Chapitre 6

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Le trajet débuta. J'étais assise côté passager pendant que Charles conduisait tranquillement le regard au loin. L'ambiance était palpable, mais pas tendue. J'avais l'impression qu'il était stressé. Stressé de quoi je me le demande bien. Alors que mon regard se perdait sur les paysages que l'on commençait à apercevoir après avoir quitté Bruxelles, je me suis surprise à tourner la tête vers mon partenaire de route. Il n'avait pas changé, hormis peut-être les cheveux un peu plus fournis et la barbe un peu plus présente, mais il était toujours aussi beau. Il y a sept ans, on était encore que des gosses, aujourd'hui on était arrivés dans le monde des adultes.

FLASH-BACK

Il était relativement tard. Le soleil qui se couchait sonnait le début du week-end pour le groupe d'amis qui se trouvait actuellement sur la plage surplombant le rocher monégasque. Ils étaient tous assis autour d'un feu fait plus ou moins rapidement. Tout le monde papotait entre eux se racontant les déboires de leurs semaines respectives. Le fameux Jules Bianchi, futur étoile montante du sport automobile s'était levé pour clamer haut et fort sa joie du moment :

- Vous savez, j'ai pas l'habitude de montrer que ce cœur de pierre bat mais je vous aime les copains ! J'ai jamais été aussi heureux de toute ma vie !

- T'es surtout bien pompette Julio ! Se défendit sa sœur explosant de rire au passage des grimaces que faisait son frère.

- Je t'aime aussi petite sœur, ne t'inquiètes pas je ne t'oublie pas dans tout ça !

Malia lui répondit en lui faisant un grand sourire accompagné d'un bisous volant.

- Moi je propose qu'on trinque aux futures victoires du héros, fit Pierre toujours partant pour une bonne bière.

- Tu rêves Gasly, ma sœur a 16 ans et tu vas pas commencer à lui bourrer la gueule tout ça parce que Mr est désormais majeur !

- Rooh c'est bon Jules, une bière va pas la tuer ta sœurette ! Lui avait répondit Estéban qui était derrière lui accompagné de sa chérie Elena.

- Non mais rien à faire tu oublies, c'est un coca et rien d'autre en fait pour elle. Et que vous tous les gars vous compreniez le message 0 alcool pour Malia Bianchi sinon je vous ferais ramasser le vomi qu'elle me laissera à la première occasion !

Le groupe de jeunes explosa de rire de par la situation. Malia, la petite sœur de Jules était elle pour le coup très gênée de l'intérêt que lui portait son frère devant tous ses amis. Oui elle l'aimait lui et son côté protecteur mais parfois il n'avait aucune limite et cela pouvait parfois être très gênant comme à ce moment-là. La jeune fille se cacha donc les yeux avec les deux mains mimant un air outré avant d'exploser de rire à nouveau. Le brun monégasque qui se trouvait à sa droite vint lui caler un coup de coude avant de lui murmurer à l'oreille :

- Tu pourras pas dire qu'il ne t'aime pas ton frère.

La jeune brunette se tourna vers Charles, surprise qu'il lui susurra ce genre de remarques à l'oreille :

- Parce que tu crois que j'en doutais peut-être ?

- Personne ne pourra t'aimer autant que je t'aime Malia Bianchi ! Finit par dire le monégasque droit dans les yeux de la jeune brunette de 16 ans, légèrement alcoolisée mais toujours aussi souriant.

FIN DU FLASH-BACK

Ce genre de souvenirs, j'en ai à la pelle. Toute ma jeunesse, j'ai pu traîné avec mon frère et son groupe d'amis qui réunissait majoritairement les pilotes français et monégasques du sport automobile actuel. Charles et moi-même avons toujours eu une relation bien particulière et bien à nous. Était-ce de l'amour ? De l'amitié inconditionnelle ? Je n'ai jamais su différencier les limites de ce que l'on entretenait. Je tenais à lui éperdument et quand il avait commencer le haut niveau des courses, j'étais tout autant inquiète pour mon frère que je ne l'étais pour Charles ou encore les autres garçons de notre groupe. Mais le décès de Jules avait tout chamboulé et j'avais pris peur. Peur que cela recommence et qu'on finisse par me ramasser littéralement à la petite cuillère. Quand vint le décès d'Anthoine, ça m'avait achevé et surtout confirmé que mon éloignement avait eu du bon.

Vivre et non survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant