Chapitre 44

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Comment ?

La guerre était censée être finie ?

Ne l'est-elle pas ?

Béni soit le Seigneur.

Il exerce mes mains pour le combat, il m'entraîne à la bataille.

data-p-id=1f96119871549329b1fb5e3b8a4de8c1,Il est mon allié, ma forteresse, ma citadelle, celui qui me libère ; il est le bouclier qui m'abrite, il me donne pouvoir sur mon peuple.

Mon peuple ?

« Tu ne tueras point.»

J'ai tué. Par peur d'être tué.

Ma peur de la mort est passée devant l'amour de mes proches. Will, Coline, Vivi, Miller, trop de personnes m'ont été prise, et mon esprit vengeur ne cherche qu'à étouffer sa soif.

La guerre est en train de se clôturer, mais il me faut des coupables. Trop de personnes sont décédés ? Était-ce ça ? La punition de Dieu ?

Pourquoi m'avoir tout enlever pour ne rien me laisser ?

Je me retrouve dans l'Ange qui chute. Mais contrairement à lui, j'ai l'impression que je ne toucherai jamais le sol.


6 mai 1945,

Alsace, France

Le bruit houleux du camion militaire se faisait entendre de loin. Le visage d'Alienor était baigné de fatigue, et la plupart des autres soldats se racontaient leurs prochains voyages et achats une fois rentré au pays. La rumeur de la mort d'Hitler s'était avérée vraie, et la libération des nombreux de camps de la mort ne faisait qu'accroître, au grand bonheur des alliés. Ben écrivait difficilement sur son carnet, raturant certaines lettres. Alienor sourit en fixant le garçon tenté d'écrire. Elle lui dit en poussant ses mains.

— Tu écriras plus tard !

Il ratura sa dernière lettre, soufflant. Il remonta son regard bleuté vers la jeune femme, souriant tout de même face à la beauté de sa femme. Il sourit, et lâcha son stylo ainsi que son carnet, qu'il replaça dans une poche de son manteau. Le soleil revenait petit à petit, et le temps grisâtre avait laissé place à un temps paisible, rempli de calme.

— Viens là.

Il attrapa la tête de la jeune femme et la colla contre son épaule. Sa tête recouvrit la sienne, les scellant l'un à l'une. Il ferma les yeux et demanda en profitant du mouvement berçant du camion.

— Tu es fatigué ?

Elle ne répondit que par un bref son de la bouche, ce qui signifiait que oui, la fatigue avait pris part de son âme.

— Dors, je te réveillerai lorsque nous arriverons à Reims.

— On ira voir la cathédrale ?

Ben gloussa et dit en débutant de légère caresses sur sa main.

— Ouais. S'il n'y a pas trop de monde. J'espère qu'on aura le temps.

— Il est vrai. J'espère avoir le temps pour autre chose... Dit-elle dans son oreille.

data-p-id=acfd4ab8859b54e72175b1d0ca9bde16,style=text-align:left;,Il fronça les sourcils, tentant de savoir s'il avait bien entendu ce qu'elle avait dit. Il recula en fixant le regard carnassier de la jeune femme. Sa lèvre était entre ses dents, un sourire narquois marquait son visage.

— Ne dis pas des choses que tu n'assumeras pas.

Smith avait vu leurs échanges, et dit en ayant un sourire sur le visage.

L'homme qui a fait pleurer la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant