Chapitre 22

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Le petit bâtiment Haussmannien qui accueillait les résistants durant l'occupation, était maintenant rempli. Les employés qui s'attelaient à faire remarcher le pays après cet été de bataille, discutaient et riaient. Dans une ambiance chaleureuse, et non plus baignée dans la terreur allemande. Ben, lui venait de faire remballer ses dernières affaires. Paris était certes libre, mais le reste de l'Europe l'attendaient avec impatience. Il souffla un moment, en fixant sa couchette qu'il avait occupée. Finalement, sa venue à Paris fut presque une pause, un repos pour eux. Will s'était enfin remis à marcher, bien que Smith lui hurlait de ne pas trop bouger. Malgré les apparences, Smith aimait ses coéquipiers, et ne souhaitait que leurs bien.

— Je m'en contre fou, je te laisse au prochain point de rassemblement merdeux. Avait-il déclaré sous la colère. Le brun riait face à ses menaces.

— Sergent, vous savez que je suis l'un des meilleurs soldats que vous avez !

— Ne prend pas la grosse tête Hoffmann. Termine ton barda si tu ne veux pas que je les brûle. Will cessa de rire et remballa ses affaires, la mâchoire crispée.

Ben l'aida, et le brun lui posa quelques questions.

— Et du coup ? Tu vas faire comment avec elle ? Ben sourit et répondit en enfouissant les affaires de son ami dans son gros sac.

—Elle va m'attendre, et je vais tenter de ne pas mourir... même si je doute pouvoir y arriver.

— Arrête, tu sais très bien que je serai toujours derrière toi. Je ne te laisserai pas mourir bêtement. Je vais redoubler d'attention Turner... avec ton diabète si je te vois faire un malaise pendant les batailles, je ne sais pas ce que je ferai !

Ben rit à l'image de la scène.

— Tu ris ? Demande Will surpris.

Le blond hoche la tête et expliqua.

— Je t'imagine toi, et ça m'a fait rire. Avec tes airs d'actrice hollywoodienne quand il se passe quelque chose de grave. Je n'arrive pas à rester sérieux.

— Mais n'importe quoi. Tu me vexes.

Ben finit de ranger les affaires et dit avec un sourire à deux significations.

— Je préfère en rire qu'en pleurer. Un blanc intervient, coupant toute l'ironie de la discussion. Une ironie constamment présente lors de leur échange. Mais cette fois-ci, ils semblaient sérieux.

— On... devrait aller dans la salle des cartes... dire au revoir...

— J'ai peur Will. Avoua Ben en regardant dans le vide.

Le brun fronça les sourcils, sentant son cœur se briser sous la voix cassée de son ami.

— Moi aussi. J'ai peur comme toi. Mais on ne s'est pas engagé pour avouer nos peurs. On l'a fait, car c'était ce qu'on devait faire. Et puis, regarde où ça nous a mené ? Un sourire nostalgique accompagnait ses propos.

— Je t'ai rencontré toi. Mon ami. Mon frère. J'ai rencontré Stiles... j'ai rencontré Davis. Et même si parfois, il m'énerve, Sergent Smith. Je tiens à vous tous et l'idée qu'à n'importe quel moment, si je ne fais pas attention, l'un de vous peut mourir m'effraie.

Ben regardait son ami débité, buvant ses paroles réconfortantes.

— Alors oui. J'ai peur. Je suis terrifié. On pense souvent que les soldats n'ont pas peur, qu'ils foncent dans le tas sans avoir une once de ce sentiment dévastateur dans tous leur être. Mais avoir peur est humain Ben. C'est normal. Chaque personne a peur. Chaque soldat aussi.

L'homme qui a fait pleurer la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant