«Un nouveau monde» (2)

« chapitre cinquante-trois »

Saison 10, épisode 1.

Cet hiver-ci fut probablement le plus rude de tous. La neige ne les a pas quitté une seule fois durant ces nombreuses semaines. Le soleil, quant à lui, n'a que très peu montré le bout de son nez. Nombreux sont les arbres qu'ils ont abbatu pour rechauffer les maisons.

Forcément, le froid rend leur vie bien plus difficile. Même si le passer à Alexandria l'a rendu bien plus agréable si l'on peut dire. Avoir un toit sur la tête, un bon feu de bois dans une cheminée et être entourée par les personnes qu'on aime. C'est ce qu'elle juge être les meilleures conditions pour l'affronter.

Les seules sorties que Daryl et elle faisaient étaient pour chasser. Ou pour simplement traverser la rue afin d'aller chercher Roman et passer du temps avec lui.

Durant ces quelques mois, ils n'ont pas revu Alpha et ses fidèles masqués. Ils ont été revoir les quelques endroits où ils avaient établis leur différent camp, mais il n'y avait pas la moindre trace de vie. Il fallait dire qu'ils seraient tous morts par ce froid. Ils ont forcément dû se retrancher dans un endroit clos afin de surmonter l'hiver.

Mais même lorsque le soleil est revenu les réchauffer, ils ne se sont pas montrés. Ils ne savent même pas si ils sont encore dans le coin, mais ils restent tout de même sur leurs gardes. Se dire qu'ils sont partis serait un doux euphémisme.

Aujourd'hui, ils plient bagages pour retrouver Alexandria. Ça fait quatre jours maintenant qu'ils se sont offerts un petit moment de répit. Quatre jours plus tôt, la chaleur remontant doucement, ils prenaient la route pour un long et plaisant week-end, rien que tous les deux. Ils se sont arrêtés devant les premières montagnes qu'ils ont croisé et ont planté leur tente au sommet de l'une d'elles. Profitant simplement de l'autre et de la vue.

Ça leur a fait un bien fou. Ça faisait bien longtemps qu'ils n'avaient pas passé plus d'une heure à ne rien faire. Simplement à s'allonger l'un contre l'autre, à regarder le ciel ou le panorama devant eux. Pas un cadavre ne les a dérangé. Ils ont fait face à un silence et une tranquillité qu'ils n'avaient pas connu depuis bien longtemps. Ces quatre jours ont été tellement ressourçant.

Mais il faut bien revenir dans la réalité. Ils sont bien obligés de quitter cette bulle de paix et de bien-être. Cette petite escapade avait été plus que la bienvenue après un hiver avec les filles. Elles ont été insupportables.

Quand ils arrivent près du portail après quelques heures de route, ils sont accueillis par Aaron et trois autres personnes en train d'achever plusieurs cadavres. D'ailleurs, nombreux sont déjà ceux au sol. Comme si une horde était passée par là.

Aaron leur explique alors qu'ils ont eu le droit à plusieurs attaques. Plusieurs vagues de rôdeurs sont venues droit sur eux avec une intervalle quasiment précise de deux heures à chaque fois. C'est trop gros pour que ce ne soit que de simples coïncidences. Trop organisé pour que ce ne soit pas planifié.

«- Ils en arrivent sans arrêt, s'exclame Aaron, toujours de la frontière. C'est un flot continu, une vague après l'autre.
- Vous croyez que c'est elle ? Questionne Carol.
- Vous vous êtes entraînés, rétorque Michonne, on passe à l'attaque. »

Autant vous dire que cette escapade avait été d'autant plus la bienvenue. Grâce aux forces retrouvées, ils ont pu affronter les nombreuses heures éreintantes qui ont suivi. Les cadavres n'arrêtaient pas. Les deux heures séparant les vagues se sont transformées en un petit quart alors que les centaines de corps dépassent le millier.

Ça a duré deux jours. Deux jours où ils ont dormi trois heures toutes les deux heures pour assurer un roulement efficace à chaque passage. Deux jours où ils ont défendu leur communauté corps et âme pour ne pas qu'elle se fasse envahir. Ils sont sales, lessivés, affamés, mais ils n'arrêteront pas de se battre. Alexandria ne tombera pas une nouvelle fois.