La vie compliquée d'une jeune fille qui se retrouve du jour au lendemain à devoir se poser la question s'il s'agit de vivre ou survivre à la plus grosse tragédie qu'elle ne pensait pas avoir à subir.
Quand il ne s'agit plus de vivre pour soi, mais...
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Je suis actuellement au Mexique. Le décalage horaire entre ici et Monaco me fout littéralement ko. J'ai du mal à m'habituer à tout ce changement de rythme malgré mes années en formule 1, mais au fond de moi je sais que ce n'est pas ça qui me dérange le plus. Malia me perturbe. Je sais qu'elle n'est pas bien mais elle ne veut pas le montrer. J'ai tenté une approche tout à l'heure par message histoire de me rassurer mais je sais qu'un appel sera meilleur pour que je me sente plus serein et qu'elle aussi par la même occasion.
Nous sommes jeudi, et comme tous les jeudis, c'est jour de presse. Je dois déambuler à droite à gauche avec Carlos pour répondre à plusieurs interviews ici et là. Je dois aussi avant la fin de la journée croiser notre responsable communication qui veut nous voir pour alimenter les réseaux sociaux de l'écurie.
Avant toute chose, il me faut un café. Je baille comme une carpe essayant de faire face au jet lag et je ne suis pas le seul. Je rigole en voyant mon coéquipier se cacher derrière sa casquette rouge.
- Carlos, si tu piques un somme évites de ronfler stp !
Je l'entends marmonner en espagnol, signe de son état somnolant. Nous sommes au sein de la cafétéria qui regroupe plusieurs écuries. Le pôle média avec le public n'est pas très loin. Les bruits se font entendre malgré les murs qui nous séparent. Le duo français n'est pas loin car je vois une petite blonde s'approcher de moi, téléphone aux oreilles avec sa pochette dans les mains telle une secrétaire.
Carla regarde Estéban de façon assez sobrement, ce qui me fait penser à deux choses ; soit ils se font encore la gueule pour des futilités, soit Carla est overbookée niveau travail. Il faut dire que depuis que Malia est assignée à résidence avec son père, elle n'a pas accès à tout ce qu'elle aimerait pour le boulot et est du coup vite réduit à ne pas pouvoir faire ce qu'elle veut entre les murs de sa chambre. Les dossiers qu'elle possède chez elle sont ceux de la fondation de son frère vu qu'elle est actionnaire majoritaire et représentante à part entière. Les dossiers concernant la FIA sont désormais principalement gérés par Carla, ce qui lui double considérablement le travail qu'elle fait ici pour la sécurité.
Alors que je me sers un café avant notre future interview, la petite blonde se rapproche de moi d'un air soucieux.
- Charles, je peux te voir cinq minutes stp ?
- Oui bien sûr Carla, lui dis-je prenant une gorgée au passage de mon café bien trop chaud.
- En privé stp, précise-t-elle me faisant signe de la suivre.
Je la suis curieux de ce qu'elle veut me dire vu le ton qu'elle emploie, peu sûre d'elle. Je fronce des sourcils, posant mon café au passage et la suit sans chercher plus loin.
- Où tu vas Charles ? C'est bientôt notre tour, me notifie Carlos levant le bout de son nez de là où il s'endormait presque.
- Je reviens j'en ai pas pour longtemps, lui répondis-je d'un signe de la main.
