Janvier 1945,
Saint-Hubert, Belgique
— J'ai cru que j'allais te retrouver morte.
Ben marchait à côté d'Aliénor. La libération de Saint-Hubert avait réuni Will, Stiles, et Aliénor à leurs coéquipiers. Smith était soulagé de les voir, et pour la première fois, il leur avait donné une accolade. Will à ce moment-là, avait cru rêver. Cette accolade était l'apogée de toute sa vie. Un rire général avait éclaté en voyant le visage ravie de Will.
—Morte ? Pas encore...
Ben n'osait pas vraiment en parler, tout en avalant son sachet de glucose, le garçon dit en regardant le sol.
— J'ai... une requête.
Aliénor fronça les sourcils, curieuse.
— Oui dis-moi.
— J'ai demandé à Will de le faire au départ. Mais je veux m'assurer que si je venais à mourir, tu irais voir Jane.
Aliénor ne sut quoi répondre.
— Mais... tu...
— Je suis à risque, tout comme toi. Mais moi si je meurs je ne pourrais plus rien t'assurer. On n'est pas marié tu ne pourras bénéficier des intérêts que les femmes de soldats ont. Alors je veux, lorsque je mourrais, que tu ailles t'occuper de ma sœur. Sors-la de la merde dans laquelle on baigne depuis trop longtemps maintenant.
Aliénor fixa le pendentif qu'il lui avait offert. Elle sourit et dit.
— Pour moi ne le sommes.
Ben ne comprenait plus.
— Marier.
Un sourire naquit sur son visage, une idée s'éclaira dans sa tête. Aliénor remarqua se sourire, et demande.
— A quoi tu penses ?
A une merveilleuse idée !
...
— Souris idiot !
Ben tenta un sourire devant l'appareil photo de Stiles. Will s'amusait à les prendre en photo. Aliénor souriait aussi, respectant ainsi la demande du brun.
— Waow la Lune sourit-elle ? Je crois rêver !
— Tu fais maintenant partie des War Brides ! Intervient Stiles en rigolant.
Aliénor fronça les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire.
— Les War Brides c'est le nom qu'on donne aux femmes mariées à des soldats. Surtout en période de guerre.
Les photos ont été faites, Stiles reprit l'appareil des mains trop maladroites de Will. Ce dernier fut déçu, mais céda. Stiles expliqua en nettoyant la caméra.
— Si je te le laisse plus longtemps je vais regretter. Et les souvenirs que tu viens de prendre en photo seront perdus... Je développerais ces pellicules quand je pourrais.
Ils venaient de se marier. Certes, clandestinement car tout cela n'était que visuel, et non officiel, mais c'était fait.
— J'aurais au moins fais ça dans ma vie. Ajouta Ben.
...
data-p-id=15f2868480f0fba845a31e29cb1c9466,Allongé sur le sol de sa tente, Aliénor fixait le tissu au-dessus d'elle pendre. Elle y voyait comme un ciel sans fin, et non comme une prison. Sa poitrine se soulevait au fur et à mesure que son rythme de respiration reprenait une cadence normale. Des cheveux blonds étaient collés sur son seins, tandis que les mains du garçon qui l'accompagnait entouraient son corps avec tendresse. Sa respiration aussi à lui était fort, mais peu importait. Il caressa son ventre, passant ses doigts sur ses seins nus et cheminant jusqu'à son nombril. La fine couverture recouvrait seulement la deuxième partie du corps d'Aliénor. Alors que la jeune femme semblait épuisée de tout mouvement, la tête de Ben se releva afin de pouvoir voir sa femme. Sa femme. Ce mot raisonnait étrangement dans sa tête, mais en la voyant comme il la voyait, ce n'était pas péjoratif. Il médite un instant sur toute cette relation, s'il y a quelques mois on lui aurait dit qu'il se serait marié avec Aliénor il aurait sûrement ri au nez devant le messager. Il fixa la jeune femme. Elle rit, gênée qu'il la fixe ainsi.
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L'homme qui a fait pleurer la Lune
RomanceEn 1944, alors que la France vit ses dernières heures sous l'occupation nazie, Aliénor Denis mène une double vie. Sous le nom de code Luna, elle fait partie de la Résistance active, œuvrant en secret pour libérer Paris des forces allemandes. Courage...