Chapitre 56

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Le salon était baigné dans les lumières du jour

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Le salon était baigné dans les lumières du jour. La chaleur monégasque réchauffait la pièce, ce qui n'était pas pour me déplaire. J'avais le sourire, et on aurait pu croire qu'il était dû au temps et pourtant non. Charles jouait devant moi, sur le piano familial. Ce garçon avait un don pour la musique et rien que de l'entendre jouer me détendait au maximum. C'était un peu cliché de se dire qu'un sportif ne pouvait rien faire d'autre hormis son sport de prédilection mais Charles était un homme plein de surprises. Il était intelligent, un vrai couteau suisse.

Il m'avait fait descendre de ma chambre. Je n'avais pas réussi à lui parler de quoique ce soit, et je pense qu'il l'avait compris. C'est pourquoi je lui avais demandé de jouer pour moi, histoire de me changer les idées. J'avais besoin de me libérer, et Charles devait être la personne la mieux placée pour me comprendre actuellement. En tout cas, c'était avec lui que je me sentais le plus à l'aise.

- J'ai peur de mourir soufflais-je entre deux notes.

Les notes qui provenaient du piano s'arrêtèrent net, laissant le monégasque regarder ses propres mains. Mon rythme cardiaque commençait à s'affoler. J'avais peur de sa réaction, me remémorant sur l'instant celle de l'hôtel. Je ne voulais pas qu'il devienne violent pour moi. Je n'aimais pas ce côté agressif de sa personnalité. C'était pourtant flatteur qu'on veuille me défendre mais je n'aimais pas pour autant ça. 

- J'ai cette désagréable sensation que quelqu'un m'en veut, mais je ne sais pas pourquoi ni qui, continuais-je sur ma lancée.

J'essayais de retenir les larmes qui venaient petit à petit se recueillir au coin de mes yeux. Fallait que ca sorte, mais c'était plus facile à dire qu'à faire ... Je ne voulais pas pleurer devant lui.

- Je suis quasiment sûre que le décès de Jules a quelque chose à voir avec ça ... Mais je ne sais pas pourquoi ca revient sur le tapis des années après.

Charles tourna la tête vers moi à l'entente du prénom de mon frère. Ses yeux, d'habitude clairs dans lesquels je me plongeais sans hésitation, étaient foncés. D'un noir opaque dont je n'avais jamais vu l'intensité aussi prononcée.

- Je n'arrive même plus à me sentir en sécurité dans ma propre maison, que ce soit à Londres ou ici, terminais-je. Je tournais la tête au même moment vers ce foutu bouquet de roses qui était encore posé sur la table de dehors, me faisant frémir rien que d'y repenser.

Charles était encore silencieux face à mes révélations mais il suivit mon regard et s'aperçut du premier problème. Sans que je ne m'en rende compte, il se leva précipitamment et fonça vers l'extérieur de la maison. Il attrapa d'une façon relativement rapide le bouquet de roses et revint dans le salon, se dirigeant vers la cuisine. Je ne savais pas où il allait et je ne voulais pas qu'il ne fasse de bêtises pouvant lui causer des problèmes. Je fus quand même surprise lorsque je vis qu'il mit les roses à la poubelle sans ménagements.

Vivre et non survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant