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La porte s'ouvre soudainement, je laisse retomber l'ourlet de mon tee-shirt et adresse un sourire peu crédible à ma mère qui m'observe curieusement.

-Qu'est-ce que tu fais? dit-elle alors.

- Rien.

Elle part dans la cuisine avec le sac rempli de légumes.

- Où sont les enfants?

Je m'approche d'elle et m'assois sur un vieux tabouret en plastique.

- J'ai ramené Yasmin au foyer ce matin.

- Pauvre petite, dit-elle simplement.

- Oui.

Ma mère pose dans un coin le sac en plastique vide sans me lancer un regard.

-Je vais chez Adriana, elle ne va pas bien je crois, Oliver a eu des problèmes de je ne sais quoi.

Adriana était la mère d'Oliver. Je me demandais quelle avait été sa réaction en voyant rentrer son fils blessé. 

- Au moins, j'espère que tu n'as pas de problèmes toi, plaisante ma mère.

- Aucun! lui assurai-je rapidement d'un sourire.

L'instant d'après, ma mère sort de la casa. Je me penche par la fenêtre et l'observe entrer dans celle d'Adriana. Quelques minutes après, Oliver en sort, tête baissé.

- Oliver! criai-je en me ruant dehors.

Il se retourne, et s'arrête. Visiblement, il n'est pas joyeux à l'idée de me voir. Quel toupet! Et dire que je venais juste de lui sauver la mise. Nous marchons côte à côte - pour aller je ne sais où d'ailleurs.

- Qu'est-ce que tu as?

- Rien, dit-il en ignorant mon regard appuyé.

- Ne me dis pas rien, je ne supporte pas ça! Bien sûr qu'il se passe quelque chose, tu m'ignores depuis tout à l'heure!

Oliver s'arrête et me fusille du regard. Voilà que monsieur semblait m'en vouloir! Je ne l'ai vraiment pas vu venir, ce coup là! 

- Tu n'aurais jamais du venir me libérer, lâche-t-il au bout d'un certain moment.

Je fronce les sourcils et croise mes bras contre ma poitrine.

- Ah d'accord, répliquai-je en riant nerveusement, sans moi tu ne serais plus de ce monde, Oliver!

- A cause de moi tu fais parties d'un gang, Thalya!

Il se remet en marche, je le suit de près, manquant de trébucher. 

- C'est pour ça que tu m'ignores? Parce que je suis dans un gang?

- Oui. Enfin non... enfin...

- Tu te fous de ma gueule, dis-je, énervée, en le forçant à s'arrêter, t'es aussi dans le gang je te rappelle!

- Je suis un homme! s'écria-t-il alors.

Bouche bée, je le fixe. Était-il sérieux? 

- Et depuis quand est-ce que ça change quelque chose? m'emportai-je furieusement, on respire tous le même air et on fait tous partie de la même galère, idiot! De toute façon, ça devait bien arriver, que ce soit maintenant ou plus tard, ça change quoi? Ça ne sert à rien de retarder l'inévitable.

Oliver se plaque la main contre le front tandis que nous marchions à présent en direction du terrain. 

- Pas toi, Thalya, pas toi. T'étais la seule personne droite de mon entourage! 

La Favela du Crime - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant