FORNEVER (bXb)

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ELIOTT

Ma tête basculait d'elle-même vers le bas et à chaque fois, j'entrouvrais à peine les paupières pour me repositionner correctement. Mais je crois bien que moi aussi, à force de lutter j'avais fini par m'endormir profondément. Parce que le chant des oiseaux avait cessé de bourdonner dans le creux de mes oreilles, que le murmure de sa respiration régulière s'était tût et que le ruissellement de l'eau avait été effacée par un calme apaisant. Je me sentais bien. Comme si je me trouvais enfin à ma place.

— Eliott ? La voix se tut et j'ouvris subitement les yeux en fronçant légèrement les sourcils quand une vive douleur se propagea à la surface de mon front. Aïe. J'avais oublié que t'étais juste au dessus.

Il venait de se réveiller en m'extirpant par la même occasion de mon léger sommeil et il s'était relevé brusquement en oubliant probablement qu'il se trouvait encore sur mes genoux et que mon visage était juste au-dessus du sien.

— Ouais, soufflais-je en tapotant mon front après avoir reçu son coup.

— Je me suis endormi ?

— Ouais. Je baillais longuement en me frottant les yeux, visiblement pas encore assez reposé.

Il se releva pour venir s'asseoir à mes côtés et un maigre sourire longea ses lèvres tandis qu'il s'appliquait à passer lentement ses doigts dans les mèches de mes cheveux et je l'observais les yeux presque fermés, une envie d'encore dormir au fond de ma bouche qui était affreusement sèche. Je fermais complètement les yeux en avalant ma salive pour me forcer à rester éveillé avant de les ouvrir à nouveau et de bailler encore une fois.

— T'es fatigué ?

Je tournais la tête de gauche à droite en m'efforçant de garder les yeux ouverts mais c'était plus fort que moi, j'avais besoin de dormir. Parce que tomber amoureux était profondément épuisant.

— Non, mentis-je en me laissant lourdement tomber sur l'une de ses épaules.

Il enroula son bras autour de ces dernières en déposant sa tête sur le haut de mon crâne, à travers mes cheveux et de soupirer tendrement.

— Je vois ça. Il marqua une pause durant laquelle j'en profitais pour attraper un bout de sa main. De toute façon, il commence à être tard. Tu devrais rentrer chez toi.

— Mais je ne suis pas fatigué. Et puis, avouais-je en accrochant mes doigts aux siens comme si je voulais le forcer à ne plus me lâcher, j'ai pas envie.

Il éclata de rire tout doucement et j'ouvris les yeux très lentement à contrecœur en lui lançant un regard noir, ne comprenant pas trop ce qui pouvait être si drôle tandis que la chaleur du contact de sa peau réchauffait chacune des parcelles de mon corps. Je ne voulais pas bouger. Si seulement je pouvais rester ici, pour le restant de l'éternité, ma joue ainsi plaquée contre son épaule et lui à me fixer toujours en riant.

— T'es épuisé Eliott. Regarde, tu ne tiens même plus debout.

— Mais si, affirmais-je en soupirant longuement. Je suis pas si fatigué que ça. Je ne veux pas déjà rentrer chez moi. Je veux rester avec toi, murmurais-je en plongeant dans les bras de morphée.

J'étais déjà en train de m'endormir à nouveau quand je sentis une légère douleur sur le haut de mon crâne.

— Eliott, t'endors pas ici.

— Je suis fatigué, soupirais-je en me replaçant encore plus confortablement sur son épaule. Et puis toi, je t'ai laissé dormir sur moi.

— Je pensais que ce n'était pas le cas ? ria t'il en me poussant tout doucement pour que je m'écarte de lui.