Chapitre 12

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Je me suis réveillée ce matin sans Kostas à mes côtés. Je suis rassurée qu'il n'ait pas continué ses actes pervers pendant la nuit. D'un côté, j'ai envie de lui dire ce que je pense mais d'un autre, je redoute une confrontation.

J'ai passé une nouvelle journée seule. Les objets à l'intérieur des boites en carton me permettent de ne pas mourir d'ennuis. J'ai même repéré un kit pour m'épiler. Mais ce n'est pas un système de débutant, c'est pour les professionnels. On ne peut pas trouver ce genre de chose dans le commerce. Je me demande d'où lui est venu cette idée. Peut-être pense-t-il que je suis poilue ?

Cette idée me met immédiatement en colère. Je ne veux pas que cet homme se mêle de mon intimité. Je suis certaine qu'il avait des pensées perverses en commandant ce genre de chose.

Je me fais une promesse à moi-même : ne plus jamais accepter quoi que ce soit de Kostas pour « soi-disant me détendre ». Je ne veux pas participer à ses jeux pervers. Je veux rentrer chez moi avec ma mère. Elle me manque tellement.

J'aimerais lui parler pour lui dire que je vais bien. Elle doit-être très inquiète et je ne veux pas qu'elle fasse une attaque à cause de ma situation.

La prochaine fois que je me retrouve en face de Simon, je crois que je serais capable de le tuer. Cet enfoiré fait beaucoup trop de mal autour de lui, même à sa propre mère.

Un jour, ils se sont disputés dans la salle de jeu de papa. Je venais de rentrer du lycée et ils ne m'ont pas entendu. Je sais que ce n'est pas bien d'écouter aux portes mais je n'ai pas pu me retenir. Je voulais connaitre toutes les failles de mon demi-frère dans l'espoir de me défendre un jour. Malheureusement, je n'ai jamais trouvé. Simon est un monstre, il n'aime rien ni personne.

Même si je dois le fuir toute ma vie, je sais qu'un jour je reviendrais pour reprendre tout ce qu'il m'a pris. Il me faudra probablement des années et de l'argent pour obtenir la déchéance de mon demi-frère. Je sais que ça en vaut la peine. Je trouverais un moyen.

Peut-être que ce que je vis ici me donne une certaine force. Jamais je ne perdrais espoir de retrouver ma vie même si je dois faire comme si j'étais morte. En effet, je ne veux pas que Simon pense le contraire. Il ne doit pas se méfier ni me considérer à nouveau comme une menace.

J'ai passé des heures à travailler, mais pas sur mes cours. Je dois parler à Kostas sans m'énerver, à condition que celui-ci m'en laisse l'occasion.

L'horloge affiche six heures et je m'inquiète de ne pas le voir arriver. Pas parce que je me soucie de lui mais parce que ce n'est pas normal. Il rentre toujours pile à dix-sept heures trente.

J'attends encore une heure mais il n'est toujours pas là. Je commence à taper nerveusement du pied sur le tapis du salon. Je ne quitte pas mon canapé, je veux être là quand il va rentrer.

J'ai trouvé du papier et un crayon dans son bureau. Je me suis notée un plan pour l'amadouer. J'espère que cela va marcher.

Je commence à avoir faim. Je vais dans le frigo du garage pour prendre un plat. Certains sont au congélateur. Je vois qu'il y a de la viande avec du riz et des carottes.

Je pousse un soupir en voyant cela mais je mets tout de même la boite au micro-onde. Une fois la cuisson effectuée, je la prends pour mettre mon propre assaisonnement.

Il n'y a pas énormément de choses dans les placards. Je pensais que les Grecs aimaient manger. De plus leur nourriture est réputée dans le monde. Kostas semble préférer les plats fades et les recettes françaises.

Je déguste mon repas lorsque j'entends une voiture arriver. Je regarde l'heure sur le four : dix-neuf heures vingt.

Je suis curieuse, j'ai envie de savoir ce qu'il faisait. Toutefois, je ne vais pas lui demander car je ne veux pas qu'il s'imagine que je m'intéresse à lui. J'ai ma fierté après tout.

Une divine tortureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant