Je suis réveillée par un bruit étrange. J'ouvre les yeux par réflexe afin d'identifier le bruit. Mon regard se pose alors sur le dos nu d'un homme. Je lâche un cri de surprise et je me redresse d'un coup dans le lit.
Kostas se retourne vers moi en remontant la fermeture de son pantalon. Il m'observe quelques secondes puis attrape une chemise blanche dans la penderie.
- C'est ma chambre ici, il va falloir t'y habituer, commente-t-il d'une voix dure.
- Justement, pourquoi ne pas me faire dormir dans la chambre d'ami ? je demande d'une voix tout à fait réveillée.
- Je n'en ai pas.
- Mais tout le monde possède un endroit où faire dormir ses invités, j'insiste.
- Pas moi.
Cet homme n'est visiblement pas très bavard. Il termine de s'habiller sous mon regard méfiant.
- Il est sept heures trente, remarque-t-il. Je vais travailler.
Sur ces mots, il quitte la pièce. J'attends plusieurs minutes jusqu'à ce que je n'entende plus de bruit dans la maison. Je vois une voiture noire descendre la route par la baie vitrée.
Je pousse un soupir avant de me lever. S'il travaille, je n'aurais pas à le croiser constamment. J'observe le paysage qui s'offre à moi à travers la vitre. La Grèce est si belle, j'aimerais me promener sur la plage.
Je rêve de liberté depuis que je suis née. J'ai l'impression d'avoir été contrainte par le devoir : celui d'une fille envers son père, celui d'une femme envers la société. J'ai presque toujours vécu dans la peur que Simon se venge et maintenant que c'est arrivé, je ne sais plus quoi penser.
J'aimerais m'enfuir, vivre enfin ma vie sans contraintes, obéir à personne d'autre qu'à moi-même. Malheureusement, je suis coincée et je ne sais pas si j'aurais à nouveau l'occasion de sentir les rayons du soleil sur ma peau.
Je me tourne vers ma valise pour observer ce qu'il y a l'intérieur. Je n'avais pas énormément d'affaires chez mon père mais Simon m'a absolument tout rendu. Mes bibelots, mes livres et surtout mes vêtements. Même ma trousse de toilette est là. Je la récupère pour aller me doucher.
Je sors mes produits de beauté puis je pose l'objet près de la vasque. Je n'avais pas remarqué la serviette et le peignoir près de la douche. Ils sentent l'odeur d'un homme, la même présente sur les vêtements de Kostas.
Je prends une serviette blanche dans le tiroir puis je la pose près de la douche. Je retire mes vêtements puis je fais couler l'eau. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne me suis pas lavée. Je n'ai pas de marque au niveau du cou mais je me savonne à ce niveau-là comme pour effacer les traces de Simon sur moi.
Je me frotte comme jamais auparavant. Je profite de cet instant car je ne sais pas ce qui m'attends demain.
Une fois la chose faite, je m'enveloppe dans la serviette. Elle est douce et rassurante. Je reste quelques minutes comme ça avant d'aller aux toilettes. Je ne les ai pas vus la veille car la porte se confond avec le mur.
Mes habits ne sont pas bien pliés car ils ont été jetés avec empressement dans la valise. Je prends des sous-vêtements, un short et une chemise en coton puis je m'habille. Je prends deux de mes livres de cours qui me serviront pour l'année prochaine.
Il est hors de question que je reste comme ça. J'ai une vie, des études et je compte bien les terminer. Mes livres sont la matérialité de mes objectifs et j'ai envie de les accomplir.
J'observe la porte avec un soudain intérêt. Je ne crois pas l'avoir entendu se fermer à clé. D'une main je baisse la poignée. La porte s'ouvre sans aucune résistance.
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Une divine torture
Romance⚠️ Ce roman est une romance sombre mais il est quand même réservé à un public âgé d'au moins 18 ans ⚠️ Fille illégitime, Antonella se bat contre son demi frère pour sauver l'entreprise familiale et conserver son héritage. A la mort de leur père, Sim...