Elle ne roule qu'une quinzaine de minutes avant que le soleil ne commence à totalement disparaitre. Elle décide donc d'accélérer sa vitesse déjà bien élevée, voulant arriver au plus vite à la ville avoisinante. Après une vingtaine de minutes supplémentaire, elle y arrive enfin, mais contrairement à ce qu'elle aurait voulu, la nuit est totalement tombée.
Elle gare sa voiture quasiment à l'entrée de la ville, et se dirige vers la première maison sur sa droite. Elle donne quelques coups et patiente un instant. Elle sort la lampe torche de sa poche, petite mais vraiment efficace, et entre dans la petite maison. Elle traverse le salon en regardant autour d'elle, et monte directement à l'étage. Elle avance prudemment dans le couloir, regardant brièvement les pièces de chaque côté, avant d'entrer dans l'une d'elles.
Elle se dit que ce sera parfait et referme la porte. Elle éclaire la pièce de parts et d'autres, s'assurant qu'aucun rôdeur n'est élu domicile ici, et pose son sac sur le lit double. Sa lampe torche entre les dents, elle pousse l'imposant bureau en bois devant la porte, et dépose au-dessus, non sans difficultés, une petite commode. Elle se dirige ensuite vers l'armoire, l'éclairant de haut en bas pour trouver son bonheur.
«-Bingo, murmure t-elle.»
Elle prend une paire de draps propres, dépose sa lampe sur la bureau face au lit et balance tout ce qu'il y a dessus par terre. Elle change l'intégralité des draps, même les housses d'oreillers, puis une fois sa tâche accomplie, saute dessus pour s'y allonger. Elle lâche un long soupire, que ça lui faisait du bien d'être seul, sans un bruit à l'exception de la vie nocturne extérieure encore en vie résonnant par la fenêtre ouverte. Mais qu'est-ce que c'était douloureux.
Sans s'en rendre compte, elle verse une larme, et ne peut empêcher les autres de suivrent. En quelques secondes, elle éclate littéralement en sanglots, enfonçant sa tête dans l'oreiller, pleurant bruyamment. Des pleurs qui lui retournent les tripes, elle se recroqueville sur elle-même, humant l'odeur de son frère toujours imprégnée dans sa veste.
Dire que si il n'était pas venu ce jour-là, il serait toujours en vie. Si elle avait été à Alexandria, elle aurait pu lui dire de rester là, qu'elle s'en serait chargée à sa place. Peut-être que si elle n'avait pas tenu tête à Negan, il serait toujours en vie. Tout lui porter à croire que c'était clairement de sa faute.
Elle stoppe subitement ses pleurs. Le coeur lourd, elle se redresse pour s'asseoir. Maintenant qu'il est mort, plus rien ne la retiens. Son monde s'est écroulé en une seconde, et tout ça par la faute d'un bâtard comme lui. Negan.
Une rage incontrôlée monte en elle. Elle bouillonne de l'intérieur, littéralement, elle sent son corps chauffer de colère. Ses poings sont si serrés, que ses ongles pénétrent dans sa chair, laissant quelques gouttes de sang tomber sur les draps pourtant propres.
Elle se lève, faisant les cents pas dans la pièce pour essayer de se calmer. Mais dans un excès de colère elle écrase plusieurs fois son poing avec violence contre le mur. Ses jointure s'ouvrent, mais elle ne s'arrête pas. Elle continue jusqu'à entendre ses phalanges craquer.
Grâce à l'adrénaline, elle pose les deux mains contre le mur sans ressentir de douleur, la respiration atrocement rapide. Elle respire bruyamment, comme un animal après un combat. Elle donne un dernier coup, puis se retourne pour se laisser glisser conte la parois lisse.
Elle passe la nuit ainsi, assise contre le mur. Elle ne bouge pas, hormis pour récupérer son sac traînant par terre non loin d'elle. Elle s'est fumée quelques joints, histoire de décompresser et se sent, un tant soit peu, mieux. De toute manière, ça ne pourrait pas être pire.
Quand l'aube arrive, elle regarde avec stupéfaction sa main droite. Celle-ci est toute enflée, et toute violette en plus du sang séché. Ses doigts tremblent légèrement, alors que la douleur commence à se faire ressentir. Elle reprend son sac entre ses jambes et en vide tout son contenu par terre de sa main gauche. Elle récupère du désinfectant et en met avec précaution sur sa main. Sa mâchoire se serre, alors qu'elle coince sa lèvre entre ses dents pour ne pas lâcher un hurlement. Elle regrettait vraiment les désinfectants sans alcool, mais ceux en contenant étaient plus efficaces il fallait l'avouer, surtout par les temps qui courts. Elle se bande ensuite toute la main, remontant jusqu'à l'extrémité de son poignet.
Elle se roule à un énième mégot, non sans galérer à cause de sa main. Une longue journée l'attend. Elle met un maximum de weed, et le coince entre ses lèvres, l'allumant directement. Elle tire une longue taffe, laissant la fumée entrer dans ses poumons. Elle soupire quelque peu de soulagement, mais aussi d'agacement. Elle aurait voulu mourir à sa place. Il ne méritait pas ça. C'était l'homme le plus droit, honnête, loyale et compréhensif qu'elle connaisse, il méritait une mort digne de ce qu'il était. Non pas d'être salement battu juste parce qu'il eu la mal chance d'être son frère.
Et Dixon. Ce con de Dixon. Il lui avait permis de retrouver sa jeune soeur. Il avait prit sa place pour lui empêcher de retourner avec eux. Elle se sentait partagée entre le fait d'avoir retrouvée son sang, mais d'avoir perdu son cur. Cet idiot avait finalement pris une place plus qu'importante dans sa vie. Il était devenu l'un de ses piliers. Alors qu'au début, elle l'aurait encastré dans un mur si elle avait pu.
À la fin de son joint, elle l'éteint sur le parquet de la chambre et fait voler son mégot en le calant entre son pouce et son index. Elle se redresse, et regarde la ville par la fenêtre. C'était la première fois qu'elle venait ici, habituellement, elle allait vers l'ouest mais pour une fois elle avait opté pour l'est.
Elle fouille l'armoire, troque son jean bleu pour un noir auquel elle raccroche sa ceinture et ses armes, enfonce un large t-shirt vert kaki dans le haut de son pantalon, et choisie un large pull confortable. Elle remet son sac sur le dos, ses chaussures, dégage la porte et ressort de la maison rapidement.
Elle s'enfonce un peu plus dans la ville à la recharge de magasins ou de commerces quelconques. Au loin sur sa droite, elle aperçoit une petite armurerie. Elle a probablement déjà été fouillée de fond en comble, mais qui sait. Elle pousse la porte vitrée doucement, la semelle de ses chaussures s'écrasant sur le verre brisé. Elle prend sa machette en main, et s'avance prudemment.
Elle émet de légers sifflements, tout en continuant son avancée. Un grognement retentit sur sa gauche, un rôdeur sort de l'arrière boutique. Elle sourit, puis se cache derrière un rayon pour le laisser approcher. Elle écoute attentivement ses pas lents, il dépasse le rayon et elle lui plante son couteau à l'arrière du crâne. Elle récupère sa lame, laissant le corps s'écrouler par terre.
Elle va ensuite dans l'arrière boutique, une vaste pièce qui devait servir de bureau. Il n'y a que trois étagères, un grand bureau avec un mini frigo en-dessous de celui-ci. Elle l'ouvre, vide bien évidemment, puis fouille rapidement les tiroirs. Elle décale les armoires, retire le peu de cadres des murs. Il devait bien y avoir un coffre, une pièce cachée ou quelque chose comme ça.
Après de longues minutes à retourner la pièce, elle en conclue que non. Énervée, elle donne un coup de pied dans la chaise de bureau, celle-ci glisse sur le sol grâce à ses roulettes, jusqu'à tomber quand elle heurte le tapis. Précipitamment, elle l'enlève du tapis, la balançant limite contre le mur derrière elle et enroule la tapisserie sur elle-même.
Elle tâtonne le parquet de la pointe du pied, jusqu'à s'enfoncer un peu plus. Elle se met à genoux, reprend sa machette qu'elle avait remise à sa ceinture et place la lame dans l'une des extrémités. Après quelques secondes d'acharnement elle parvient à arracher une latte du parquet et sourit en voyant le bout d'une trappe.
S'en suit cinq autres lattes, elle voyait la trappe complètement désormais. Elle pose sa main sur la poignet mais lorsqu'elle l'actionne, elle ne s'ouvre pas. Elle soulève le petit cachet en plastique sur le côté et découvre un code. Elle soupire et commence alors à mettre des combinaisons au hasard, si ça se trouve il était du genre à mettre que des zéros ou à faire une suite logique de chiffres. Mais après une vingtaine d'essais, elle abandonne, il n'était pas si con finalement.
Elle se relève et refouille les tiroirs du bureau. Elle survole du regard quelques papiers, ce qui ressemble à un journal de compte, des factures, mais rien ressemblant à une putain de combinaison. Elle commence à perdre patience, mais elle devait savoir ce qu'il y avait là-dessous, elle n'allait pas abandonner de si tôt. C'est obligé qu'il soit noté quelque part, sauf si c'est sa date de naissance.
Son regard se pose alors sur l'unique cadre photo posé sur le bureau. Un homme entouré d'une femme et d'une petite fille. Elle la fixe durant de longues secondes, puis sans réfléchir le brise par terre, le verre éclate et l'encadrement en bois se fissure. Elle récupère la photo et la retourne doucement. 72548861.
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«Un nouveau monde» (2)
Fiksi PenggemarOn l'oblige à se relever en l'attrapant par les bras, face à sa famille. L'un d'eux vient déjà de perdre la vie. Et dans quelques minutes, un autre trouvera la mort également. Son cerveau est littéralement en train de fumer. Réalisant de moins en mo...