Chapitre 17

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Un bourdonnement sonnait dans mes oreilles. Il devenait plus fort. Forcée de me réveiller j'ouvris les yeux. Reprenant connaissance, les cris et hurlements se distinguaient des paroles paniquées d'Issan.

- Comment ça assiégé?! Envoyez les archers et préparez les canons!

- Mais Monsieur, ils sont déjà entrés! La plupart des gardes postés à l'entrée du château ont déjà péri!

-Quoi??! ... Emmenez Sir Siran et ses hommes à l'aile droite du château, vous prendrez l'aile gauche et moi la cour, ordonna Issan tout en s'habillant avec précipitation.

- Oui, Monsieur!

Issan suivi l'homme vers la sortie puis s'arrêta subitement et fit demi tour.

- Iridessa, posant sa main sur ma joue, restes ici! Surtout ne sors pas! Je reviendrai vers toi lorsque j'en aurai fini avec les assaillants!

La porte se claquant derrière lui, les hurlements des servantes s'étouffaient.

Assaillants? Haysen est de retour?

Malgré mon mal de crâne atroce je me levais pour regarder à la fenêtre ce qu'il se passait dehors. Le sifflement des flèches était suivi de flammes parcourant le ciel. Dans la cour, les hommes se battaient à l'épée. Quelques servantes tentaient de fuir en dépassant la muraille mais les hommes en montures les égorgeaient d'un simple geste de lame. Les chevaux hennissant passaient à travers les flammes. Soudain une flèche de feu frappa ma fenêtre et par surprise je me baissa.

Il est trop dangereux de sortir maintenant. Il faut que j'attende encore. Si Haysen est à l'origine de ce siège alors il me retrouvera. Et si ce n'est pas lui et qu'Issan perd au combat, il faut que je trouve un moyen de fuir.

J'avais beau regarder autour de moi, aucun passage ne me permettait la fuite excepté la porte principale de la chambre. Mais dehors les combats sont violents et sans pitié je risque d'y mourir bêtement. Il est préférable d'attendre. Je me munie alors d'un poignard que j'avais caché sous le lit et j'attendais. Le fracas des lames s'entrechoquant résonnait dans le hall. Les cris ne cessaient pas. Le choc des flèches sur les fenêtres frappaient comme la pluie et seuls les incendies à l'extérieur éclairaient la nuit.

Mes mains moites serraient le poignard avec une force telle que mes mains étaient devenues jaunes. Je tremblais et priais le ciel qu'Haysen soit présent.

CLAC!

La porte frappant le mur avec puissance me réveilla de mes prières. La silhouette d'un homme se dressait à l'entrée. Le hall éclairait son dos et le contre jour m'empêchait de voir son visage. Le silence était plat. Les cris de peur et de douleur avaient cessé, seuls le son des goutes de sang découlant de son épée retentissaient sur le sol de pierres.

Après quelques secondes, il avança, je tenais fébrilement mon poignard en sa direction et reculais jusqu'à atteindre le mur. Puis il s'arrêta subitement. Bien que tout son corps était plongé dans l'ombre, je m'aperçu que son regard était fixé sur le sofa se trouvant près du lit. Ces secondes de silence et d'immobilité me parurent interminables, comme si le temps s'était arrêté pour me permettre de déguster la mort avec lenteur.

Mon cœur faiblissait à cette anxiété quand brusquement un homme entra dans la chambre.

- Monsieur, nous avons Issan.

L'homme détacha son regard du sofa pour le poser sur moi puis se retourna et se dirigea vers la sortie. Passant près de l'homme qui était venu le prévenir de la prise d'Issan, il s'arrête et lui murmure une parole. Quittant la chambre, le soldat s'avança vers moi d'un pas décidé. Le poignard que je tenais survola le lit par un coup de son bras. Il me prit par la taille et me leva sur son épaule. Je me débattais mais sa force ne pouvait être éprouvée par de faible muscles comme les miens.

Entrant dans le hall, la lumière des torches m'éblouirent et une dizaine d'hommes armées et ensanglantés tiraient les corps jonchant le couloir. Les traces de sang sur les murs et sols faufilaient entre les pierres. L'odeur du fer et des combustibles cramés piquaient mes narines.

Que va-t-il m'arriver maintenant ? Haysen n'est pas là! Je vais mourir comme ça?

La tête à l'envers sur le dos du soldat me portant, je pleurais mon sort tragique. Prisonnière d'un destin risible et dramatique.

Deux Ans Après Notre MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant