Chapitre 35

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Je caresse doucement sa joue en souriant amoureusement.

- Au début, j'avais peur de ta cicatrice, je lui avoue. Avec ton visage sans émotion, ça te donnait un air terrifiant.

Kostas rit en entendant cela.

- Certaines femmes aiment ça, elles trouvent que ça me donne un charme. Je suis heureux que tu ne la rejettes pas.

- Je ne repousserais jamais rien qui vienne de toi.

Il dépose un baiser sur mon front.

- Comment c'est arrivé ? je lui demande timidement.

- J'étais stagiaire dans l'entreprise, je venais de commencer mes études, répond-il le regard sombre. J'ai fait une énorme erreur dans la comptabilité du chiffre d'affaires et ça a fait foirer les résultats des mois suivants. Quand mon père s'en est rendu compte, il a sorti une lanière en cuir de sa poche et m'a frappé avec sur le visage. Ça m'a laissé une énorme trace rouge et ce n'est jamais parti.

Je l'observe consternée.

- J'ai de la chance qu'elle ne ressemble pas à celle des pirates et qu'elle ne se voit pas trop, ajoute-t-il.

Je caresse doucement sa cicatrice puis je l'embrasse. Kostas baisse le regard vers mon entrejambe.

- Je vais nettoyer, dit-il en s'éclipsant dans la cuisine.

Il revient rapidement avec des feuilles d'essuie tout. Il les applique entre mes cuisses et je remarque qu'il y a des tâches humides un peu partout.

- Je n'ai pas éjaculé depuis... la dernière fois, m'avoue-t-il sans me regarder.

- C'est le trop plein accumulé ces dernières semaines, je tente pour rire.

Mon amant ne réagit pas et regarde mon entrejambe quelques secondes encore.

- Tu vas tomber enceinte, remarque-t-il soudainement. Ovulation plus éjaculation abondante en plein dans le mille ne font pas bon ménage.

- Oui tu as raison, mais pour l'héritage ?

- Ce n'est pas grave, il va tout léguer à mon abruti de cousin qui a déjà un gosse, soupire-t-il en passant sa main dans les cheveux. Tu es plus importante pour moi que n'importe qui.

Il vient déposer un baiser sur ma bouche avant de revenir s'allonger près de moi. Je vois bien qu'à partir de ce moment-là, il est contrarié. Il m'a avoué aimer son travail par-dessus tout et il ne veut pas me perdre.

Même s'il est PDG officiel, son père a un droit particulier puisqu'il est le fondateur de l'entreprise. Il n'est juste plus en état de travailler.

- Kostas, je commence prudemment. Est-ce que tu veux avoir un enfant avec moi ?

Il semble surpris par le renouvellement de ma question. En même temps, je la lui ai sortie sans préambule.

- Oui bien sûr, je t'aime et je veux fonder une famille avec toi...

Sa phrase reste en suspens et il tripote ses doigts, songeur.

- Mais je suis un peu vieux jeu, poursuit-il. J'ai envie que nous nous mariions d'abord.

- Je...

Je ne sais pas quoi dire. Je ne m'attendais pas du tout à ça, je n'y ai même pas réfléchi. Cela ne m'avait jamais effleuré l'esprit.

J'aime Kostas plus que tout et j'ai envie de rester avec lui pour toujours. N'est-ce pas un peu tôt tout de même ? C'est vrai qu'il a trente-sept ans, mais nous ne sommes pas au même stade de notre vie.

Une divine tortureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant