Chapitre 24

12 1 0
                                    


— Les autres soldats se sont installés dans les autres appartements. Avoua la maîtresse de maison autour de la table.

Will plus loin avait une bassine d'eau chaude devant lui. Il frottait son torse, écoutant attentivement les Lilloises parler.

— J'ai... entendu des cris la nuit dernière. C'est assez récurrent. Tout le monde était autour de la table, mangeant le repas que la mère avait préparé. Anne mangeait sans prêter attention à la propreté de ses vêtements.

— Des cris ? Demanda Ben surpris.

La grande sœur d'Anne, qui s'appelait Emma, hocha la tête.

— Je n'ai pas osé m'en mêler. Vous... avez sauvé la France et...

— Sauver la France ne justifie pas des cris de la part des habitants. Explique Will au fond, continuant sa toilette.

Ben se redressa, quittant la table. Aliénor l'arrêta.

— Où vas-tu ?

— Voir les cris. Ce sont peut-être des schleus qui se cachent.

Il attrapa son MP-40 et sortit de l'appartement. Personne n'osent le suivre. Le blond longea le grand corridor qui offrait une vue sur toutes les portes de l'étage. Emma s'était ruée sur le seuil et dit tout bas. — C'est la porte 34. Ben remercia la jeune femme d'un simple hochement de tête.

Il fixa la fameuse porte et lui octroya un coup de pied. Un coup si puissant que la serrure se cassa. Un hurlement et des pleurs arrivèrent. Ben avança vers la première pierre, et vit des vêtements au sol. Une lampe et de la vaisselle brisée au sol. Son regard s'arrêta sur les corps endormis de quelques soldats américains. Il fixa alors la seule source de lumière. La chambre. Il ouvrit discrètement la porte, et la scène qui lui était présentée était d'une atrocité telle que Ben ne put se retenir. Il hurla et tira dans le plafond. L'homme, nu, qui se trouvait être également un soldat américain, sursauta. Il recula du corps effrayé d'une Française. Elle jurait les yeux en larmes. Ses injures semblaient lointaines, comme des murmures. L'homme fut rassuré lorsqu'il vit un autre de ses camarades qui se trouvait être Ben.

— Oh... ce n'est que toi mon ami. Pourquoi il a fallu que tu tires ?! Tu nous as fait peur !

Ben était bouche bée. Il fixait le corps dénudé de la jeune femme étendue sur le lit. Rendant cette vue presque morbide.

— Tu... mais tu viens de la violer là ? Demande Ben, horrifié dans sa langue natale.

Le soldat remettait son pantalon, il souffla, trouvant les mots de Ben un peu dur.

— Oh... je trouve le terme « violer » un peu abuser. Elles nous doivent bien ça. Je pense qu'elle préfère se faire baiser par moi que par un boche ! Ricana-t-il en tapotant l'épaule de Ben.

Un Ben pétrifié, scotché devant la scène qu'il venait d'assister.

— Tu as violé une femme. Une Française ? Nous devions les sauver, pas les condamnés à ça ! Vieux porc.

— Vieux porc ?! Tu ne sais pas ce que ça fais de ne pas baiser pendant des mois ! Laisse-la donc, elle s'en remettra ! Elle a même de la chance, je ne partage pas. Ben, fou de rage, attrapa son couteau à l'arrière de son pantalon et lui planta dans une de ses testicules, en priant pour avoir bien visé. L'homme hurla, réveillant ses coéquipiers.

— Imagine si ç'avait été ta sœur ? Ou ta mère ? L'homme regarda Ben, les yeux ronds, choqué de ce que le blond venait de faire. Après ça, Ben se leva, quittant le corps en sang de son coéquipier.

L'homme qui a fait pleurer la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant