«Un nouveau monde» (2)

« chapitre cinquante-huit »

Elle se jette littéralement sur Dante, sa lame déjà au-dessus de son épaule, prête à finir sa traversée jusqu'à la carotide de cet enfoiré.

Mais, et c'est finalement sans surprise, qu'on l'attrape hâtivement par la taille pour la forcer à reculer.

«- Vous allez pas r'faire deux fois la même erreur quand-même ?? Gueule-t-elle, vous n'allez pas, une nouvelle fois, accorder le pardon à une pourriture ? Vous pouvez pas !
- Riley, stop, tu arrêtes ! La réprimande Dixon en attrapant ses joues d'une main, stop !
- Stop ? Nan mais c'est une blague ? C'est du délire ! Vous êtes complètement cinglés ! Il joue de vous, il se sert de vous et vous, vous plongez tête la première !
- C'est vous qui vous êtes servis d'moi, vous m'avez accueilli simplement parce que vous vouliez un autre médecin...
- Toi, tu fermes ta putain d'gueule ! Rugit-elle.
- J'vous ai bien servi moi aussi, ricane-t-il, arborant une moue arrogante, prétendez pas l'contraire.
- Sac à merde, marmonne Rosita, écœurée.
- Personne n'agit par gentillesse.
- C'est comme ça que tu décris ton geste ? Reprend Riley, plus calme mais d'autant plus désespérée, t'as littéralement massacré un homme, un père, c'est tout c'que ça t'fait ?
- On est tous égoïste. On est tous des brutes, franchement, voir toutes ces têtes sur ces piques, ça vous a rien appris sur la vraie nature des gens ? Demande-t-il narquoisement. »

Rosita, qui s'était redressée pour refaire les cent pas, se stoppe nette derrière lui pour finalement lui mettre un violent coup de pied en plein milieu du dos. Il se ratame en avant, sauvé par le lit d'en face qui amorti bien trop sa chute alors que la porte s'ouvre sur Aaron.

Rosita sort précipitamment, affligée. Les personnes restantes échangent un regard dubitatif. Les avis sont visiblement plus que mitigés, comme toujours, et ce n'est certainement pas en présence de cet abruti qu'ils vont pouvoir décider quoi que ce soit.

Dixon et Aaron emmènent Dante en cellule alors que Gabriel et les autres quittent eux aussi l'infirmerie. Elle, elle s'accorde cinq minutes pour fumer une clope.

Cette fois encore, il n'y a qu'une fin possible. Ils ne vont pas le laisser des années durant dans cette cellule. À le nourrir, à la préserver. Alors qu'il ne mérite qu'une chose, la mort.

Et même si, oui, l'enfermement, le temps, les remords - si ils existent véritablement un jour mais dans certains cas, comme celui-ci, ça semble peu probable - sont une condamnation bien moins radicale et bien plus réfléchie. Mais n'y a qu'une seule et unique décision qui pourra réellement rendre justice. Il est temps d'en finir avec tous ces blablas polis. Il est temps de s'adapter parfaitement à la réalité d'aujourd'hui et d'arrêter de se faire démolir.

Sa clope terminée, elle rentre finalement chez elle pour prendre une bonne douche plutôt méritée. Et très vite après, Alexandria se regroupe pour l'enterrement de Siddiq.

Elle, elle reste sur le perron de la maison d'Angel, non loin de l'entrée, tentant d'écouter de loin les paroles de Gabriel. Elle observe tristement Rosita, tenant Coco dans ses bras.

Dixon, lui, est assit sur les marches du perron, nettoyant ses carreaux, ne posant pas un regard en direction de la cérémonie.

En début de soirée, sac préalablement préparé sur le dos, elle prend place derrière Daryl sur sa moto. Les grilles sont ouvertes, Carol et Aaron sont sur le dos d'un cheval chacun et les voilà quittant la communauté.

Aaron avait avoué ses rendez-vous secrets avec Marie, une chuchoteuse. Qui elle-même lui avait avoué l'emplacement de la horde d'Alpha. Et vu que cette horde est l'unique obstacle qui les empêche de se débarrasser de cette folle furieuse, ils ont tout bonnement décidé de s'en débarrasser et de la faire disparaître. Même si les chances pour que cette information s'avère réelle sont minces, ils s'y tentent tout de même.