Chapitre 30

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Soirée du Vendredi 15 décembre 1944,

Ardennes, Belgique

Le froid avait gagné la plupart des soldats. C'est recroquevillé sur eux même que certains finissaient leur nuit, en attendant la nouvelle fatidique de la dernière offensive allemande. Enfin, c'est ce qu'ils espéraient. Comme à son habitude, Will fredonnait un air enjoué, mais qui, sorti de sa bouche, sonnait totalement différemment. Stiles bouillonna.

— Ferme la, Hoffmann. J'en peux plus, ça fait deux semaines que je me là bouffe ta musique, change de disque.

— Il a raison. Si on doit rester encore quelques mois comme ça je t'en supplie, change.

Will cessa de chanter, fixant un point imaginaire. Le froid lui avait glacé le peu de neurones qui lui restaient.

— En rentrant en Amérique, je deviendrais footballeur.

— Tu es trop vieux... regarde-toi dans le camp d'entraînement en Angleterre, tu faisais 100 m et tu revenais essoufflé. Désolé. Remarqua Stiles en se moquant ouvertement de lui.

Will grogna, vexé qu'on contredise ses plans.

— Dommage que Coline ne soit plus là... elle... elle me manque les gars ! Pleure-t-il.

Stiles et Ben froncèrent des sourcils. Il était sérieux ?

— Mais mec, tu pleures là ? Will ne fit plus aucun bruit. Stiles se redressa difficilement, quittant sa posture confortable pour vérifier si son ami va bien. Il tomba face à face avec in Will endormi.

— Bah. Il dort ?

— C'est le froid, laisse-le. L'homme à lunettes se réinstalla, attendant que le soleil vienne éclairer le ciel, balayant l'entièreté des étoiles pour les rendre invisibles. Comme chaque soir.

— La chaleur de juin me manque. J'aurais aimé passer Noël autre part qu'ici. J'adulais l'Europe avant la guerre, mais maintenant que je l'ai vu, mon Far-West me manque terriblement. Ben ricana et annonça.

— De mon côté, la vue n'est pas aussi déplaisante.

Aliénor dormait confortablement sur ses genoux. Appréciant le fait de l'avoir comme coussin.

Voilà plusieurs longues journées qui s'écoulaient sans que les forces alliées ne puisse faire. La division de Ben restait statique, attendant une quelconque offensive allemande, ou bien un ordre d'attaque venant du plus haut de la hiérarchie. C'est donc dans l'ennui la plus mortelle que Ben et les autres patientèrent.

Je préfère largement mourir en combattant que mourir d'ennui.

L'Escaut et Anvers ayant été pris, l'avancée soviétique prenait de l'avance dans un temps remarquable. Ils n'allaient pas tarder à arriver, emprisonnant Hitler sans porte de sortie.

Ben fronça les sourcils, sentant le froid les figés sur son visage. Il se redressa, afin d'attraper la montre accrochée sur le corps de son meilleur ami.

4h39

Un calme plat était de la partie, bien que les heures qui allaient suivre allait être plus que bruyantes.

5h27

Des bruits de feuillages se mouvaient dans le calme précédemment plat. Ben ouvrit un œil, se réveillant de sa somnolence. Un bruit suspect le fit violemment réagir.

data-p-id=d00026ffda574f60c579274d00ef54ed,— Putain Will ? Tu as entendu.

data-p-id=a267c9a9dfc4def32d407d1c4256261a,C'était clairement un coup de feu. Il se releva, réveillant Aliénor.

L'homme qui a fait pleurer la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant