Chapitre 5

974 78 1
                                    


Le duc se tenait près de moi. Pendant que le pasteur récitait son discours, toute mon attention était dirigé vers lui. Je le regardait sans que mes yeux ne le fassent. Sa respiration était lente et presque imperceptible. Encore une fois, je me rendit compte de sa taille. Le haut de ma tête arrivait à son épaule. Baissant les yeux, je pouvais voir sa grande main habillée de quelques vaines bleutés. Je leva les yeux discrètement vers son visage. Je m'aperçu alors qu'il avait son regard rivé vers moi depuis un moment et m'observait. Nos regards à peine croisés que je baissa le mien et fuyais sa réaction. J'étais embarrassée d'avoir été prise la main dans le sac à l'observer.

Vint le moment d'échanger nos vœux. Chacun notre tour nous avons dit "Oui". Le Duc se tourna d'un quart vers moi, sa main posée sur ma joue, il caressa du pouce ma pommette. Dans un mouvement lent mais sûr, il approcha son visage au mien. Immobile, mes yeux regardèrent ses lèvres légèrement rosé. Sa respiration réchauffait mon nez, ses lèvres se posèrent sur les miennes en douceur pour se retirer quelques secondes plus tard. Je rouvris mes yeux, son visage avait prit du recule, il me regardait attentivement un instant puis s'écarta, abandonnant ma joue d'une caresse. L'air touchant ma peau réchauffée par sa main était froid. Mes yeux suivirent ses mouvements.

- ...dessa. Iridessa.

Lorsque je l'entendit m'appeler, je pris conscience que nous étions seul dans son bureau. Le pasteur était partit sans que je m'en rende compte.

- O-Oui?

- Vous allez bien?

- Oui.

- . . . Je vous enverrai une lettre à mon arrivée là-bas. Si vous avez besoin de quoi que ce soit n'hésitez pas à demander à Darius ou bien à moi même.

- Oui.

- . . . Je vous raccompagne à votre chambre, dit-il.

- Ma chambre?

- Eh bien, cela ne me dérange pas de vous emmenez à ma chambre mais je pars dans quelques heures, je pense qu'il est préférable de reporter notre nuit de noce, dit-il avec un subtile sourire.

La chaleur et l'embaras de ces paroles montaient à mon visage. Un faible rire face à ma réaction résonnait dans la pièce.

- Venez, je vous raccompagne.

Dans le couloir sombre, je suivais le Duc. J'observais sans réserve son dos puissant caché par sa chemise noir. Je peinais à suivre sa cadence. Bien que grand et musclé, ses pas étaient agiles et confiants. A quelques reprises, il tournait sa tête pour vérifier que je le suive bien. Une fois devant la porte de ma chambre, il s'arrêta et se tourna vers moi.

- Je vous souhaite une bonne nuit, dit-il.

- Je vous souhaite une bonne nuit et un bon voyage duc.

- Haysen. Appelez moi Haysen, Iridessa.

- . . . Revenez vite, Haysen, dis-je, ouvrant la porte de ma chambre.

Un dernier regard fut partagé avant que je ne ferme la porte, pour ce dire adieu un temps. Mon cœur battait fort et sans savoir pourquoi, j'étais heureuse et excitée. Cette première impression que j'ai de mon époux dépassait mes espérances. J'avais envie de rester à ses côtés plus longtemps, d'apprendre à le connaître. Mais le rappel de son départ m'attristait.

Allongée dans mon lit depuis des heures, j'entendis les chevaux hennirent. Je partis à ma fenêtre et vit cinq chevaux montés par plusieurs hommes. Haysen se trouvait en tête de troupe. Sur le point de monter en selle, il lança un regard vers ma fenêtre. Ma main le salua, il répondit alors avec un sourire et parti au galop.

Je restais là à voir s'estomper les nuages de fumé provoqués par la force des sabots. Un sentiment de déception prenait place de plus en plus. Par ce mariage et par cet échange que nous avions eu, il est pour moi une personne sur laquelle je pense pouvoir compter. Mais il me laisse ici seule. Je sais qu'il n'a pas désirer partir mais je ne peux qu'être déçue. Je suis à présent à la tête du duché. Zed, mon père dans cette vie, ne m'a jamais donné de responsabilité. Haysen m'a dit que Darius serait là pour moi dans le besoin mais je ne peux m'emêcher appréhender. A partir de demain je serai seule face aux personnes vivant sous la protection du Duc.

Sans avoir dormi cette nuit, les domestiques entrèrent déjà dans ma chambre pour me préparer pour la journée.



Deux Ans Après Notre MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant