Chapitre 45

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Le lendemain matin venait bruler les deux corps à découvert, emprisonné par la chaleur de leurs corps respectifs. Aliénor avait le visage collé contre le torse nu de Ben, et ce dernier avait tendance à renifler un peu trop la chevelure brune de la jeune femme. Elle gigota, se replaçant correctement sur le lit. Elle libera la poitrine du garçon, qui lui ouvrit les yeux après avoir senti son corps se libérer. Il fixa la jeune femme dormir, un sourire paisible sur le visage. Il replaça une mèche, comme dans les vieux romans d'amour. Il songea à cela.

Étais-je en train de vivre une histoire ?

Est-ce réel ?

Il me faut mon insuline. Retour à la vie merdique.

Il se releva, cherchant son sac. Il trouva rapidement ce dernier et attrapa son caleçon qu'il enfila à la va vite. Une fois la seringue remplie du peu d'insuline qui lui restait, il se piqua comme à son habitude, d'une façon monotone. Il souffla et regarda si la jeune femme dormait encore. Ses yeux étaient grand ouvert, et un sourire niais prenait toute place. Le blond sourit à son tour tout en rejoignant la jeune femme dans le lit.

Quelle heure est-il ?

— L'heure de se lever. Smith va brailler.

Elle souffla et dit en cherchant sa chemise de nuit.

— On part vers quelle heure ?

— Le Sergent avait demandé de partir le plus tôt possible. Alors on s'habille et on se casse... plus tôt nous arriverons à Reims, plus vite toute cette histoire se finira.

...

Une fois les aurevoirs à l'hôtesse de maison faites, Aliénor et les autres s'étaient remis en route, regagnant la ville médiévale de Reims. Verdun n'était pas si loin, il fallait compter peut-être quelques heures.

— On nous demande de faire attention... il parait que des fanatiques d'Hitler s'amusent à lui rendre hommage. Pff... eux ils sont loyaux au Führer. Dit Stiles en regardant la lettre qu'il avait reçu.

Smith rassura.

— On est en France, ça fait longtemps que le pays a été repris des nazis. Il y a très peu de chance qu'on tombe sur des fanatiques.

Naïf

La route avait donc été reprise, la jeune femme chargeait l'arme qu'elle tenait dans ses bras pendant que Ben se plaignait.

— Regarde, j'ai raturé ma page à cause de toi la dernière fois !

— Et tu écrivais quoi ?

Le garçon sourit, niais.

— Tu le sauras un autre jour. Plaisanta Ben en rangeant ses affaires.

Alors qu'ils discutèrent encore dans une bonne ambiance, le camion s'arrêta brutalement. Aliénor fut percutée par un de ses voisins, Ben demanda.

— Tu vas bien ?

— Oui ça va. Que s'est-il passé ?

Ben ne put répondre. Le sergent, confus, apparu. Il dit en gardant une expression glaciale.

— Descendez rapidement. J'espère que vos armes sont chargées, j'ai peut-être parler trop vite pour les fanatiques.

L'information jaillit. Et la panique monta petit à petit. Ben chargea son arme à sa droite et descendit en premier. Aliénor sentit une brève sensation étrange. Un pressentiment glaçant, figeant tous les membres. Elle s'apprêtait à descendre, mais ses yeux préféraient regarder la main que Ben lui proposait. Et voyant qu'elle n'y répondait pas, il sourit et dit gentiment.

L'homme qui a fait pleurer la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant