ses bras m'enveloppant m'empêchaient de fuir, le poids de son corps sur le mien et la dynamique à laquelle il entrait en moi me faisaient peu à peu perdre mes moyens.

- Hahh, Iridessa ..

- Mmh ahh, ah, mmhh... gnahh ahh...

Je ne pouvais empêcher Haysen d'entendre mes gémissements embarrassants.

- Iridessa, vous aimez?

Les sensations que nous partagions accaparaient toute mon attention, sa question ne pouvait me mettre mal à l'aise, et inconsciemment, je jouissais encore plus fort, comme pour lui montrer qu'effectivement, j'aimais.

- Hahh, Iridessa, mmh, ahhh, vous me serrez...

Ses mouvements s'accentuaient en rapidité. Au-dessus de moi, je pouvais voir son visage à la mâchoire crispée, les veines sur sa tempe droite gonflées et les gouttes de sueurs coulées sur son front. En empêchant une des gouttes d'atteindre son œil, Haysen, dans un moment d'étonnement, accéléra le rythme, mon nom à ses lèvres. Par la même occasion, il enfouit son visage dans ma main levée, me donnant l'impression qu'il suppliait que laisse ma main sur son visage.

L'intensité me forçait à l'enlacer. Mes doits plantés dans la peau de son dos, mes jambes entrelaçant ses hanches, et nos corps rebondissant à l'unisson dans le lit nous amenèrent à l'apogée de notre satisfaction. Mon corps tremblant accueillait ses finitions. Par une dernière exaltation, Haysen se libéra, laissant fuir un dernier gémissement. Son calme repris, il s'écarta de moi pour constater mon état. Mon corps tremblait encore. Les marques rouges qu'il avait laissées sur mes seins, mon ventre, mon cou et j'en passe, étaient effleurées par sa main chaude. Ses baisers, déposés comme une abeille butine les boutons de fleurs, s'étalaient sur l'entièreté de mon visage.

Il s'allongea sur le côté, soulevant ma tête pour la poser sur son bras, et installant son autre main sur mon ventre. Il ne bougeait plus, comme endormi. Mon oreille, près de son cou, pouvait entendre son pouls malgré les battements de mon cœur qui résonnaient dans la pièce. Peu à peu, les tremblements de mon corps s'atténuaient. La caresse de son pouce sur mon estomac me calmait, et l'air expirant de ses narines sur ma joue me tranquillisait.

La fatigue me gagna facilement. Mes paupières lourdes d'épuisement s'abaissèrent. Les yeux fermés, une quiétude rassurait mon esprit. Dans ses bras, je me sentais à ma place. Dans sa chaleur, j'étais réconfortée. Jamais je n'avais connu une telle plénitude. Peut-être avais-je enfin trouvé mon "chez moi". Blottie contre lui et par ces dernières pensées, je tombai dans un sommeil profond.

Deux Ans Après Notre MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant