Je sens l'oreiller contre ma joue, le drap contre mon corps. Je me sens bien ici, c'est confortable. En m'appuyant sur mon bras, je sens une douleur me traverser.
Je papillonne des paupières pour comprendre d'où cela vient. Je suis exactement dans la même chambre que la veille. Il fait nuit. La lumière de la ville en contrebas éclaire un peu la pièce.
Je remarque un bandage autour de mon avant-bras. Cela me rappelle les événements de la veille. Je regarde autour de moi, mais il n'y aucune trace de l'homme qui a débarqué tout à l'heure.
Je pousse un soupir de soulagement. Je sais que ce n'est que partie remise, mais je suis quand même un peu rassurée de ne pas me réveiller avec un vieillard à côté de moi.
Je me redresse et le drap glisse de mon corps. Et c'est là que je remarque que je ne porte plus ma robe. A la place, je suis vêtue de mon pyjama vert.
Je suis terrorisée en imaginant que j'ai été déshabillée. Je me sens profondément humiliée par un tel acte. Prise d'un moment de désespoir, je pleure. Je pleure vraiment fort, comme si le poids du monde c'était abattu sur mes épaules. Je crois que c'est à cause de toute la pression engrangée depuis la mort de mon père.
Mon cœur s'accélère et ma respiration devient irrégulière. Je commence à manquer d'air. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Est-ce que je vais mourir ?
La porte s'ouvre en grand sur une silhouette que je n'arrive pas à distinguer. Elle se précipite vers moi alors que je glisse contre le lit.
- Concentre-toi sur ta respiration, dit l'homme d'une voix forte. Inspire avec moi et expire.
Il répète cela plusieurs fois jusqu'à ce que je me calme.
Lorsque ça va mieux, je me tourne vers l'inconnu. C'est l'homme de la veille. Il est uniquement vêtu d'un short de ce que je vois. Sa proximité me gêne et je me relève immédiatement. Je le contourne pour aller à la salle de bain.
Je me rafraichis le visage et ça me fait du bien. Je me retourne vers la porte pour sortir, mais il est là.
- Tuez-moi, je lui dis doucement.
Il m'observe d'un regard froid sans émotion.
- Dites à votre maitre que je trouverais un moyen de mourir.
- Mon maitre ? demande-t-il en haussant les sourcils.
Il a l'air de ne pas comprendre ce que je lui raconte. Il est con ou quoi ce garde du corps ?
- Oui, le vieil homme dégueulasse qui a commandé une jeune femme pour pouvoir la violer.
Son visage reprend son stoïcisme naturel.
- Le seul maitre de cette maison, c'est moi, déclare-t-il d'un ton autoritaire.
- Je ne comprends pas, je souffle en me collant contre la baie vitrée.
- Je suis le vieil homme dégueulasse qui a commandé une jeune femme.
Je reste muette de stupeur. Contrairement à ce que m'a dit Simon, la personne qui m'a acheté n'est pas un vieillard. Pourtant, je suis à peine plus rassurée.
Je remarque qu'il n'a pas ajouté « pour pouvoir la violer » à la fin de sa phrase. Qu'est-ce que ça veut dire ? Je préfère me montrer prudente. Cet homme dégage quelque chose d'effrayant.
Je ne peux m'empêcher de le détailler maintenant que j'en ai l'occasion. Ses cheveux sont bruns, plus long que la moyenne pour un homme et légèrement bouclés. Il a une peau bronzée, une barbe naissante et surtout une cicatrice sur la joue. En la contemplant avec attention, elle n'est pas si horrible que ça. Elle a bien cicatrisé même si elle lui barre presque l'entièreté de la joue droite. Je n'ai pas envie de savoir d'où elle provient.

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Une divine torture
Romantizm⚠️ Ce roman est une romance sombre mais il est quand même réservé à un public âgé d'au moins 18 ans ⚠️ Fille illégitime, Antonella se bat contre son demi frère pour sauver l'entreprise familiale et conserver son héritage. A la mort de leur père, Sim...