Chapitre 25

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Le lendemain fut rude. Une matinée précoce fut de mise pour les soldats. C'est dans l'appartement lillois qu'Aliénor se réveille avec la chaleur du blond encore endormi à côté d'elle. Will avait dormi sur le sol, son ronflement incessant, c'était calmé durant la nuit. Coline, Karol et Vivi étaient sûrement déjà debout. Leur sac de couchage étaient vides. La jeune brune n'attendit pas Ben et se leva afin de rejoindre ses amies. Le sol en parquet brun grinçait sous ses pieds nus, elle rejoint facilement tout de même l'autre pièce.

— Bonjour. Annonce-t-elle en voyant la maîtresse de maison devant la cuisinière, préparant ce qui semblait être du café.

Anne accoure vers Aliénor.

— Tu vas repartir ?

— Malheureusement... Mais je n'oublierai pas ton acte Anne. Tu nous as offert un endroit où se reposer ! Remercie Aliénor en souriant pleinement à la jeune fille.

La blonde devant elle fit son plus beau sourire, elle aussi, contente que la résistante soit satisfaite de son maigre séjour à Lille.

...

— Vers l'Escaut ? Demande Vivi surprise des paroles de Smith.

— Le général nous a demandé de diviser nos troupes en soutien pour les aviateurs. Ils comptent attaquer les Pays-Bas, souhaitant faire une brèche également de ce côté. Nous ne comptons pas entrer en Allemagne que par le Rhin.

— C'est vrai. Les Sov sont déjà en train de combattre dans l'est. Nous sommes déployés vers le Rhin, et je sais que de nombreux Canadiens ont été envoyés au Pays-Bas...

Aliénor, curieuse, demanda.

— Et pourquoi l'Escaut ?

— C'est une brèche facile. Elle nous permettrait d'être plus efficace dans l'abordage de navires alliés. Approvisionnement au front... Et puis, cela affaiblirait l'ennemi, de perdre ces rives. Un moyen de passage en moins afin de les limiter dans leurs fuites inutiles. On les aura tous jusqu'au dernier, hors de question de faire des exceptions.

— Vous pensez que Hitler aura un procès ? Après tout ça ? Demande Will avec sérieux.

La question semblait évidente pour vous, lecteurs. Mais pour Will et ses compagnons, c'était plus compliqué.

— J'espère qu'ils le tueront. Certes ça n'est pas très légal, mais il mérite de mourir. Déclara Stiles.

— En quoi ça ne serait pas légal ? Je pense qu'il mourra.

Même si je ne veux pas qu'il meurt. Je veux qu'il se rende compte de ce qu'il a commis. Qu'il paye. Dit Coline, secouée par le camion. Les autres autour paraissaient plus que d'accord.

— Tu verras, soit il mourra en entraînant sa mort, soit il mourra de la main des alliés. C'est-à-dire en l'exécutant. Déclare Will.

La route continuait, clôturant ce sujet de discussion étrange. Plus les alliés avançaient, et plus l'espoir d'un futur heureux pouvait s'apercevoir. Will avec sa grand-mère aux États-Unis, dans sa Californie bien aimé. Stiles, à New York, en travaillant dans la photo comme il l'aime tant. Smith, en Floride. Et Ben, dans le Tennessee, avec son ranch. Les désirs des soldats se formaient petit à petit, grâce aux avancées, mais également aux déclarations de la radio. L'Allemagne est affaiblie, et c'est une bonne nouvelle.

...

« Mercredi 13 septembre 1944,

Nord de la Belgique.

On est arrivé pas loin de l'Escaut. Hier, l'information est arrivée. La bataille de l'Escaut aura lieu, afin d'ouvrir une autre brèche sur l'Europe, vers l'est, vers Berlin, vers le Rhin. Durant le trajet, j'ai appris à côtoyer l'escouade d'Aliénor, et contrairement à ce que l'on peut penser d'elles, elles tiennent le coup comme nous tous. Le stress monte de plus en plus à mesure qu'on s'approche d'eux. La bataille se découpera en plusieurs étapes, afin que l'opération soit un succès. Par chance, nous sommes juste de passage, une partie de notre infanterie reste avec les Canadiens, alors que Smith à décider de partir avec l'accord de Davis. Ce détour m'a permis de me réapprovisionner en insuline ainsi ce n'est pas plus mal... Ali semble heureuse d'être resté avec nous, et c'est ce qui compte le plus, j'imagine. Je ne suis personne pour lui dire ce qu'elle doit faire, alors il ne me reste plus qu'à placer ma confiance en elle, tout comme j'ai placé toute mon âme il y a déjà quelques semaines de cela. »

L'homme qui a fait pleurer la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant