ELYO
On s'était encore embrassés et je me rendais compte que toutes les sensations que j'avais ressenti la première fois n'était rien comparé à ce deuxième baiser. Je ne pu réfréner mon sourire quand cette pensée effleura à peine mon esprit. Je lui attrapais le poignet tandis qu'on se dirigeait vers le lieu que je souhaitais à tout prix lui faire découvrir, comme une partie de moi que je m'apprêtais à lui offrir. D'immenses arbres nous entouraient de part et d'autre et le soleil brillait comme jamais au-dessus de nos visages. À présent, j'en étais persuadé, l'été serait à tout jamais ma saison préférée. Parce que c'était durant cette dernière que j'avais compris qu'il ne suffit que d'une seule personne, que d'un simple regard pour vous faire revivre.
Viola avait raison. Je ne m'étais jamais senti aussi heureux qu'aux côtés de Eliott. J'en venais même parfois, à presque oublier l'odeur de la tristesse. Quand je me perdais dans le bleu de ses yeux, mon passé semblait peu à peu s'effacer. Comme si la vie avait accepté de me laisser respirer pendant un simple instant. Et un simple instant près de lui, c'était tout ce dont j'avais besoin.
Avant qu'on arrive à destination, je me retournais dans sa direction en arborant un immense sourire sur mon visage et je plaçais les paumes de ses mains contre chacun de ses yeux.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Surtout ne triche pas, soufflais-je, ne regardes pas avant que je ne t'en donne l'autorisation.
— Promis, ria t'il tandis qu'il tapota devant lui avant de trouver mon bras pour pouvoir s'y accrocher. Mais dis moi où je dois aller, je ne voudrais pas trébucher.
J'avançais à reculons jusqu'à enfin me trouver près du lieu que je voulais lui faire découvrir. Les mains toujours sur son visage, je m'arrêtais finalement avant de les retirer lentement pour lui accorder le droit d'ouvrir à nouveau les paupières.
— Tu peux regarder.
Il ouvrit lentement les yeux et son regard dériva directement dans ma direction. Les lèvres à peine ouvertes, il se complaisait à m'observer sans prononcer le moindre mot. Comme s'il avait besoin de temps pour se rendre compte de quelque chose que je n'arrivais pas à saisir. J'avalais ma salive, ne comprenant pas pour quelle foutue raison, il ne détournait toujours pas les yeux des miens. Et moi, pour quelle foutue raison je n'arrivais pas non plus à lâcher son regard aux couleurs de l'océan ? Avais-je même le droit de le faire ? De détourner les yeux ? Et puis, même si on me l'avait ordonné, je crois bien que là tout de suite, j'en aurai été tout simplement incapable.
— C'est pas moi que tu dois regarder.
— Je sais, murmura-t-il en approchant son doigt de mon visage pour retirer un bout de feuille qui traînait sur l'une de mes joues. Mais je ne peux pas m'en empêcher Elyo.
Ça me rendait heureux de l'entendre prononcer ces simples mots. Oui, j'en étais persuadé, je n'avais jamais été autant rempli de joie qu'à ses côtés. Et qu'est-ce que j'aurai aimé que ces instants en sa compagnie ne s'achèvent jamais. Qu'il reste près de moi pour le restant de l'éternité.
— Tu ne peux pas t'en empêcher...répétais-je seulement, trop perdu dans la contemplation de son visage illuminé par les reflets de lumière.
Il laissa échapper un léger rictus en ébouriffant rapidement mes cheveux et je soupirais satisfait de ce simple contact.
— Oui, tu sais, avoua-t-il en plaquant la paume de sa main derrière son cou, l'air un peu gêné par toutes les paroles qu'il était en train de chuchoter, je crois bien que c'est la chose que je préfère le plus au monde. Te regarder.
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FORNEVER (bXb)
RomanceEliott Wils était un adolescent de 17 ans qui se nourrissait des mots des livres quand l'oxygène ne suffisait plus à le maintenir en vie. Elyo Penters était un adolescent de 17 ans qui coloriait les parties blanches de ses toiles, mélangeant sa tri...