Elyo
L'eau glissa sur mon corps dénudé créant de la buée sur les miroirs de la salle de bain et sur la porte de la douche. A l'orphelinat, nous n'avions pas le luxe de pouvoir prendre des douches régulièrement alors je m'imprégnais au maximum de ce moment et du ressenti de la propreté glissant le long de ma colonne vertébrale.
Après un long moment à apprécier la sensation de l'eau, je décidais de sortir à contrecœur. J'ouvris l'un des tiroirs, comme si j'étais chez moi, et en sortis un essuie blanc. Après m'être essuyé, je me rendis compte que j'avais oublié les vêtements qu'il m'avait prêté dans sa chambre.
— Merde, murmurais-je en enroulant l'essuie autours de ma taille.
J'ouvris la porte pour me diriger dans sa chambre où je le trouvais le dos tourné. Le pull était posé sur une chaise près de l'entrée. Je l'attrapais avant de sortir doucement de la pièce pour ne pas qu'il se rende compte de ma présence mais la curiosité me rattrapa rapidement m'obligeant à revenir dans la chambre pour savoir ce qu'il faisait.
Je m'approchais à pas de loup de son corps étendu au sol. Devant lui était posé un livre mais son regard perdu me prouvait qu'il ne le lisait absolument pas.
Mes mèches avant étaient mouillées alors quelques gouttes tombèrent pour atterrirent et glissaient le long de son visage. Il leva les yeux en l'air, se rendant compte de ma présence avant de frotter son visage pour retirer les gouttes qui avaient coulées le long de son nez.
— Tu veux quelque chose ? demanda-t-il sans bouger.
— Tu pensais à quoi ?
Cette question avait traversé rapidement mon esprit et sans m'en rendre compte je l'avais prononcée à voix haute. Il baissa les yeux sur son livre et posa un de ses doigts sur la page qu'il caressa lentement.
— Je ne pensais à rien, je lisais.
Sa voix était faible, presque inaudible.
— D'accord, dis-je sachant très bien qu'il mentait.
Il releva à nouveau les yeux vers moi avant de se retourner et de s'asseoir, toujours sur le sol. Il m'observa silencieusement, jugeant sûrement mon accoutrement.
— Je pourrais savoir ce que tu fais à moitié à poil dans ma chambre, demanda-t-il en s'efforçant de ne pas sourire.
Je brandis le pull en l'air en guise de réponse.
— Tu l'avais oublié ici ?
— Oui.
Il soupira, désespéré, en tournant doucement la tête.
— Attends, j'ai oublié de te donner un pantalon.
— Non, c'est bon, dis-je directement, trop mal à l'aise pour accepter quoi que ce soit d'autre de sa part, j'ai le mien.
— C'était pas une question, je vais t'en donner un, point final.
Il se releva rapidement et ouvrit à nouveau son armoire avant de me tendre un pantalon aussi noir que le pull.
— Tu veux que le soleil me crame avec cette tenue si colorée ?
Il haussa les épaules et me poussa doucement à l'extérieur de la pièce.
— Ferme-là et vas te changer.
***
— C'est bon, j'ai terminé, dis-je en entrant à nouveau dans sa chambre.
Il était étendu sur son lit, un livre entre les mains. Les rayons de soleil coloraient son visage et lui donnaient un air irréel. Il souriait bêtement, le regard sur les mots qui s'alignaient sur la page blanche.
— Ça te va bien.
Je fronçais les sourcils, il n'avait même pas pris la peine de lever les yeux vers moi.
— Tu n'as même pas regardé...
Il referma le livre et se mit sur le côté. Il m'observa rapidement sans faire aucun commentaire. Le silence se faufila dans la pièce, nous laissant nous regarder pendant quelques minutes. Enfin lui, avait juste le visage tourné dans ma direction. Ses yeux étaient loin, si loin que les quelques mètres qui nous séparaient me parurent énormes.
— Pourquoi tu ne me regardes jamais réellement quand tu me parles ? finis-je par demander.
Il posa ses yeux sur moi, cligna à plusieurs reprises et soupira avant de regarder le paysage que nous offrait la vue du balcon.
— Parce que tu ne mérites pas que je te regarde plus longtemps que je ne le fais déjà, dit-il d'un ton cassant.
— Je ne le mérite pas ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ? le questionnais-je en haussant fortement le ton, sentant la colère se déverser en moi.
— Ça ne sert à rien de regarder les gens. C'est tout.
Après ces quelques mots, il se leva, clôturant la discussion et m'invita à le suivre jusqu'à la cuisine. Il ouvrit le frigo et en sortit toute sorte d'aliments.
— On se fait des sandwichs ?
— Ouais, bonne idée, murmurais-je en repensant à ce qu'il m'avait dit en haut.
" Tu ne mérites pas que je te regarde". On m'avait déjà dit ce type de phrase à maintes reprises. "Tu ne mérites rien de bon dans ta vie Elyo". Que ce soit dans la rue, à l'orphelinat, face à des inconnus ou des gens connus c'était pareil. " Tu ne mérites pas que l'on t'aime". Des phrases si souvent répétées qu'elles auraient dû perdre de leurs effets avec le temps. Mais le pincement qu'elles me procuraient au cœur persistait depuis des années, ne voulant s'envoler et s'échapper.
— Je suis désolé pour tout à l'heure, c'est pas ce que je voulais dire, s'excusa-t-il sans lever les yeux de ses tomates.
— Ça ne sert à rien de t'excuser si tu ne penses pas ce que tu dis.
— Accepte mes excuses et ferme-là.
— Toujours aussi agréable, soupirais-je d'agacement.
Il releva la tête, me lançant un regard noir.
— Très bien. Très bien. J'accepte tes excuses.
J'aperçus un sourire sur ses lèvres qui disparut rapidement quand il se rendit compte que je le regardais.
— Ça te dit d'aller sur la plage après ? me questionna-t-il en prenant une grosse bouchée de son sandwich remplis de toutes sortes de crudités.
J'hochais la tête positivement, en croquant à mon tour dans le mien.
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Chapitre très court mais je voulais pas qu'il soit plus long, normalement le prochain sera plus long et plus intéressant ( pov : je dis ça alors que je commence à peine l'écriture du prochain ) :)
Bon comme vous pouvez le voir, Eliott n'a pas trop de tact mais on développera plus ces ressentis sur ça dans un prochain chapitre avec son point de vie, je n'en dit pas plus. ;)
Les questions :
|| Qu'avez-vous pensé de nos deux protagonistes ?
|| Qu'avez-vous pensé du chapitre en général ?
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Kiss,kiss. Plein de love et à bientôt !! Prenez soin de vous <3
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FORNEVER (bXb)
RomanceEliott Wils était un adolescent de 17 ans qui se nourrissait des mots des livres quand l'oxygène ne suffisait plus à le maintenir en vie. Elyo Penters était un adolescent de 17 ans qui coloriait les parties blanches de ses toiles, mélangeant sa tri...