« chapitre soixante-et-un »

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Lorsqu'elle se réveille, il fait jour et ça depuis quelques heures déjà. Elle esquisse un fin sourire, Dixon est encore là, son bras autour de ses épaules, jouant avec la longueur de ses cheveux. Elle se blottie un peu plus contre lui alors qu'il resserre son étreinte.

«- Ça va ? Demande-t-il.

- On a connu mieux. Mais ça va, et toi ?

- On a connu mieux, répète-t-il.

- J'ai rêvé d'Connie et Magna... Je... J'ai l'infime espoir qu'elles soient toujours en vie mais... Si elles étaient juste en-dessous lorsque ça s'est écroulé, elles...

- Elles sont vivantes, assure-t-il.

- Comment tu peux en être si sûr ?

- J'en sais rien. Mais j'ai envie d'y croire.

- J'ai envie d'y croire aussi.

- Alors on y croit. Et on va les sortir de là.

- Tu sais que nos chances sont plutôt, faibles ?

- J'le sais. Mais jusque-là, tout c'qu'on a vécu, tout c'qu'on a fait.. Les chances étaient toutes aussi faibles. Et pourtant, on s'en est toujours sortit. On a toujours réussi.

- C'est vrai, atteste-t-elle, bon, on commence par où ?

- Je pensais commencer par retourner à l'entrée de la mine. De là, on pourra peut-être voir les chuchoteurs, on pourra sûrement les suivre et avec un peu de chance, ils vont nous conduire vers l'entrée qu'ils utilisent.

- Ça fait beaucoup de suppositions.

- C'est tout c'qu'on a. »

Elle hoche la tête pour réponse avant de se redresser et de s'étirer. La journée s'annonce plutôt longue et éprouvante. Mais elle donnera tout pour retrouver les deux femmes.

Il l'attire contre lui pour capturer ses lèvres, lui intimant ensuite de bien, et ce en permanence, rester sur ses gardes, attendant qu'elle lui jure qu'elle le fera. Elle récupère leurs affaires, lui rendant les siennes avant de se rhabiller. Une pomme chacun et ils retrouvent la terre ferme.

Une cigarette entre les lèvres et ils reprennent la route pour les mines, retournant droit dans la gueule du loup. Ils progressent silencieusement, marchant sur les sois disant territoires d'Alpha avec attention.

Après trois bonnes heures de marche, ils arrivent aux abords de l'entrée de la mine, près de l'endroit où ils sont tous tombés dans les souterrains, un mauvais flash-back la traverse. Mais elle garde la tête froide et se jure que rien ne viendra entraver sa concentration.

Ils n'échangent plus que par des regards et des gestes. Et alors qu'elle garde une certaine distance, Dixon s'avance dangereusement, jusqu'à disparaître de son champ de vision.

Elle reste sur sa première idée qui était de contourner et d'arriver par l'arrière des mines et prie intérieurement pour que Dixon n'agisse pas bêtement. Mais bon, au même titre qu'elle, il a le don pour se foutre dans des situations désastreuses.

Elle s'en approche doucement, avançant quasiment accroupie, son regard analysant chaque recoin autour d'elle. C'est bien pour ça qu'elle est plus que surprise lorsque deux mains se posent sur ses omoplates et qu'on la pousse furieusement en avant.

Elle se ramasse sans pouvoir l'éviter, se tournant sur le côté pour rouler et amortir un tant soit peu sa chute. Elle se relève dans la seconde, faisant face à un chuchoteur, un couteau de chasse dans la main.

Elle ne peut retenir un ricanement, prenant le temps d'épousseter ses vêtements avant de saisir son propre couteau, serrant fermement le manche de celui-ci.

«Un nouveau monde» (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant