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NDA : C'est  le même chapitre que le précédent, mais ici vous aurez le point de vue de Elyo. Je ne ferai pas ça pour tout les chapitres mais j'ai pensé que pour celui-ci c'était une bonne idée. Dcp vous en apprendrez un peu plus par apport à Elyo et ses pensées. Bonne lecture.




                                                        Elyo

— Nous sommes désolés monsieur mais votre ami ne peut pas entrer dans notre établissement, soupira l'homme qui se tenait devant nous.

J'aurais dû m'en douter. J'aurais dû me douter que personne ne laisserait un raté comme moi entrer dans ce type de lieux. Et pourtant ça n'avait même pas effleuré mon esprit. Pendant quelques minutes, j'avais comme oublié qui j'étais et d'où je venais. Je n'étais rien et ça, personne ne semblait l'avoir oublié. Personne ne semblait vouloir l'oublier.

— Et pourquoi cela ? demanda le blond qui fronça les sourcils, ne comprenant visiblement pas la situation.

L'homme tourna la tête dans ma direction, m'observant pendant quelques secondes. Enfin, c'était plus du jugement qu'une simple observation. Ses yeux me scrutaient avec dégoût.

— Comment dire...il n'a pas le profil adéquat pour entrer ici, précisa-t-il en haussant légèrement un de ses sourcils.

— Et pourrais-je savoir ce que vous appelez "profil adéquat" ?

L'homme ne sachant pas quoi répondre, pointa le bout de son doigt dans ma direction en signe de réponse. Le regard du blond avait suivi le geste de notre interlocuteur. À présent, ses yeux étaient rivés sur ma tenue et je me sentais honteux d'être habillé de cette manière. Lui dégageait une certaine prestance dans sa tenue. Moi, je ne reflétait que le raté que j'étais dans la mienne.

À l'orphelinat, nous ne possédions que deux tenues : une pour l'hiver et l'autre pour l'été. Et parfois, quand la chance nous souriait ou que les vêtements devenaient vraiment trop petits, ils nous en donnaient des nouveaux. Mais c'était si rare que la plupart d'entre nous, trimballaient les mêmes vêtements pendant plusieurs années.

Je regardais le sol. J'aurais voulu disparaître pour ne pas subir cette humiliation. J'aurais souhaité qu'on ne me rappelle pas constamment ce que j'étais. Je savais que je n'étais rien. Je le savais mais je voulais oublier. Eux me le rappelaient sans cesse.

— Nous sommes vraiment désolés, finit-t-il par dire, mais si vous souhaitez manger ici, votre ami devra attendre dehors.

Dehors. Comme si je n'étais qu'un vulgaire sac à main que l'on garde à l'entrée par précaution. Le rouge me monta au joue, la colère me caressa délicatement me susurrant de m'emporter devant cet homme en costume noir et cet inconnu au yeux bleu.

— Je souhaiterais rencontrer le propriétaire de ce li-

Mes doigts s'accrochèrent à sa peau que je tirai, un peu trop, fortement.

— C'est bon, murmurais-je le regard toujours rivé sur le sol, je vais t'attendre. J'ai pas très faim en plus.

Mon regard parcourait le sol comme si je m'intéressais à la terre ou au béton. Je ne souhaitais qu'une chose : disparaître et éviter cette humiliation. Je baissais les yeux car c'était ce qu'on m'avait toujours appris à faire : observer et subir.

— Viens, me dit-il, en lançant un regard noir et peux cordiale à l'homme, on ne mangera pas ici. C'est dommage pour eux, ils viennent de perdre deux clients.

FORNEVER (bXb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant