Chapitre 31

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Flashback du 10 juin 1944,

Oradour-sur-Glane, France

—Marie ! Reviens ! On doit rester ici. Appela une mère en voyant sa fille descendre des bancs.

Des bancs disposés au centre de cette vielle église, dans le petit village d'Oradour.

Une jeune fille, à peine âgé d'une vingtaine d'années, fixait le vide en attendant de voir le reste de la journée.

—Étrange de nous rassembler tous dans une église. On est amassés comme des chiens...

Effectivement. Une centaine de personnes était rassemblée dans cette église, ne sachant pas ce qui allait se produire. Vivienne, elle, gardait son champ de vision réduite, gardant le banc d'en face comme seul point. Jeanne, dans ses bras, ne cessait de se redresser, et de couiner.

— Chut... C'est bientôt fini. Ils vont fouiller les maisons et repartir.

La petite âgée de cinq ans ne cessa pas ces pleurs, et c'est accompagné d'une main dans la bouche, qu'elle s'occupait comme elle pouvait. Le temps passait beaucoup trop lentement, et la faim ainsi que la soif commençait à se faire sentir chez les habitants. Vivienne sentait que cette histoire ne tournait pas rond. L'envie de sortir en douce était beaucoup trop grande, mais avec des soldats partout, impossible. Elle regarda la mère qui courait après sa fille, et demanda.

— Vous savez où ont été rassemblés les hommes ? La mère, vêtu d'un long manteau en fourrure, regarda Vivienne de haut en bas.

Étrange pour un mois de juin...

— Je ne sais pas. Ils m'ont séparé de mon mari sans même un au revoir ! Je me retrouve avec la petite sans aide ! Explique-t-elle agacée.

Vivienne fit un sourire gêné, et réalisa qu'elle aussi n'avait pu dire au revoir à son frère. Achille avait surement été rassemblé dans une autre bâtisse, au centre de la ville.

— J'espère que c'est bientôt fini... J'ai de la visite moi normalement ce soir !

La blonde hocha poliment la tête, ne sachant pas quoi répondre. Jeanne venait de se calmer, elle regardait la statue au-dessus d'elle. Un ange. Elle regarda cet ange, qui arborait un sourire béat. Un sourire rassurant. Vivienne regarda une femme à sa droite, se sentant épiée. Elle fronça les sourcils, la femme avança vers elle, enjambant les gens qui dormaient. Elle s'arrêta devant Vivienne et annonça.

— Ils font des ilots. Ils pensent que personnes ne voient. Mais j'ai vu...

— Des ilots ? Demande Vivienne, ne comprenant pas le sens de sa phrase.

— Ils nous rassemblent ici, et lorsque l'ordre viendra, ils nous fusilleront tous. Mais pas moi, je vais essayer de m'enfuir, je t'ai vu, tu cherchais une sortie ?

— J'aimerais bien en trouvée une sûre. Mais des boches stagnent partout. Et j'ai ma sœur...

— Donne-la à une femme, on reviendra avec des renforts pour la prendre.

— Je ne la laisse pas ! Mon frère m'a déjà été enlevé. Pas elle.

— Prends-la alors, mais je ne mourrais pas pour ta sœur. Elle avança doucement, Vivienne suivit la femme.

— Comment tu t'appelles ?

— Appelle-moi Olga. Vivienne rehausse la sœur dans ses bras, dans une position plus confortable pour elle. Olga prévient.

— Il y a intérêt qu'elle sache se taire. Il ne faut pas que les boches nous voient. Jeanne fronça les sourcils, et Vivienne regarda sa sœur.

—Maman et Papa ne sont plus là mon ange. Mais tu vas de voir faire comme les jeux avec eux. Le Roi du silence. Jeanne sourit, contente d'entendre ce jeu. Vivienne continua.

L'homme qui a fait pleurer la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant