Chapitre 33

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En suivant Haysen, j'entrai dans d'une une partie du château que je ne connaissais pas. Peu de serviteurs étaient dans les couloirs, peu de lumières éclairaient et surtout, tout au fond du corridor, deux soldats hautement armés tenaient une porte. En arrivant face à eux, les gardes saluèrent Haysen et se décalèrent pour le laisser entrer. En ouvrant la porte, l'obscurité me frappa.

- Suivez-moi, me dit-il.

Etrangement, à peine avais-je posé le pied, je réalisai que nous nous trouvions sur des escaliers. Haysen était devant moi et avançait lentement, le temps, je pense, de laisser mes yeux s'habituer à l'obscurité. Après quelques longues secondes, je pus enfin distinguer les marches, les murs de pierres et Haysen.

Arrivés en bas de l'escalier, Haysen me demanda de rester près de lui. Pendant que nous avancions, je regardais autour de moi. Nous étions dans le donjon. Les cellules le long de notre couloir, l'odeur de renfermé et l'absence de lumière rendaient ce lieu sinistre.

Une forme étrange interpella mon attention. Au pied d'un barreau de cellule, je vis quelque chose qui m'arrêta. Je concentrais mes yeux afin d'analyser l'objet et m'approchai peu à peu.

Soudainement, une main s'empara de l'objet en question et me fit sursauter, laissant s'échapper de ma bouche un petit cri. Contre tout attente, la voix d'Haysen se glissa près de mon oreille et me surprit également.

- C'est une meurtrière.

- .. Pardon? lui demandais-je, surprise de cette déclaration.

- Malgré son âge, elle est persuadée d'avoir une dizaine d'année.

Son âge? Concentrant mon regard de nouveau sur la cellule, je pus identifier la silhouette d'une personne. Il s'agissait d'une femme. Son visage marqué par de multiples rides profondes m'étonnait. Ses yeux étaient grands ouverts, et un étrange sourire arborait son visage. Elle était habillée d'une robe sale mais ornée de froufrou, de détails féminins et enfantins. Ses cheveux étaient long et coiffés de quelques tresses.

- Mon Dieu, comment pouvons nous laisser une pauvre femme dans cet endroit? demandais-je naïvement à voix haute.

- Ne vous méprenez pas, répondit Haysen. Cette femme a tué des centaines d'enfants pendant plusieurs décennies.

- Comment?!

- Elle est persuadée que chaque enfant qu'elle rencontre veut voler l'amour de sa mère. Ce n'est que lorsque j'ai hériter de mon titre, qu'elle a été prise en charge.

- Personne ne s'inquiétait de la situation avant que vous n'interveniez?!

- Non. Mon père ne répondait pas à ses obligations.

Son père?

- Suivez-moi. Ne restez pas à l'arrière.

Me disant ces paroles, Haysen prit ma main et m'entraîna dans sa marche. Nous marchions côte à côte à présent. Nos pas étaient rapides. Sa main était ferme, chaude et douce. Mais l'endroit où nous nous trouvions m'empêchait de ressentir toute timidité. Au contraire, j'étais rassurée.

En avançant, j'aperçu que ce couloir était en réalité un cul de sac. Au fond se trouvait une cellule. Haysen lâcha ma main et sorti de sa poche un trousseau de clés. Pendant qu'il ouvrait la porte de la cellule pour y entrer, je tentais de distinguer la silhouette s'y trouvant. J'entra également dans la cellule. Issan se leva lorsqu'il me vit.

Sur un ton énervé, il regarda Haysen et lui demanda "Pourquoi l'as-tu amené ici?".

- Mon épouse voulait te rencontrer.

Deux Ans Après Notre MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant