Chapitre 14

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Je suis réveillée par un bruit étrange venant du salon. Kostas n'est plus avec moi. Je me redresse dans le lit puis je me lève.

Dans la pièce voisine, je le vois en train de monter la télévision sur l'un des murs. Depuis que l'écran plat est ici, je ne l'ai pas touché. L'électronique n'est pas mon domaine et je n'ai pas envie de casser quelque chose.

Il finalise la pose de la télévision. Ce que j'ai entendu tomber c'est un ciseau qui servait à couper le scotch de la boite.

Kostas se retourne vers moi. Il est déjà en tenue de randonnée alors que je suis encore en pyjama.

- Va te préparer, nous allons bientôt partir, m'ordonne-t-il de sa voix virile et sans émotion.

Lorsque je repère l'heure sur le four, je fais les gros yeux. Il n'est même pas sept heures du matin.

Je ne dis rien et je vais prendre une douche. Je n'ai pas vraiment de vêtements adéquats pour faire une randonnée alors je mets un short en jean et un polo en coton. J'ai une pince à cheveux dans ma trousse de toilette. Cela va m'éviter de transpirer de la nuque.

Comme je ne possède pas chaussures spécifiques pour ce genre d'activité physique, je prends mes baskets de sport que j'utilisais dans la salle d'entrainement de mon père.

Une fois que je suis prête, je retourne dans le salon. Kostas met un énorme sac à dos sur son dos. Il porte de grosses chaussures qui lui font de grand pied, un bermuda, un t-shirt et une veste.

- Tu devrais prendre un blouson, me conseille-t-il. Il fait encore frais le matin.

Je lui obéis et je retourne chercher quelque chose dans ma valise. Je n'ai pas de veste assez chaude. J'opte pour un gilet épais en cachemire. C'est la chose la plus adéquate que je possède.

Lorsque je reviens, la porte est ouverte. C'est avec le sourire que je retourne à la civilisation. Kostas ferme la porte derrière moi et m'observe avec prudence. Je suis trop occupée à examiner les environs pour essayer de m'échapper.

Ce qui me frappe, c'est le vent frais. J'ai bien fait de mettre un gilet. Il n'y a pas de bitume sur la propriété, seulement un chemin en terre. Il y a très peu de fleurs ou de plantes comme si l'aspect extérieur de la maison n'avait pas d'importance. Une berline Audi est garée dans l'allée.

La clôture ne permet pas d'empêcher les voleurs de pénétrer dans l'espace. Elle s'arrête au bord de la petite falaise. Autour, il n'y a une sorte de garrigue et au loin, je ne vois que des arbres. C'est du côté de la mer que se trouve le plus beau panorama.

Je m'approche pour observer les bateaux, le port et les sublimes villes et villages qui s'égrènent au bord de l'île.

- Nous allons nous enfoncer dans les terres, m'indique Kostas dans mon dos.

Je me retourne pour le suivre. Nous sortons de la propriété pour emprunter un petit chemin de terre qui sillonne la garrigue. Je marche derrière car je n'ai pas très envie de lui parler. De toute façon, il n'y a pas la place.

J'ai tout de même un peu froid aux jambes même si le vent ne souffle pas trop fort. Enfin, je suis habituée au vent, j'habite moi-même au bord de l'océan. Pour un endroit aussi élevé, je trouve le climat et la température très bonne.

Au bout d'une quinzaine de minutes, nous arrivons sur un nouveau sentier qui mène à la forêt. Le soleil monte dans le ciel et commence à réchauffer l'air. La forêt n'est pas très dense et je peux voir les rayons éclairer les lieux.

Kostas ne marche pas très vite. Je suis certaine que c'est pour ne pas me perdre et je lui en suis reconnaissante pour ça. Il aurait pu encore une fois m'humilier. C'est terrible comme sentiment alors qu'il n'y a personne d'autre que lui et moi.

Une divine tortureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant