Chapitre 36 - Soirée agitée

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Léonie

Ma tête a beau me dire que je devrais arrêter tout ça sur le champ, mon corps proteste avec vigueur, parce que là tout de suite, personne d'autre ne peut me faire sentir plus vivante que Nathanaël.

Ses lèvres, un parfait mélange de maîtrise qui me manque et d'une douceur presque ensorcelante. Il ne me faudra pas longtemps avant de devenir accro à ses baisers, si ce n'est pas déjà fait.

Mon cœur cogne, bat et vit comme jamais, mon sang bouillonne et une étincelle tombe pour enflammer un brasier dans mon corps.

Est-ce l'interdit qui a si bon goût ou serait-ce plutôt de le braver parce que c'est bien trop tentant que de lui résister ?

Sa langue qui vient caresser presque tendrement la mienne pour y revenir avec plus d'intensité. Il mêle la douceur ainsi que l'ardeur dans ses baisers et j'en perds malgré moi le rythme, bien trop heureuse de me laisser emporter par ce tourbillon de nouvelles sensations qu'il fait naître. Mon expérience avec Jonas est loin derrière pour succomber sans aucun regret dans les bras de mon demi-frère.

Tant pis pour les codes familiaux.

Avide d'en ressentir toujours plus, je me colle contre la chaleur de son corps rapidement récupéré tandis que je dois être à coup sûr frigorifiée d'être resté aussi longtemps dehors avant qu'il ne m'apporte la couette pour me couvrir. Cette façon qu'il a de toujours prendre soin de moi, je n'y suis tellement pas habitué, que chaque petite attention qu'il a à mon égard me désarçonne et fait en même temps battre mon cœur.

Pour toutes les petites filles qui rêvent de rencontrer leur prince charmant un beau jour, Nathanaël a toutes les qualités pour être le garçon et pour devenir l'homme parfait jamais rêvé.

Tandis que j'enfouis les doigts dans ses cheveux bouclés comme je rêve de le faire depuis un petit moment déjà, ses mains glissent sur ma chute de reins et me plaque davantage contre lui, sans que plus aucun centimètres ou même millimètres viennent nous séparer. La chaleur de son corps est communicante et réchauffe instantanément le mien.

Je frémis quand je sens la naissance de ses doigts qui se faufilent sous l'ourlet du tee-shirt qui me fait office de pyjama, et viennent effleurer, frôler puis caresser le bas de mon dos.

Peau contre peau.

Ca pétille, m'électrifie et j'ai la sensation que le bout de ses doigts ont été remplacés par un fer rouge brûlant qui vient de s'imprimer sur mon épiderme découverte.

Contre le bas de mon ventre, je sens une nouvelle fois cette bosse familière que j'ai déjà rencontré par deux fois, sans que ce ne soit spécialement voulu. Pour une raison que je ne comprends littéralement pas, Nathanaël semble me désirer et j'aimerai savoir pourquoi. Quand on y regarde, je n'ai rien de spécial ni même rien d'attirant pour les garçons. Je suis juste une fille paumée, qui demande simplement à vivre mais qui ne sait pas comment s'y prendre. Une fille qui se prétend être une artiste et arbore des couleurs de cheveux comme de vêtements plus atypiques et voyants les uns que les autres.

Et il ne le sait probablement pas mais mon corps à découvert est couvert de cicatrices de mutilations que je me suis infligées depuis l'année dernière. C'est plus repoussant que sexy.

Et pathétique.

– T'es de nouveau plus avec moi, grogne tout à coup Nathanaël.

Ce qui a le mérite de me sortir de mes pensées moroses. Il a la respiration haletante autant que je l'aie mais ça ne l'empêche pas de froncer ses sourcils au possible, si bien que je crains que ça lui laisse des rides avant l'heure. Je pose le doigt contre la ride du lion qui vient de se former sur son front et appuie dessus comme si elle allait disparaître par mon geste.

LOVE NIGHT (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant