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Partie 34


-Thalya, il faut que je te dise quelque chose, déclare t-elle après un silence.

-Quoi ? dis-je, soudainement inquiète au vu de l'intonation sérieuse de sa voix.

-Je retourne à New-York.

-Sérieux ? Ça veut dire que tu n'es plus en cavale ? Mais c'est super ! dis-je en lui adressant un sourire franche.

-Les affaires, se contente t-elle de répondre.

-Vous partez quand ?

-Notre avion est à 14 heure, tout à l'heure.


J'écarquille les yeux. Je ne pensais pas qu'ils s'en iraient aussi tôt ! Mais alors que je m'apprête à lui répondre quelque chose, Skill se dresse face à nous.


-Thalya, on peut discuter ? dit-il en souriant légèrement.


Curieuse, je fronce les sourcils et hoche la tête. Il m'attrape le poignet et, sous les regards curieux de Bella, m'entraîne dans un coin désert. Sans perdre un instant je m'assois sur le petit muret, et il fait de même.


-Depuis que je suis arrivé, on a pas eu trop l'occasion de parler ensemble, dit-il, brisant le silence.


Je hoche la tête et fixe mes pieds se balançant d'avant en arrière.


-Je suppose que tu as des questions à me poser, non ?


Je m'apprête à lui répondre que non, lorsque je réalise que si. Cassio et lui même dise qu'il est mon cousin. Thomaz n'en a jamais entendu parler et Mama ne m'en a jamais parlé. Quant à moi, je n'ai aucun souvenir de lui.


-Tu es mon cousin ? dis-je alors, ne sachant par où commencer.

-C'est ça, mais tu ne te souviens pas de moi, tu étais jeune.


Je fronce les sourcils et plonge mon regard dans le sien, l'encourageant à continuer.


-Je suis né ici. Je vivais avec mon père et ma mère, et nous étions très proche de ta famille : ton père m'adorait, il me considérait comme son fils.


A la mention de mon père, j'eus un pincement au cœur. Même si je n'avais que 8 ans lorsque mon père s'est fait lâchement tué sur sa petite moto en m'emmenant à la place, même si je ne me souviens plus du son de sa voix et même si je n'ai que de vagues souvenirs de mon enfance, je n'ai pas souvent l'occasion de penser à mon père, mais la moindre allusion à lui me blesse légèrement. Je détourne le regard et observe Bella au loin, discutant avec quelques filles du coin.


-Lorsque j'ai eu 12 ans, mes parents sont décédés. Ils ont été tué par balle lors de la prise d'otage dans un bus du centre-ville. Le... , dit-il alors, et je discerne une profonde tristesse dans sa voix avant qu'il ne reprenne, le soir même j'étais chez vous. Ton père avait insisté pour que tu dormes avec Thomaz, pour que j'ai un lit à moi tout seul. Mais une fois la lumière éteinte, tu venais te blottir dans mes bras.

La Favela du Crime - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant