« chapitre cinquante-sept »

122 9 0
                                    

_________________

Un immense merci pour les quelques  réactions sur le chapitre précédent.
Merci d'avoir pris le temps et la peine de voter, et voire même, de commenter.

_______________

« - Tu penses qu'elle l'a fait exprès ? Questionne la brune alors qu'elle savoure les caresses du chasseur sur son bras.
- J'vois pas d'autre explication.
- Pourquoi vouloir capturer un chuchoteur ? S'interroge-t-elle.
- J'en sais rien. Mais depuis la mort d'Henry, elle est complètement partie en vrille.
- Elle essaye de faire son deuil, c'est normal.
- Non, là, elle se met en danger, elle met en danger les autres. Elle a plus conscience des risques. Elle est dans un autre monde. Elle est complètement obnubilée par Alpha.
- Alpha a littéralement décapité son fils pour mettre sa tête sur une pique, lui rappelle-t-elle en se redressant, sa réaction est légitime.
- J'dis pas l'contraire, répond t-il en la ramenant contre lui pour qu'elle se rallonge, j'dis juste qu'elle perd pied. Si ça continue, elle finira par se tuer. Ou par faire tuer quelqu'un.
- On va faire attention, t'en fais pas, tente-t-elle de le rassurer. »

Mais elle-même savait bien que Carol abordait un comportement douteux et curieux. Elle agissait différemment et bizarrement depuis la perte d'Henry, mais quoi d'plus normal après tout. C'est un traumatisme qui ne la quittera plus jamais.

Et puis, chacun a sa façon d'y réagir. Même si Carol semble être un cas bien à part, ses agissements résonnent comme une folie qui la renferme dans une bulle destructrice.

Elle soupire en fermant les yeux, se blottissant un peu plus contre lui. Il resserre son étreinte autour d'elle, calant sa tête contre la sienne. Chacun d'eux savoure la fin de ce moment à deux. Ils se sont parlés franchement, se sont déchirés amoureusement, pour se retrouver affectueusement.

Mais maintenant, ils sont dans l'obligation de quitter leur lit douillet pour revenir dans le monde réel. Bien trop d'ennuis semblent pointer le bout de leur nez pour qu'ils les laissent tout bonnement arriver sans rien faire.

Alors, égoïstement, ils profitent malgré tout des dernières secondes de tranquillité, de sérénité, de bien-être, avant de rouvrir les yeux et de se redresser.

Il l'attire contre lui une énième fois pour l'embrasser, avant de se lever et de se rhabiller. Elle, elle se rend dans la salle de bain et saute sous la douche sans attendre.

Quand elle en est sortie, une serviette sur les cheveux, une autre serrée au-dessus de la poitrine, elle prend le temps de regarder son reflet dans le miroir. Elle est bien heureuse de voir qu'elle semble moins fatiguée qu'avant. Elle a même plutôt bonne mine, même si de légères cernes habillent ses yeux. Elle n'est plus aussi mince qu'avant, elle a pris quasiment dix kilos ces dernières années, et elle se sent bien mieux ainsi.

Mais, alors qu'elle regarde son reflet tout en essuyant ses cheveux, elle a l'impression qu'il y a quelque qui cloche. Il y a un détail qu'elle juge ne plus lui ressembler et qui la dérange de plus en plus.

Elle quitte la salle de bain pour descendre dans la cuisine et remonter vite fait à l'étage. Et une fois de nouveau face au miroir, elle n'hésite pas une seconde avant de se couper une mèche de cheveux.

Une dizaine de minutes plus tard, elle se retrouve avec une coupe légèrement au-dessus des épaules, se rapprochant d'un carré, après avoir coupé plus d'une quinzaine de centimètres. Elle termine par raccourcir plus ou moins les mèches qui entourent son visage, avant de se coiffer et de s'enrouler à nouveau les cheveux dans la serviette.

Grâce à Mia qui s'occupe gentiment de son linge, elle a toujours des affaires propres dans son armoire. Elle choisit un jean large, troué au niveau des cuisses, un débardeur gris foncé aux bretelles échancrées avec un gilet en laine bleu barbeau. Elle retire la serviette de ses cheveux et s'habille avant de renfiler ses vieilles Doc Martens.

«Un nouveau monde» (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant