Chapitre 34

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Flashback 13 aout 1942,

Dickson, Tennessee

États-Unis

— Tu as fait quoi Benjamin ? Demande la voix rauque du quarantenaire.

Ben baissa la tête, honteux de ce qu'il avait fait. Le sentiment de regret avait pris tout son être en entrant dans la petite maisonnette des Turner. À côté de lui, a sœur tentait de défendre son frère.

— Papa... laisse Ben il n'a fait que...

— Il s'est engagé sans mon consentement. TU ES ENTRÉ DANS L'ARMÉE EN PLEINE GUERRE MONDIALE !? Te rends tu comptes seulement de ce que tu as fait idiot !

Idiot.

Idiot.

Idiot

Idiot !

Ce mot, il avait l'habitude. Il rentrait par une oreille, laissant son empreinte à l'intérieur de lui, et il ne ressortait pas l'autre.

— Papa je...

— Jane... Chérie va ramasser les œufs avec ta mère. C'est entre moi, et lui. Souris faussement le père de Jane et Ben.

Ben savait ce qui allait arriver. Il leva les yeux vers son père en fureur. Jane céda, attribuant un sourire désolé à son frère. Ce dernier lui fit les gros yeux, suppliant de ne pas le laisser seul avec lui. La porte fut claquée, un bruit étourdissant retentit remplissant toute la pièce. Ce fut un bruit similaire, produit par la main de son père, qui avait fait vibrer la salle à nouveau. Ben souffla, subissant le coup.

— Tu sais pourquoi je t'ai frappé, n'est-ce pas ? Réponds-moi Benjamin. Tu sais pourquoi.

— Je... sais. Répondit amèrement le blond, sentant une larme de colère rouler le long de sa joue.

Une larme de colère ou de tristesse. Il ne savait pas vraiment. L'envie de répliquer se faisait telle, mais la peur des représailles était trop forte. Il succomba alors.

— Bon garçon. Tu vas aller voir ton Sergent et dire que tu es diabétique. Il te vira sûrement... tu dois rester à la maison pour aider et...

— Mais ils savent...

— Ils savent ? Tu leur as dit ? Et ?

— Si j'y vais, ils prennent en charge l'Insuline... tu... n'auras plus à payer.

Le visage de son père se détendit soudainement. Il souffla, entreposa une cigarette dans sa bouche tout en l'allumant. Il souffla la fumé et dit.

— Une bonne chose. Je n'aurais plus à payer tes médocs inutiles.

Ben n'arrivait plus à bouger. Le sol l'avait pris au piège, devant son père. Il devait partir à l'aube, mais déserter est la pire chose.

— Tu n'iras pas. Je m'assurerai qu'ils suppriment ta candidature... d'autre personne pourra s'engager. C'est t'envoyer à la mort.

— Non... enfin. Je ne mourrai pas comme cela. Je refuse de rester ici à ne rien faire pendant que...

— Tu es humaniste maintenant ? Tu souhaites aller combattre pour ton pays et la justice ? Menteur. Tu te créer une image pour m'échapper Benjamin. Mais tu ne m'échapperas jamais. JAMAIS, TU M'ENTENDS ?!

Sa voix raisonnait au loin. Ben ne l'entendait pas. Les larmes de rages dévalaient ses joues à présent.

Et pourtant...

L'homme qui a fait pleurer la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant