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Partie 38.



-Une revenante ! S'écrie Keïna.

-Comment elle s'appelle déjà ? Telya... Thalye... ? Poursuit Tina.


Je donne un frappe à Tina sur l'épaule et explose de rire. Voilà une semaine précisément que je ne suis pas venu au terrain, mais mes deux amies abusent vraiment, elles sont passées chez moi hier soir.


-Hey linda, dit Polo en passant son bras sur mon épaule.

-Salut Polo ! Dis-je en souriant.

-Cassio m'a dit de te dire qu'il voulait que t'aille le voir.


Mon corps se paralyse et je n'ose plus cligner des yeux. Tous les regards sont posés sur moi, à l'affût du moindre signe, geste, qui trompera la nature de mes sentiments.


-Pourquoi ? Je demande, tendue comme pas possible.

-Je ne sais pas.

-Vas-y vite, j'ai entendu dire qu'il part ce soir à Sao Paulo pour quelques affaires.


Tremblante, je hoche la tête et me lève. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et c'est tendue que je m'éloigne de mes amis. Chaque marche que je grimpe est un supplice. Avec le temps, j'ai appris à ne plus porter d'attention aux hommes armés sur le côté. Au bout de quelques minutes je suis devant la porte de la casa de Cassio. La portes'ouvre à la volée et je sursaute. L'homme qui obsède mes pensées depuis quelques jours et dont le prénom me fait tressaillir se tient sur le seuil et me regard avec une curiosité et une surprise non dissimulée.


-Thalya,  dit-il, presque dans un murmure.

-Euh, oui,  je laisse échapper, ne sachant que dire.


Sa voix et sa façon de prononcer mon nom me glace le sang et je manque de m'étaler au sol. Le rythme de mon cœur s'accélère. L'espace d'une seconde, j'ai l'impression que lui aussi est perturbé, que lui aussi a passé ses derniers jours à ne penser qu'à moi. Mais très vite, cet éternel mine dure, froide et distante reprend sa place initiale et il m'incite d'entrer dans sa casa.


-Euh, tu ne sortais pas ? Je demande après qu'il ai refermé la porte derrière nous.


Je suis proche du seul meuble de la pièce, le bureau, et lui est de dos à la porte. C'est étrange, j'ai l'impression d'être à sa place, et lui à la mienne. Je me retiens d'esquisser un sourire.


-Ça peut attendre,  dit-il simplement en avançant d'un pas.


Je plisse les lèvres et détourne le regard pour m'éviter de plonger dans ses yeux d'acier. J'observe le sol, l es murs, puis mes pieds et mes mains,  je fais un petit pas en arrière et rencontre la parois froide du bureau. Je pose mes mains dessus et l'air naturel, me mord la joue. Des images de Cassio et moi, nous embrassant sur la plage, me reviennent et clignotent dans ma tête. Je n'ai jamais été aussi mal à l'aise de toute ma vie.


-Ça fait une semaine qu'on ne te voit plus,  dit-il en brisant le silence.


La Favela du Crime - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant