Chapitre 9 - Cinglé avec raison ou juste de naissance ?

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Nathanaël

Je suis sous le choc. La porte d'entrée claque signalant que la folle s'est tiré. Je baisse les yeux sur les débris du vase en morceaux. J'ai encore du mal à croire qu'elle est osée me balancer ce vase dessus. Par chance, je l'ai évité avant d'être grièvement blessé mais il est hors de question que cette cinglé s'approche à nouveau de moi.

Et je compte bien en parler à nos mères. Elle a un comportement dangereux cette fille et bien évidemment, il fallait que je sois le demi-frère d'une malade mentale. Merci m'man. Je soupire et file à la cuisine pour revenir avec le balai et la pelle. Je rassemble les morceaux de porcelaine qui font un bruit de porcelaine brisé et les glissent dans la pelle.

Léonie a vraiment des réactions démesurées putain. Juste pour une enceinte, elle se fout dans des états pas possibles. Surtout qu'en plus, je n'ai pas vendu sa foutue enceinte. Je suis peut-être un enfoiré mais pas au point de vendre un objet qui ne m'appartient pas. Néanmoins, je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'attaque avec un vase.

Je fous le vase brisé à la poubelle et range la pelle ainsi que le balai à leur place. Quand je reviens au salon, j'éteins la télé, n'ayant plus l'envie de regarder le film qui y passe. Je monte dans ma chambre mais j'en ressors pour entrer dans celle de Léonie.

– Bordel de merde, je souffle en avisant le merdier de la pièce.

Elle a retourné toute la chambre sûrement à la recherche de son enceinte. On a l'impression qu'une tornade a ravagé la pièce en n'épargnant rien du tout.

– Tout ça pour une enceinte ? je lance, étonné et confus.

J'entre dans la pièce, enjambe le bordel et pose sur le bureau l'enceinte responsable de tout ce bric à brac.

Est-ce une si bonne idée de le lui rendre ? J'en sais rien mais j'ai aucune envie non plus de me prendre un second vase à travers la gueule.

Je quitte la pièce quand mon pied bute quelque chose. Je me baisse pour saisir le bouquin où je lis le titre Neon Gods. Je le pose sur le lit et cette fois quitte la chambre en refermant derrière moi.

***

J'ai enfin réussi à trouver le sommeil quand quelques heures plus tard, je suis réveillé par le claquement de la porte d'entrée. Etant donné que nos mères ne rentrent pas avant demain matin, j'en déduis qu'il s'agit de ma folle de demi-soeur.

J'attends d'entendre ses pas dans le couloir mais les minutes passent et aucun signe d'elle. Intrigué, je finis par me lever et sortir dans le couloir. Je m'aventure dans les escaliers jusqu'à arriver dans le salon, où sur le canapé, je repère une silhouette couchée.

Je m'approche doucement et reconnaît Léonie qui, faut croire, est enfin tombée dans les abysses du sommeil.

Et parce que je ne suis pas un connard, je m'échappe du salon pour y revenir avec une couverture que je dépose sur elle. Seulement, ce que je n'avais pas prévu était qu'elle capture violemment mon bras entre ses griffes. Je sursaute et quand je fais face à ses yeux grands ouverts, je sens mon cœur accélérer ses battements.

Je crois que depuis qu'elle m'a lancé un vase, j'ai la trouille de cette fille et de ses réactions imprévisibles.

Je reste immobile devant elle et alors elle souffle :

– Désolé...

Avant de relâcher mon bras en même temps que ses yeux se ferment. Pour autant, je ne bouge toujours pas, comme si je craignais subitement qu'elle me saute dessus pour me bouffer. Les secondes s'égrènent et deviennent des minutes où Léonie n'a pas esquissé le moindre geste. Alors lentement et avec prudence, je récupère mon bras mais je ne bouge pas immédiatement. Je l'observe, elle et sa respiration régulière, son bras qui finit par glisser de sous la couverture et retomber hors du canapé.

Petit à petit, je m'éloigne à reculon d'elle pour retrouver les escaliers et ma chambre. Et sur le chemin, je ne peux me demander si son comportement n'a pas une raison... Au lycée, de ce que j'ai pu entrapercevoir, elle n'est pas comme ça. Elle est joviale, excentrique et souriante.

Lumineuse.

Tandis qu'ici, j'ai l'impression qu'on l'échange contre sa doublure maléfique et psychotique.

Était-elle vraiment cinglée de naissance ou y-a–t-il eu quelque chose qui l'a rendu comme ça ?

J'entre dans ma piaule, me laisse tomber dans mon lit.

– Je vais au moins pouvoir dormir, je me dis à moi-même.

Bizarrement, cette option au lieu de me réjouir, me laisse un goût amer en bouche. 

LOVE NIGHT (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant