Chapitre 15

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Les quelques minutes que je m'étais accordée dehors avant la fin de notre repas m'avaient parues bien trop courtes à partir du moment où j'étais revenue à table accompagnée de Max. Carla me faisait des regards insistants en louchant sans discrétion aucune en direction de Charles. Tant que ce dernier n'aura pas terminé sa crise à deux balles, hors de question que je lui adresse un quelconque mot. Je fais ce que je veux de ma vie, content ou pas content c'est pareil !

On termina très rapidement de manger, chacun vaquant à ses occupations de fin de journée notamment les entraînements pour la plupart des pilotes. Max m'avait fait un sourire d'au revoir et j'avais entamé ma route afin de rentrer à nouveau vers mon motor-home. C'était sans compter sur la présence du cher monégasque qui avait l'air de ne pas vouloir me lâcher.

- J'ai même pas le droit à un au revoir, je sais pas comment je dois le prendre !

- T'a fini ta crise la Reine des neiges ?

Le monégasque me regarda bizarrement à l'entente du surnom que  je venais de lui donner.

- T'a un moment ?

- T'a pas un entrainement ?

- Si mais relativement tard ...

- D'accord, qu'est-ce que tu veux Charles ?

- Pas ici, j'ai pas envie d'avoir 50 personnes autour de nous. On peut se parler en privé ?

- Euh oui ... J'allais à mon motor-home, tu veux m'y rejoindre ?

- Oui allons y ce sera plus calme.

Le monégasque vint mettre sa main dans mon dos afin de m'accompagner sur le chemin. J'avoue être un peu perplexe. Je ne comprends pas du tout ses états d'âmes. Je ne reconnais pas du tout le Charles Leclerc que j'ai pu connaître étant plus jeune. Alors d'accord je sais pertinemment qu'en sept ans les gens peuvent changés mais là ca ne lui ressemble pas du tout. Je le trouve très étourdi, à la limite d'écouter les gens qui lui parlent et je vous en passe les meilleurs. Il est loin d'être lui-même.

On arriva tous les deux quelques minutes plus tard. Je le sentais pressé. Comme si quelque chose le préoccupait. Sûrement sa querelle avec Charlotte. Il ferma la porte derrière lui et vint me serrer dans ses bras. Mais pas le simple câlin. Plutôt du genre étreinte qui était à deux doigts de m'étouffer. J'aurais pensé me sentir gênée mais son parfum, le Bleu de Chanel, m'apaisa complètement. C'était le même depuis qu'on se connaissait. Il n'y avait pas que moi qui ne changeait pas certaines de mes habitudes.

- Qu'est-ce qui se passe Charles ?

Le jeune homme ne me répondit pas, resserrant toujours plus l'étreinte entre lui et moi.

- Charles qu'est-ce que tu as ? Lui dis-je tout doucement en essayant qu'il me regarde droit dans les yeux.

Le jeune brun ne me répondait toujours pas, comme si l'étreinte qu'il partageait avec moi était comme une bouffée d'oxygène dont il avait besoin. Il finit par se détendre collant son front au mien toujours les yeux fermés.

- Charly, qu'est-ce qu'il se passe ? Tu commences à me faire peur ...

- J'arrive plus à faire comme si de rien était Malia me dit-il de façon quasi inaudible.

- Hein ? De quoi tu me parles ?

- Avec Charlotte, ca ne va plus depuis un certain temps tu sais ..

- Oui permets-moi de te dire qu'on a tous remarquer ça. Je suis revenue depuis une semaine à peine dans ta vie, et j'ai déjà l'impression qu'il y a un truc qui cloche entre vous deux.

Vivre et non survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant