ELYO
Le silence était présent, il longeait les murs blanc sans jamais les toucher, sans jamais les caressait. Seul le bruit de mes respirations lentes trouvaient le moyen de le briser de temps en temps, de le réduire à néant. Quand j'étais enfermé entre les quatre murs de cette pièce sombre, j'avais l'impression que le temps ralentissait comme si ce dernier souhaitait que je me rappelle de chacun des moments que je vivais, survivais ici.
Assis sur la chaise blanche, je fixais le plafond qui était de la même couleur. Je n'osais pas bouger comme un enfant qui aurait eu peur de désobéir à ses parents. Je restais immobile et quand j'entendais des bruits provenant de l'autre côté de la porte, je baissais les yeux, espérant que cette dernière s'ouvre et qu'on me libère de cette cage qui m'était réservée.
Elle finit par s'ouvrir, en grinçant et une silhouette que je connaissais fort bien apparut dans son encadrement. Il me fixa longuement, un sourire narquois sur les lèvres et une lueur de malice dans le regard. La situation avait l'air de lui plaire et il semblait se délecter de mon silence.
— Pardonne moi Elyo, se moqua-t-il, il se trouve que j'avais complètement oublié de venir t'ouvrir.
Il referma la porte et s'approcha de mon corps fatigué. Je le vis froncer les sourcils avant de soupirer d'agacement.
— Quel acteur, ne me dit pas que ces deux petits jours enfermés dans cette pièce t'ont fatigué à ce point ? Tu devrais en avoir l'habitude depuis le temps pourtant.
Sa dernière phrase comportait une pointe de sarcasme et elle me retourna l'estomac. Il avait le don pour appuyer là où ça faisait mal, pour donner aux souvenirs le droit de ressurgir des tréfonds de ma mémoire.
— Tu peux sortir de cette pièce Elyo.
Les mains dans les poches, je finis par me lever et le dépasser pour quitter cette pièce qui commençait à me procurer des migraines. Je sentis des doigts remonter les manches de mon t-shirt pour saisir mon épaule et mon corps se crispa au contact de sa peau.
— La prochaine fois que tu m'agaceras, murmura-t-il froidement, ce ne sera pas qu'un isolement que je te ferai subir, ne l'oublie pas gamin.
Ses ongles s'enfoncèrent un peu plus dans ma peau, comme pour donner plus d'importance à ses mots et menaces. Il finit par me lâcher et j'aurais presque pu apercevoir sa lèvre étirée dans un rictus inaudible.
— Maintenant tu peux y aller.
D'un pas rapide, j'avançais à travers l'orphelinat jusqu'à ma chambre. Arrivé devant celle-ci je fus surpris de constater que la porte ne voulait pas s'ouvrir et que j'avais beau appuyer sur la poignée de toutes mes forces, ça ne changeait rien.
— Un problème ? me demanda une voix derrière moi, d'un ton moqueur.
Reconnaissant la voix de mon interlocuteur, ma main s'immobilisa sur la poignée de la porte avant de soupirer silencieusement et de me retourner pour être face à lui. Je laissais mes pupilles le scruter de haut en bas. Il portait une chemise blanche dont la couleur avait vrillé vers l'orange avec le temps et sur l'un de ses doigts était placé une bague dorée. Je ne l'avais jamais vu sans et je m'étais toujours questionné sur l'origine de ce bijoux, mais lui et moi ne nous entendions pas du tout alors j'avais évité de trop parler avec lui et de lui poser trop de questions. Sa vie ne m'intéressait pas et ne me regardait pas.
— Ma porte est bloquée.
Une fine ligne se traça sur ses lèvres et il plaça ses mains à l'intérieur de ses poches avant d'en ressortir un paquet de cigarette et d'en allumer une.
VOUS LISEZ
FORNEVER (bXb)
RomanceEliott Wils était un adolescent de 17 ans qui se nourrissait des mots des livres quand l'oxygène ne suffisait plus à le maintenir en vie. Elyo Penters était un adolescent de 17 ans qui coloriait les parties blanches de ses toiles, mélangeant sa tri...