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ELYO

Dehors, il pleuvait.

Je soupirais à nouveau en observant le ciel nuageux. Oui, il pleuvait et les larmes du ciel se déversaient sur notre monde à une vitesse qui me faisait tourner la tête. Les arbres s'agitaient anormalement, comme si à chaque instant, l'un d'entre eux aurait pu s'envoler au fin fond de l'étendue bleue foncé, plus grise qu'autre chose. Je repliais mon tablier avant de lancer un bref coup d'œil à Charles qui était occupé à ranger les derniers couverts sur les bonnes étagères.

Je soupirais une énième fois en gesticulant nerveusement, commençant un peu trop à m'impatienter et à ne plus tenir sur place. Lui, il éclata de rire en apercevant mon regard presque suppliant et je ne pu réfréner la grimace qui se mouva le long de mes lèvres, probablement un peu gêné de sa réaction. Du fait, qu'il me comprenne beaucoup plus que je ne le voudrais.

— Oui Elyo. Tu peux y aller.

J'esquissais un minuscule sourire sans pour autant que le reste de mon corps ne fasse le moindre mouvement.

— Je n'ai rien dit, soufflais-je simplement

Un autre éclat de rire. Rapidement suivi par de nombreux autres. Il effaça une minuscule larme de joie qui perlait sur son œil avant de plonger son regard si intensément dans le mien, des rayons de lumière le long de sa peau.

— Ça ne sert à rien de faire semblant. Je vois bien que tu en meurs d'envie.

Je passais rapidement mes doigts dans mes cheveux pour tenter de masquer la rougeur apparente sur le bout de mon nez avant de marmonner quelques mots à voix basse.

— Vraiment ?

Il hocha la tête en même temps que son sourire ne faisait que s'élargir le long de sa bouche. Dehors, il pleuvait. Mais Charles était rayonnant, comme si le gris de ce monde ne s'arrêtait qu'à la couleur de ses cheveux et que le reste de son corps restait aussi lumineux que l'étaient les éclats du soleil.

— Allez, va-t'en, insista-t-il en roulant tendrement des yeux jusqu'au plafond. Avant que je ne change d'avis et que je ne te fasse nettoyer tout le restaurant jusqu'à demain matin.

— Non, non. Ça va aller. Mais merci quand même pour la proposition.

Je grimaçais en pensant à cette situation avant de rapidement entourer la poignée de la porte par laquelle je comptais m'échapper à l'aide de la paume de ma main. Pourtant avant que je ne me soit complètement échappé de la pièce nous servant de cuisine, il m'interpella une dernière fois. Pour me poser la question qui lui brûlait le bout de la langue et qui venait de s'infiltrer si soudainement dans les tréfonds de son esprit. Elle refaisait surface.

— Et au fait, comment s'appelle-t-il ? Tu ne me l'a toujours pas dit.

J'écarquillais rapidement les yeux, ne m'attendant pas à cette question et surtout ne comprenant pas de quoi il pouvait bien parler. Alors il se rinça les mains en même temps qu'il me lança un minuscule sourire pour préciser la réponse qu'il attendait.

— Je veux dire, l'inconnu de la mer. Tu lui as demandé son prénom ?

Je déglutis lentement et mon regard s'illumina de mille et une couleurs en pensant à lui et au blond de ses cheveux, le bleu de ses yeux tandis que les battements de mon cœur se mirent à accélérer beaucoup trop rapidement pour que je ne perde pas conscience de la situation, profondément enfoncé pendant quelques secondes interminables et beaucoup trop courtes dans le fond des mes pensées avant qu'ils ne reprennent une vitesse régulière et que je cligne des yeux à plusieurs reprises pour que la réalité reprenne le dessus sur mon imagination.

FORNEVER (bXb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant