Vivre et non survivre

Chapitre 27

A l'écoute des souvenirs de ma meilleure amie, mes larmes coulèrent toute seule. J'avais l'impression d'avoir été égoïste. Tout ce temps, je n'avais pu voir que ma tristesse et mon deuil personnel, sans me soucier que je n'étais pas la seule à vivre ce genre de tragédies. Je savais que les décès vécus par Charles l'avait définitivement traumatisés. Car oui, le terme était là. Mais je n'avais jamais vu ça sous cet angle. Ou en tout cas, je n'avais jamais compris que la clé était là. 

Effectivement, que ce soit pour sa famille ou les autres, Charles avait du être le "roc" de tout le monde. Mais je n'avais jamais pensé que mon départ l'avait tout autant dérangé. J'avais été la goutte d'eau qui avait fait débordé le vase comme on dit chez moi. L'accumulation de trop qui n'avait pas aidé le monégasque à aller mieux, bien au contraire.

- Pourquoi tu m'as jamais dit ça avant Carla ? Demandais-je à ma meilleure amie perturbée de ce qu'elle venait de m'avouer.

- Je ne voyais pas l'intérêt de te pousser vers le bas avec ce genre de nouvelles alors que mon rôle était de te pousser vers le haut, me répondit tout simplement la jeune fille en face de moi. Tu n'étais déjà pas au plus haut de ta forme, alors pourquoi t'aurais-je prévenu de l'état de santé de Charles si ce n'est pour encore plus t'enfoncer ? Je ne trouvais pas utile de te raconter ce qui passait là-bas quand je savais déjà que cela se passait mal ici ma belle.

Je restais perplexe et aussi relativement sans voix en repensant au monégasque. Ma vision de la vie était chamboulée et je ne voyais plus mon quotidien de la même façon. Je n'avais jamais entendu Charles se plaindre déjà à l'époque et encore moins depuis mon retour il y a quelques jours à mon contraire. J'avais du coup l'impression d'être la petite fille gâtée, à la limite de la capricieuse. Je me sentais idiote, à la limite d'être con. Mon dieu, comment j'avais agi en fait ? ... 

- Arrêtes de réfléchir et de te blâmer au passage, ca ne changera rien Malia, me dit ma meilleure amie voyant bien que ça fusait à l'intérieur de ma tête.

- Désolé, ca m'a un peu chamboulé d'imaginer Charlie de la sorte ... Je n'avais jamais penser que mes actes auraient chamboulé d'autres personnes, et encore moins de cette manière. Je me sens con en fait ...

- C'est toi qui me l'a demandé Malia, je t'avais prévenue ... N'imagines pas pour autant que cela explique tout mais dis toi juste que Charles n'a pas eu une vie facile, termina Carla me regardant en souriant timidement, tout en essayant de me réconforter quant au mal être naissant.

- Je sais Carla, je sais ... lui dis-je à mon tour, regard dans le vide ... J'avais besoin de toute manière, je t'en veux pas. J'essaye juste de mieux comprendre certaines choses.

Mes pensées se tournèrent vers le monégasque. Devrais-je continuer à demander à Carla ce qui me tourmentait réellement ou devais-je laisser ça de côté ? Ayant clairement eu ma dose déjà avec les anecdotes que la blonde venait de me faire part !

Je soufflais et me lançais à nouveau, j'avais besoin d'en savoir plus ! J'avais l'impression d'avoir loupé un train entier, et il me fallait des réponses.

- J'ai une question qui me trotte en tête depuis déjà plusieurs jours, mais je ne sais pas si te la poser arrangera mes pensées ou pas à vrai dire ...

- Concernant Charles ? ... me demanda Carla callant un coussin du canapé pour mieux se positionner.

- Mmmh, lui confirmais-je en hochant la tête de haut en bas. Tu sais, j'ai toujours été très proche de Charles grâce à Jules ... commençais-je en essayant de me donner le courage de lui avouer le fond de mes pensées.