Chapitre 41

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Deux jours étaient passés, Ben n'était pas dans sa tente. La dispute entre Aliénor et Ben avait jeté un froid entre eux, et la paix ne semblait pas être dans le programme. Elle se réveilla après une ronde, il devait être un peu plus de six heures. Elle vit au fond Smith, réveillé. Il fixait le ciel orangé, fumé par les bombardements. Elle entreprit une marche vers le Sergent, souhaitant converser. Gilbert remarqua la présence d'Aliénor et dit.

— C'est bientôt fini.

Le matin du 27 avril 1945 était calme. Comme chaque matin, les bruits des bombardements avaient été troquer pour un bruit beaucoup plus paisible. Si la fumée, ainsi que l'odeur, n'étaient pas présente, le climat de guerre aurait difficilement pu être comparer. Smith n'était pas comme d'habitude. Aliénor lui fit une légère plaisanterie :

— Je pensais que vous étiez chauve. Ou un minimum dégarni, et bien non à ce que je vois.

Smith gloussa, et dit en continuant à fixer le regard.

— Je ne sais même pas comment j'arrive à en rire. Will est mort, avant il me cassait les pieds, dorénavant, c'est un vide que j'ai. Je n'avais jamais ressenti cette émotion pour un « simple » soldat.

— Ben s'entête de dire que c'est ma faute ainsi qu'a Stiles.

Smith fronça les sourcils. Il quitta son horizon orangé pour observer la jeune femme a sa droite. Gêné, il déposa une main sur son épaule.

— Tu n'y es strictement pour rien Aliénor. Ben a besoin d'un coupable, ce sont les étapes du deuil. Will était comme son frère, malgré leurs différents au départ.

La brune fut surprise de savoir que Ben et Will n'avaient pas toujours été en bonne entente avant. Elle regarda le sergent, de manière qu'il comprenne qu'elle aurait aimé plus de précision.

— Ils n'étaient pas vraiment meilleurs amis. Ils n'étaient pas mes soldats, mais ils se sont rencontrés dans un camp d'entrainement en Angleterre. Ben en avait juste marre de Will et de ses blagues qu'il jugeait « puéril et sans intérêt ». Puis lors de leurs permission, ils se sont retrouvés tous les deux chez la famille de Will, car Ben ne pouvait retourner chez lui.

Aliénor ricana, amusée. Le sergent à sa droite lui, gardait un sourire pensif sur le visage, souhaitant transformer les souvenirs qu'il avait de Will en bonnes choses. Il ne le connaissait que depuis Kasserine, mais il avait ressenti une perte lors de sa mort qu'il n'avait jamais ressenti pour un autre soldat. Et si Ben mourrait également ? Ou Stiles ? C'était hors de question. Il avait commis une erreur en le laissant repartir du camp sans lui, sachant que cette patrouille n'était pas nécessaire et demander par le général. La maintenant, il voulait remonter le temps. Le temps ou Will hurlait des appels de balles, le temps où ils s'entêtaient tous a créés des buts avec des casques, le temps ou Smith avait le temps de sourire. Un temps révolu.

Aliénor n'attendit pas plus longtemps et salua le sergent, avant de repartir vers sa tente. Ben devait surement être à l'intérieur. Que lui dirait-elle ? Rien. Il était mal et elle pouvait le concevoir, mais de là à l'accuser du sort de Will, non. Elle ne voulait pas porter le poids de tout ça. Elle rentra dans la tente, et Ben était allongé sur son lit de camps, il patientait, les yeux ouvert en fixant le plafond en tissu. Elle ne prit pas la peine de le regarder plus longtemps, ni même de lui adresser la parole. Elle s'en alla vers ses affaires et regarda si ses anciens vêtements avaient séché. Encore un peu humide. Elle ne pouvait pas faire grand-chose, à part tenter de dormir. Elle regagna son lit, se recouvrant de la couverture qui lui grattait beaucoup trop le corps. Stiles rentra lui aussi dans la grande tente, et se coucha sur son lit sans dire un mot. Il avait surement eu une discussion avec Ben, et il avait surement porter les mêmes accusations. Il lui fallait un coupable, un coupable qu'il pouvait blâmer en face. Peu de temps après l'arrivée de Stiles, Ben s'était levé, et était sorti de la tente, ne cachant pas ses bruits. Stiles intervient :

L'homme qui a fait pleurer la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant