Avant que vous ne débutiez complètement votre lecture, je tenais à préciser que maintenant que j'ai terminé cette histoire, je compte bien évidemment faire une réécriture. Je ne sais pas encore quand, probablement pas avant 2025. De ce fait, je tenais à m'excuser pour les premiers chapitres qui ne représentent plus forcément la manière dont j'écris actuellement, manière que vous pourrez davantage découvrir vers les derniers chapitres.
La fumée de sa cigarette se dispersa dans l'air qui nous entourait. La mort était à l'entrée de ses lèvres et je la regardais brûlée, se consumant à petit feu. Le vent balaya mes cheveux qui se mirent à danser fortement en rythme avec la vie. Mon corps était gelé et pourtant ma langue, elle, était brûlante.
— Est-ce que tu penses que j'y arriverai à nouveau un jour ?
L'air froid s'échappa du creux de mes lèvres en même temps que ma question, qui n'en était pas vraiment une. Je la posais à voix haute pour entendre une réponse que je connaissais déjà, pour entendre une réponse qu'on ne me donnerait sûrement pas.
Le ciel était grisâtre et des centaines de gouttes tombaient et glissaient sur les parapluies des passants qui marchaient rapidement, souhaitant sûrement trouver un endroit pour se mettre à l'abri du froid et du mauvais temps. Les gouttes de pluies tombaient sur mon visage, se mélangeant aux larmes qui commençaient à naître à l'entrée de mes yeux. Je regardais droit devant moi pour ne pas lui montrer ma faiblesse, pour ne pas qu'il aperçoive ma tristesse.
Il avait les mains posées sur la rambarde du pont, le regard perdu vers l'horizon. Il prit sa cigarette entre ses doigts avant de la lancer au sol pour la piétiner et la détruire. Il se retourna doucement en soupirant comme si ma question le fatiguait, l'épuisait et il haussa ses sourcils, ne comprenant pas de quoi je parlais où faisant semblant de ne pas comprendre pour laisser à son corps le temps d'assimiler la suite de la discussion. Il me scruta pendant quelque minutes avant de serrer légèrement la mâchoire et d'entrouvrir la bouche pour poser à son tour une question.
— De quoi parles-tu ?
Je me mis de dos, pour m'appuyer à la rambarde du pont et je laissais mon regard parcourir le monde qui nous entourait. Une fine ligne était tracée sur mes lèvres. C'était un sourire amère, un sourire faux et perdus.
— Est-ce que tu penses que j'arriverais à retomber amoureux un jour ? précisais-je en regardant les feuilles tomber des arbres.
Un rictus nerveux se faufila entre le creux de ses lèvres et il leva la tête au ciel en souriant à son tour. C'était un sourire amère, un sourire de déception et de tristesse.
— Tu penses encore à lui, n'est-ce pas ? Tu penses encore à lui après tout ce temps ?
Sa phrase me fit baisser les yeux, mal à l'aise. Elle sonnait comme un reproche et je devinais à son ton que ça devait sûrement en être un. Le temps était passé si vite, sans me laisser la peine de m'en remettre. Ma tristesse n'avait pas obligé la terre à arrêter de fonctionner, elle avait continué de tourner sans me demander si ça allait. La vie avait continué sans que je ne puisse l'arrêter.
— Tu n'es pas amoureux de moi, c'est ça ? soupira-t-il.
Être amoureux. Ces mots qui autrefois n'avaient aucun sens pour moi. Ces mots qui autrefois m'étaient encore inconnus. Être amoureux. Ce déluge d'émotions se renversant dans un corps fragile, le déréglant sans qu'on ne puisse le comprendre. Être amoureux. Des battements de cœur qui s'accélèraient en croisant son regard, en goûtant ses lèvres. Un besoin de le voir sans cesse, de le regarder sans s'arrêter, de se perdre avec lui. Être amoureux. Un ensemble de bonheur et de tristesse, de larmes et de rires, de peur et de réconfort. Des doigts s'entremêlant pour toujours, se démêlant pour un temps.
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FORNEVER (bXb)
RomanceEliott Wils était un adolescent de 17 ans qui se nourrissait des mots des livres quand l'oxygène ne suffisait plus à le maintenir en vie. Elyo Penters était un adolescent de 17 ans qui coloriait les parties blanches de ses toiles, mélangeant sa tri...